Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан
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Читать онлайн книгу Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète) - Морис Леблан страница 210

Название: Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète)

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066308377

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СКАЧАТЬ de vingt à trente secondes, tout au plus. Si fort qu’il fût, si entraîné aux exercices de lutte, Altenheim céda presque aussitôt, en poussant un cri de douleur. Sernine se releva et courut vers la petite porte qui venait de se refermer sur une silhouette sombre. Trop tard ! Il entendit le bruit de la clef dans la serrure. Il ne put l’ouvrir.

      – Ah ! Bandit ! jura-t-il, le jour où je t’aurai, ce sera le jour de mon premier crime ! Mais pour Dieu !…

      Il revint, se baissa, et recueillit les morceaux du poignard qui s’était brisé en le frappant.

      Altenheim commençait à bouger. Il lui dit :

      – Eh bien, baron, ça va mieux ? Tu ne connaissais pas ce coup-là, hein ? C’est ce que j’appelle le coup direct au plexus solaire, c’est-à-dire que ça vous mouche votre soleil vital, comme une chandelle. C’est propre, rapide, sans douleur… et infaillible. Tandis qu’un coup de poignard ?… Peuh ! Il n’y a qu’à porter un petit gorgerin à mailles d’acier, comme j’en porte moi-même, et l’on se fiche de tout le monde, surtout de ton petit camarade noir, puisqu’il frappe toujours à la gorge, le monstre idiot ! Tiens, regarde son joujou favori… Des miettes !

      Il lui tendit la main.

      – Allons, relève-toi, baron. Je t’invite à dîner. Et veuille bien te rappeler le secret de ma supériorité : une âme intrépide dans un corps inattaquable.

      Il rentra dans les salons du cercle, retint une table pour deux personnes, s’assit sur un divan et attendit l’heure du dîner en songeant :

      « évidemment la partie est amusante, mais ça devient dangereux. Il faut en finir… Sans quoi, ces animaux-là m’enverront au paradis plus tôt que je ne veux… L’embêtant, c’est que je ne peux rien faire contre eux avant d’avoir retrouvé le vieux Steinweg… Car, au fond, il n’y a que cela d’intéressant, le vieux Steinweg, et si je me cramponne au baron, c’est que j’espère toujours recueillir un indice quelconque… Que diable en ont-ils fait ? Il est hors de doute qu’Altenheim est en communication quotidienne avec lui, il est hors de doute qu’il tente l’impossible pour lui arracher des informations sur le projet Kesselbach. Mais où le voit-il ? Où l’a-t-il fourré ? Chez des amis ? Chez lui, au 29 de la villa Dupont ? »

      Il réfléchit assez longtemps, puis alluma une cigarette dont il tira trois bouffées et qu’il jeta. Ce devait être un signal, car deux jeunes gens vinrent s’asseoir à côté de lui, qu’il semblait ne point connaître, mais avec lesquels il s’entretint furtivement.

      C’étaient les frères Doudeville, en hommes du monde ce jour-là.

      – Qu’y a-t-il, patron ?

      – Prenez six de nos hommes, allez au 29 de la villa Dupont, et entrez.

      – Fichtre ! Comment ?

      – Au nom de la loi. N’êtes-vous pas inspecteurs de la Sûreté ? Une perquisition.

      – Mais nous n’avons pas le droit…

      – Prenez-le.

      – Et les domestiques ? S’ils résistent ?

      – Ils ne sont que quatre.

      – S’ils crient ?

      – Ils ne crieront pas.

      – Si Altenheim revient ?

      – Il ne reviendra pas avant dix heures. Je m’en charge. Ça vous fait deux heures et demie. C’est plus qu’il ne vous en faut pour fouiller la maison de fond en comble. Si vous trouvez le vieux Steinweg, venez m’avertir.

      Le baron Altenheim s’approchait, il alla au-devant de lui.

      – Nous dînons, n’est-ce pas ? Le petit incident du jardin m’a creusé l’estomac. À ce propos, mon cher baron, j’aurais quelques conseils à vous donner…

      Ils se mirent à table.

      Après le repas, Sernine proposa une partie de billard, qui fut acceptée. Puis, la partie de billard terminée, ils passèrent dans la salle de baccara. Le croupier justement clamait :

      – La banque est à cinquante louis, personne n’en veut ?

      – Cent louis, dit Altenheim.

      Sernine regarda sa montre. Dix heures. Les Doudeville n’étaient pas revenus. Donc les recherches demeuraient infructueuses.

      – Banco, dit-il.

      Altenheim s’assit et répartit les cartes.

      – J’en donne.

      – Non.

      – Sept.

      – Six.

      – J’ai perdu, dit Sernine. Banco du double ?

      – Soit, fit le baron.

      Il distribua les cartes.

      – Huit, dit Sernine.

      – Neuf, abattit le baron.

      Sernine tourna sur ses talons en murmurant :

      « Ça me coûte trois cents louis, mais je suis tranquille, le voilà cloué sur place. »

      Un instant après, son auto le déposait devant le 29 de la villa Dupont, et, tout de suite, il trouva les Doudeville et leurs hommes réunis dans le vestibule.

      – Vous avez déniché le vieux ?

      – Non.

      – Tonnerre ! Il est pourtant quelque part ! Où sont les domestiques ?

      – Là, dans l’office, attachés.

      – Bien. J’aime autant n’être pas vu. Partez tous. Jean, reste en bas et fais le guet. Jacques, fais-moi visiter la maison.

      Rapidement, il parcourut la cave, le grenier. Il ne s’arrêtait pour ainsi dire point, sachant bien qu’il ne découvrirait pas en quelques minutes ce que ses hommes n’avaient pu découvrir en trois heures. Mais il enregistrait fidèlement la forme et l’enchaînement des pièces.

      Quand il eut fini, il revint vers une chambre que Doudeville lui avait indiquée comme celle d’Altenheim, et l’examina attentivement.

      – Voilà qui fera mon affaire, dit-il en soulevant un rideau qui masquait un cabinet noir rempli de vêtements. D’ici, je vois toute la chambre.

      – Et si le baron fouille sa maison ?

      – Pourquoi ?

      – Mais il saura que l’on est venu, par ses domestiques.

      – Oui, mais il n’imaginera pas que l’un de nous s’est installé chez lui. Il se dira que la tentative a manqué, voilà tout. Par conséquent, СКАЧАТЬ