Valvèdre. George Sand
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Читать онлайн книгу Valvèdre - George Sand страница 9

Название: Valvèdre

Автор: George Sand

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066089139

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СКАЧАТЬ D'ailleurs, tu serais bien ridicule de vouloir lutter contre un rival aimé, et sans doute plus que toi digne de l'être. N'es-tu pas déjà un peu coupable d'avoir tressailli légèrement au frôlement de cette robe virginale?

      Obernay arrivait; je courus au-devant de lui pour l'avertir de l'événement. Sa figure rose passa au vermillon le plus vif, puis le sang se retira tout entier vers le coeur, et il devint pâle jusqu'aux lèvres. Devant cette franchise d'émotion, je lui serrai la main en souriant.

      —Mon cher ami, lui dis-je, je sais tout, et je t'envie, car tu aimes, et c'est tout dire!

      —Oui, j'aime de toute mon âme, s'écria-t-il, et tu comprends mon silence! A présent, parlons raison. Cette arrivée imprévue, qui me comble de joie, me cause aussi de l'inquiétude. Avec les caprices de… certaines personnes… ou de la destinée…

      —Dis les caprices de madame de Valvèdre. Tu crains de sa part quelque obstacle à ton bonheur?

      —Des obstacles, non! mais… des influences… Je ne plais pas beaucoup à la belle Alida!

      —Elle s'appelle Alida? C'est recherché, mais c'est joli, plus joli qu'elle! Je n'ai pas été émerveillé du tout de sa figure.

      —Bien, bien, n'importe… Mais, dis-moi, puisque tu l'as vue, sais-tu ce qu'elle vient faire ici?

      —Et comment diable veux-tu que je le sache? J'ai cru comprendre qu'une vive inquiétude conjugale…

      —Madame de Valvèdre inquiète de son mari?… Elle ne l'est pas ordinairement; elle est si habituée…

      —Mais mademoiselle Paule?

      —Oh! elle adore son frère, elle; mais ce n'est certainement pas son ascendant qui a pu agir en quoi que ce soit sur sa belle-soeur. Toutes deux savent, d'ailleurs, que Valvèdre n'aime pas qu'on le suive et qu'on le tiraille pour le déranger de ses travaux. Il doit y avoir quelque chose là-dessous, et je cours m'en informer, s'il est possible de le savoir.

      Moi, je courus m'habiller, espérant que les voyageuses dîneraient dans la salle commune; mais elles n'y parurent pas. On les servit dans leur appartenant, et elles y retinrent Obernay. Je ne le revis qu'à la nuit close.

      —Je te cherche, me dit-il, pour te présenter à ces dames. On m'a chargé de t'inviter à prendre le thé chez elles. C'est une petite solennité; car, de la terrasse, nous verrons, à neuf heures, partir de la montagne une ou plusieurs fusées qui seront, de la part de Valvèdre, un avis télégraphique dont j'ai la clef.

      —Mais la cause de l'arrivée de ces dames? Je ne suis pas curieux, pourtant je désire bien apprendre que ce n'est pas pour toi un motif de chagrin ou de crainte.

      —Non, Dieu merci! Cette cause reste mystérieuse. Paule croit que sa belle-soeur était réellement inquiète de Valvèdre. Je ne suis pas aussi candide; mais Alida est charmante avec moi, et je suis rassuré. Viens.

      Madame de Valvèdre s'était emparée du logement de son mari, qui était assez vaste, eu égard aux proportions du chalet. Il se composait de trois chambres dans l'une desquelles Paule préparait le thé en nous attendant. Elle était si peu coquette, qu'elle avait gardé sa robe de voyage toute fripée et ses cheveux dénoués et en désordre sous son chapeau de paille. C'était peut-être un sacrifice qu'elle avait fait à Obernay de rester ainsi, pour ne pas perdre un seul des instants qu'ils pouvaient passer ensemble. Pourtant je trouvai qu'elle acceptait trop bien cet abandon de sa personne, et je pensai tout de suite qu'elle n'était pas assez femme pour devenir autre chose que la femme d'un savant. J'en félicitai Obernay dans mon coeur; mais tout sentiment d'envie ou de regret personnel fit place à une franche sympathie pour la bonté et la raison dont sa future était douée.

      Madame de Valvèdre n'était pas là. Elle resta dans sa chambre jusqu'au moment où Paule frappa à la porte en lui criant que c'était bientôt l'heure du signal. Elle sortit alors de ce sanctuaire, et je vis qu'elle avait endossé un délicieux négligé. Ce n'était peut-être pas bien conforme aux agitations d'esprit qu'elle affichait; mais, si par hasard elle avait fait cette toilette à mon intention, pouvais-je ne pas lui en savoir gré?

      Elle m'apparut tellement différente de ce qu'elle m'avait semblé sur le sentier de la montagne, que, si je l'eusse revue ailleurs que chez elle, j'eusse hésité à la reconnaître. Perchée sur son mulet et drapée dans son burnous, je l'avais imaginée grande et forte; elle était, en réalité, petite et délicate. Animée par la chaleur, sous le reflet de son ombrelle, elle m'avait paru rouge et comme marbrée de tons violacés. Elle était pâle et de la carnation la plus fine et la plus lisse. Ses traits étaient charmants, et toute sa personne avait, comme sa mise, une exquise distinction.

      J'eus à peine le temps de la regarder et de la saluer. L'heure approchait, et l'on se précipitait sur le balcon. Elle s'y plaça la dernière, sur un siège que je lui présentai, et, m'adressant la parole avec douceur:

      —Il me semble, dit-elle, que les premiers gîtes de ceux qui entreprennent de semblables courses n'ont rien d'inquiétant.

      —En effet, répondit Obernay, ce gîte est un trou dans le rocher, avec quelques pierres alentour. On n'y est pas trop bien, mais on y est en sûreté. Attention cependant! Voici les cinq minutes écoulées…

      —Où faut-il regarder? demanda vivement mademoiselle de Valvèdre.

      —Où je vous ai dit. Et pourtant… non! voici la fusée blanche. C'est de beaucoup plus haut qu'elle part. Il aura dédaigné l'étape marquée par les guides. Il est sur les grands plateaux, si je ne me trompe.

      —Mais les grands plateaux ne sont-ils pas des plaines de neige?

      —Permettez… Seconde fusée blanche!… La neige est dure, et il a installé sa tente sans difficulté… Troisième fusée blanche! Ses instruments ont bien supporté le voyage, rien n'est cassé ni endommagé. Bravo!

      —Dès lors il passera une meilleure nuit que nous, dit madame de

       Valvèdre; car ses instruments sont ce qu'il a de plus cher au monde.

      —Pourquoi, madame, ne dormiriez-vous pas tranquille? me hasardai-je à dire à mon tour. M. de Valvèdre est si bien prémuni contre le froid; il a une telle expérience de ces sortes d'aventures…

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