Ruine par une Peinture. Фиона Грейс
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Читать онлайн книгу Ruine par une Peinture - Фиона Грейс страница 6

СКАЧАТЬ Tu es toujours là ?

      Toujours rien. Pendant un moment déchirant, Lacey pensa qu’elle avait peut-être fait pleurer sa mère. Mais ensuite, elle entendit une série de bips sur la ligne et le bourdonnement de fond changea.

      Ça doit être une mauvaise connexion, pensa Lacey.

      – Allô ? essaya-t-elle à nouveau. Tu es là ?

      – Oui, je suis là, dit une voix qui n’était pas celle de Shirley, mais celle de Naomi.

      – Naomi ? demanda Lacey, choquée. Que faisait sa sœur en ligne ? Qu’est-il arrivé à maman ?

      – Je suis là aussi, dit Shirley.

      Soudain, Lacey se rendit compte de ce qui se passait ; sa mère avait rajouté sa petite sœur à l’appel pour appeler des renforts. Lacey allait devoir faire amende honorable envers elles deux ! Dans le meilleur des cas, Naomi était dramatique ; il était impossible qu’elle puisse se contenir pour quelque chose d’aussi important que ça !

      Lacey était tendue et nerveuse.

      – De quoi s’agit-il ? demanda Naomi, l’air confus.

      – Dis-lui, Lacey, ordonna Shirley. Dis-lui ce que tu as fait.

      – Oh mon Dieu… dit Naomi, dont la confusion fit immédiatement place à la panique. Qu’est-ce que tu as fait ?

      – Rien ! se dépêcha de lui assurer Lacey. Elle acceptait pleinement qu’elle était en tort, mais sa mère avait rendu ça inquiétant, comme si elle avait assassiné quelqu’un ! Enfin, rien d’illégal en tout cas.

      – Crache le morceau, dit brusquement Naomi. Elle n’était pas du genre à mâcher ses mots.

      – Oui, allez, Lacey, ajouta Shirley d’un ton cinglant. Ne laisse pas ta sœur en suspens.

      Le cœur de Lacey commençait à palpiter. Elle tira sur le col de sa chemise, qui semblait soudain très serré.

      – J-J’ai des nouvelles, bredouilla-t-elle. Tom m’a demandé en mariage. Et j’ai dit oui.

      – Quoi ? cria Naomi. Tu es fiancée ?

      – Surprise, ajouta doucement Lacey.

      Il y eut une brève pause avant que Naomi ne dise, simplement :

      – Waouh.

      Lacey ne savait pas trop quoi penser de son “wahou”. Elle était surprise, c’était évident. Mais il était presque impossible de savoir si elle était surprise en bien ou mal. Et elle ne lui avait même pas encore dit le pire…

      – Je suis en état de choc, murmura Naomi. Tu vas te marier avant moi. Encore. Il doit vraiment y avoir quelque chose qui cloche chez moi si tu peux te marier deux fois avant même que je n’aille jusqu’à l’autel une fois. Mais j’imagine que si je m’engageais précipitamment dans des relations comme tu le fais, j’aurais aussi pu me marier plusieurs fois déjà.

      Lacey fronça les sourcils. Elle aurait dû s’attendre à une réponse aussi dépourvue de tact de la part de sa jeune sœur.

      – Rien de tout cela n’est le problème, intervint Shirley. Le problème est que Lacey ne nous l’a pas dit. Elle n’allait pas nous le dire du tout. Je ne l’ai appris que par accident grâce à Tom. N’est-ce pas, Lacey ? Dis-lui.

      Lacey n’en eut pas l’occasion, car Naomi avait déjà un hoquet dramatique de surprise.

      – Tu n’allais pas nous le dire ? cria-t-elle. Pourquoi, bon sang ?

      Lacey essaya de s’expliquer, mais sa voix était noyée par celle de sa sœur. Et de toute façon, quelle réponse satisfaisante pouvait-elle vraiment donner ? Elle ne pouvait pas vraiment leur dire qu’elle avait retrouvé leur père disparu depuis longtemps et qu’elle l’avait invité au mariage !

      – Depuis combien de temps nous le cachais-tu ? demanda Naomi. Elle avait l’air blessée.

      Lacey se mordit la lèvre.

      – Depuis mon anniversaire.

      – C’était il y a des semaines ! s’écria Shirley d’une voix stridente.

      – Oh, Lacey, dit Naomi sur un ton de reproche.

      – Écoute ça, interrompit Shirley, qui semblait bel et bien monter sur ses grands chevaux. “Chère future belle-mère. Lacey et moi avons décidé que nous aimerions que le mariage ait lieu au Royaume-Uni. Mais bien sûr, si le voyage vous pose un problème, nous serions heureux de prendre d’autres dispositions. Votre futur beau-fils, Tom”. Tu y crois ? Est-ce que tu peux t’imaginer apprendre le mariage de ta fille par un SMS comme ça ?

      – Horrible, dit Naomi avec un “tsss” désapprobateur. Juste horrible.

      Dans n’importe quelle autre circonstance, Lacey aurait trouvé le message de Tom adorablement touchant. Mais en cet instant, sous le feu roulant de remarques de la part de sa mère et de sa sœur, elle aurait vraiment aimé qu’il ne mette pas les pieds dans le plat…

      Mais en fin de compte, c’était elle qui était la seule à blâmer. C’était elle qui s’était mise dans ce pétrin. Sa famille était très émotive dans le meilleur des cas, mais elle ne pouvait pas vraiment leur reprocher leurs réactions. Elle aurait dû leur dire immédiatement.

      Elle s’appuya mollement contre la porte en verre de la serre, pensant encore à la raison pour laquelle elle était restée au point mort. Son père.

      Elle donna un coup de pied à une touffe d’herbe sèche qui poussait entre les dalles, alors qu’elle l’imaginait en train de lire sa lettre, puis la froisser et la jeter directement à la poubelle. Lacey donna un coup de pied assez fort à la touffe d’herbe pour qu’elle se détache de l’interstice et projette des bouts de terre séchée sur la dalle.

      – Est-ce que tu sais quand tu pourrais le faire ? demanda Naomi.

      Lacey marqua une pause. On aurait dit qu’elles avaient fini de la critiquer. Du moins pour l’instant.

      – Pas encore, dit-elle, prudemment. Je n’ai pris aucune décision, à part celle de faire de Gina ma demoiselle d’honneur slash chef jardinier. Vous savez que l’automne est ma saison préférée, mais ça voudrait dire attendre une année entière. Le printemps serait trop tôt, l’été est déjà complet, et l’hiver est écarté pour des raisons évidentes.

      Lacey attendait, espérant que sa mère et sa sœur en auraient peut-être fini avec leurs remontrances et pourraient célébrer avec elle.

      – Assurez-vous que ce soit pendant les vacances de Frankie, d’accord ? dit Naomi, avec un soupir las. Il n’est pas autorisé à louper l’école pendant le trimestre et il serait dévasté de manquer ça.

      – C’est bon à savoir, répondit Lacey.

      Ce n’était pas vraiment un commentaire festif, mais au moins la déception était passée. Et le coup de téléphone désagréable n’avait pas été entièrement inutile, pensa Lacey en regardant le bon côté des choses. СКАЧАТЬ