LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur. Морис Леблан
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Название: LUPIN - Les aventures du gentleman-cambrioleur

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066309176

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      La chaîne sauta, brisée.

      – Une autre, camarades, celle-ci ne vaut rien.

      On lui en passa deux. Il approuva :

      – À la bonne heure ! Vous ne sauriez prendre trop de précautions.

      Puis, comptant les agents :

      – Combien êtes-vous, mes amis ? Vingt-cinq ? Trente ? C’est beaucoup… rien à faire. Ah ! Si vous n’aviez été que quinze !

      Il avait vraiment de l’allure, une allure de grand acteur qui joue son rôle d’instinct et de verve, avec impertinence et légèreté. Sholmès le regardait, comme on regarde un beau spectacle dont on sait apprécier toutes les beautés et toutes les nuances. Et vraiment il eut cette impression bizarre que la lutte était égale entre ces trente hommes d’un côté, soutenus par tout l’appareil formidable de la justice, et de l’autre côté, cet être seul, sans armes et enchaîné. Les deux partis se valaient.

      – Eh bien, maître, lui dit Lupin, voilà votre œuvre. Grâce à vous, Lupin va pourrir sur la paille humide des cachots. Avouez que votre conscience n’est pas absolument tranquille, et que le remords vous ronge ?

      Malgré lui l’Anglais haussa les épaules, avec l’air de dire « Il ne tenait qu’à vous… »

      – Jamais ! Jamais s’écria Lupin… Vous rendre le diamant bleu ? Ah ! non, il m’a coûté trop de peine déjà. J’y tiens. Lors de la première visite que j’aurai l’honneur de vous faire à Londres, le mois prochain sans doute, je vous dirai les raisons… mais serez-vous à Londres, le mois prochain ? Préférez-vous Vienne ? Saint-Pétersbourg ?

      Il sursauta. Au plafond, soudain, résonnait un timbre. Et ce n’était plus la sonnerie d’alarme, mais l’appel du téléphone dont les fils aboutissaient à son bureau, entre les deux fenêtres, et dont l’appareil n’avait pas été enlevé.

      Le téléphone ! Ah qui donc allait tomber dans le piège que tendait un abominable hasard ! Arsène Lupin eut un mouvement de rage vers l’appareil, comme s’il avait voulu le briser, le réduire en miettes, et, par là même, étouffer la voix mystérieuse qui demandait à lui parler. Mais Ganimard décrocha le récepteur et se pencha.

      – Allô… allô… le numéro 648.73… oui, c’est ici.

      Vivement, avec autorité, Sholmès l’écarta, saisit les deux récepteurs et appliqua son mouchoir sur la plaque pour rendre plus indistinct le son de sa voix.

      À ce moment il leva les yeux sur Lupin. Et le regard qu’ils échangèrent leur prouva que la même pensée les avait frappés tous deux, et que tous deux ils prévoyaient jusqu’aux dernières conséquences de cette hypothèse possible, probable, presque certaine : c’était la Dame blonde qui téléphonait. Elle croyait téléphoner à Félix Davey, ou plutôt à Maxime Bermond, et c’est à Sholmès qu’elle allait se confier !

      Et l’Anglais scanda :

      – Allô ! … allô ! …

      Un silence, et Sholmès :

      – Oui, c’est moi, Maxime.

      Tout de suite le drame se dessinait, avec une précision tragique. Lupin, l’indomptable et railleur Lupin, ne songeait même pas à cacher son anxiété, et, la figure pâlie d’angoisse, il s’efforçait d’entendre, de deviner. Et Sholmès continuait, en réponse à la voix mystérieuse :

      – Allô… allô… mais oui, tout est terminé, et je m’apprêtais justement à vous rejoindre, comme il était convenu… où ?… Mais à l’endroit où vous êtes. Ne croyez-vous pas que c’est encore là…

      Il hésitait, cherchant ses mots, puis il s’arrêta. Il était clair qu’il tâchait d’interroger la jeune fille sans trop s’avancer lui-même et qu’il ignorait absolument où elle se trouvait. En outre la présence de Ganimard semblait le gêner… Ah ! Si quelque miracle avait pu couper le fil de cet entretien diabolique ! Lupin l’appelait de toutes ses forces, de tous ses nerfs tendus !

      Et Sholmès prononça :

      – Allô !… Allô !… Vous n’entendez pas ?… Moi non plus… très mal… c’est à peine si je distingue… vous écoutez ? Eh bien, voilà… en réfléchissant… il est préférable que vous rentriez chez vous…

      – Quel danger ? Aucun…

      – Mais il est en Angleterre ! J’ai reçu une dépêche de Southampton, me confirmant son arrivée.

      L’ironie de ces mots ! Sholmès les articula avec un bien-être inexprimable. Et il ajouta :

      – Ainsi donc, ne perdez pas de temps, chère amie, je vous rejoins. Il accrocha les récepteurs.

      – Monsieur Ganimard, je vous demanderai trois de vos hommes.

      – C’est pour la Dame blonde, n’est-ce pas ?

      – Oui.

      – Vous savez qui c’est, où elle est ?

      – Oui.

      – Bigre ! Jolie capture. Avec Lupin… la journée est complète. Folenfant, emmenez deux hommes, et accompagnez Monsieur.

      L’Anglais s’éloigna, suivi des trois agents.

      C’était fini. La Dame blonde, elle aussi, allait tomber au pouvoir de Sholmès. Grâce à son admirable obstination, grâce à la complicité d’événements heureux, la bataille s’achevait pour lui en victoire, pour Lupin, en un désastre irréparable.

      – Monsieur Sholmès !

      L’Anglais s’arrêta.

      – Monsieur Lupin ?

      Lupin semblait profondément ébranlé par ce dernier coup. Des rides creusaient son front. Il était las et sombre. Il se redressa pourtant en un sursaut d’énergie. Et malgré tout, allègre, dégagé, il s’écria :

      – Vous conviendrez que le sort s’acharne après moi. Tout à l’heure, il m’empêche de m’évader par cette cheminée et me livre à vous. Cette fois, il se sert du téléphone pour vous faire cadeau de la Dame blonde. Je m’incline devant ses ordres.

      – Ce qui signifie ?

      – Ce qui signifie que je suis prêt à rouvrir les négociations.

      Sholmès prit à part l’inspecteur et sollicita, d’un ton d’ailleurs qui n’admettait point de réplique, l’autorisation d’échanger quelques paroles avec Lupin. Puis il revint vers celui-ci. Colloque suprême ! Il s’engagea sur un ton sec et nerveux.

      – Que voulezvous ?

      – La liberté de Mlle Destange.

      – Vous savez le prix ?

      – Oui.

      – Et vous acceptez ?

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