Les trois hommes en Allemagne. Джером К. Джером
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Название: Les trois hommes en Allemagne

Автор: Джером К. Джером

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066081904

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      —Mais quel est le bon vent?

      Le capitaine Goyles sembla embarrassé. Je continuai:

      —Au courant de la semaine nous avons eu vent du nord, vent du sud, vent de l'est et vent de l'ouest, avec des variations. Je n'attendrais encore que si vous pouviez me désigner une cinquième direction sur la boussole. Sinon, à moins que l'ancre n'ait pris racine, nous la lèverons aujourd'hui même, et nous verrons ce qui arrivera.

      Il comprit que j'étais décidé.

      —Très bien, monsieur, jeta-t-il, vous êtes le maître et moi l'employé. Je n'ai plus qu'un enfant à ma charge, grâce à Dieu, et sans aucun doute vos exécuteurs comprendront leur devoir vis-à-vis de ma vieille. Son ton solennel m'impressionna.

      —Monsieur Goyles, soyez franc. Y a-t-il un espoir quelconque de quitter ce trou maudit par un temps quelconque?

      Le capitaine Goyles me répondit gentiment:

      —Voyez-vous, monsieur, cette côte est très particulière. Une fois loin d'elle tout irait bien, mais s'en détacher sur une coquille de noix comme celle-ci, eh bien, pour être franc, monsieur, ce serait dur.

      Je le quittai avec l'assurance qu'il surveillerait le temps comme une mère veille sur le sommeil de son enfant. Ce fut sa propre comparaison. Je le revis à midi, il surveillait le temps, de la fenêtre du Chaîne et Ancre.

      A cinq heures, ce jour-là, un heureux hasard nous fit rencontrer dans High street deux yachtmen de mes amis. Par suite d'une avarie au gouvernail, ils avaient dû atterrir. Je leur racontai mon histoire. Ils en semblèrent moins surpris qu'amusés. Le capitaine Goyles et les deux hommes surveillaient toujours le temps. Je courus à l'hôtel et mis Ethelbertha au courant. Tous quatre, nous nous faufilâmes jusqu'au quai, où nous trouvâmes notre bateau amarré. Seul le mousse était à bord. Mes deux amis se chargèrent du yacht et vers six heures nous filions joyeusement le long de la côte.

      Nous passâmes la nuit à Aldborough et le lendemain poussâmes jusqu'à Yarmouth, où mes amis se trouvèrent forcés de nous quitter; je me décidai à abandonner le yacht. Le matin de bonne heure je vendis nos provisions aux enchères sur la plage de Yarmouth. Je le fis avec perte, mais j'eus la satisfaction de rouler le capitaine Goyles. Je confiai l'Espiègle à un marin de l'endroit, qui promit de le ramener pour deux souverains à Harwich. Nous rentrâmes à Londres par le train.

      Il se peut qu'il existe d'autres yachts que l'Espiègle et d'autres patrons que le capitaine Goyles, mais cette aventure m'a vacciné contre tout désir de récidive.

      George confirma qu'un yacht entraînait en outre beaucoup de responsabilité et nous en abandonnâmes l'idée.

      —Que penseriez-vous de la rivière? suggéra Harris. Nous y avons passé de bons moments.

      George continua à fumer en silence; je cassai une autre noix.

      —La rivière n'est plus ce qu'elle a été, dis-je. Je ne sais pas exactement comment cela se fait; mais il y existe un je ne sais quoi dans l'air, une sorte d'humidité, qui chaque fois que j'en approche réveille mon lumbago.

      —Et moi, remarqua George, j'ignore le pourquoi de la chose, mais je ne puis plus dormir dans son voisinage. J'ai passé une semaine chez James au printemps. Toutes les nuits, je me réveillais à sept heures et il m'était impossible de refermer l'œil.

      —Je n'avais fait que la proposer sans y attacher grande importance, dit Harris, car cela ne me vaut rien non plus; mon séjour s'y achève invariablement sur une attaque de goutte.

      —Ce qui me réussit le mieux, dis-je, c'est l'air de la montagne. Que penseriez-vous d'un voyage pédestre à travers l'Ecosse?

      —Il fait toujours humide en Ecosse, s'écria George. J'y ai passé trois semaines l'année avant-dernière sans y avoir jamais eu le corps ni le gosier secs, si j'ose dire.

      —Pourquoi pas la Suisse? émit Harris.

      J'objectai:

      —Jamais elles ne nous laisseront aller seuls en Suisse: vous savez ce qu'il en advint la dernière fois. Il nous faut un endroit où ni femme ni enfant habitués à un certain confort ne voudraient résider, un pays de mauvais hôtels, de communications difficiles, où nous vivrions à la dure, où nous devrions trimer, jeûner peut-être.

      —Doucement! interrompit George, doucement! Vous oubliez que je pars avec vous.

      —J'y suis, exclama Harris; une balade à bicyclette!

      George eut l'air d'hésiter.

      —Il y a pas mal de montées, songez-y, et on a le vent debout.

      —Soit! mais aussi des descentes avec le vent dans le dos.

      —Je ne m'en suis jamais aperçu, dit George.

      —Vous ne trouverez pas mieux qu'un voyage à bicyclette, persista Harris.

      Je me sentais enclin à l'approuver.

      —Et je vous dirai même où aller, continua-t-il: à travers la Forêt Noire.

      —Mais elle est toute en montées! riposta George.

      —Pas toute, mettons les deux tiers. Et il y a une commodité, que vous oubliez.

      Il regarda autour de lui avec précaution et chuchota:

      —Il y a des petits trains qui gravissent ces hauteurs, des petits trucs à roues dentées, qui...

      La porte s'ouvrit et Mme Harris apparut. Elle dit qu'Ethelbertha était en train de mettre son chapeau et que Muriel, lasse d'attendre, avait récité sans nous: «The Mad Hatters Tea Party».

      —Au club, demain quatre heures! me chuchota Harris en se levant.

      Je passai la consigne à George en montant l'escalier.

       Table des matières

       Une tâche ardue. Ce qu'Ethelbertha aurait pu dire. Ce qu'elle dit. Ce que Mme Harris dit. Ce que nous dîmes à George. Nous partons le mercredi. George expose que nous pouvons profiter de ce voyage pour cueillir un peu de savoir. Harris et moi en doutons. Quel est celui qui trime le plus sur un tandem? L'avis de celui qui est devant. Ce qu'en pense celui qui est derrière. Comment Harris égara sa femme. La question des bagages. La sagesse de mon vieil oncle Podger. Début de l'histoire de l'homme porteur d'un sac.

      Le soir même, j'entamais le débat avec Ethelbertha. J'affectai d'être irritable. Je m'attendais à ce qu'Ethelbertha fît une remarque à ce sujet. J'en aurais admis le bien fondé, attribuant mon état à un peu de surmenage cérébral.

      Une fois sur le chapitre de ma santé, l'urgence de remèdes radicaux nous apparaîtrait. Avec du tact, j'amènerais Ethelbertha à prendre l'initiative de la décision. J'imaginais qu'elle dirait: «Mon chéri, c'est un changement de régime qu'il te faut, СКАЧАТЬ