Название: Président Élu
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Триллеры
Серия: Un thriller di Luke Stone
isbn: 9781094305905
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– Que voulez-vous dire par là, Brent ? releva Susan.
– Je veux dire que vous risquez à nouveau de vous isoler, Susan. Vous êtes toute seule dans une situation très délicate. Je veux dire que vous vous isolez du peuple américain. Du point de vue de l’homme de la rue, vous avez perdu l’élection, et ça fait mal. Il se pourrait bien qu’il y ait malfaisance de la part de votre adversaire. Mais personne ne sait si c’est vraiment vrai, et si ça l’est, personne ne sait quel en a été l’impact sur le résultat. En attendant, vous dites que vous ne vous retirerez pas. De plus, un homme qui enquêtait sur vous a été assassiné. Et il semble que vous penchez pour éviter l’interrogatoire de la police. Ma question est la suivante : qui commence à ressembler au criminel ici ? Qui commence à avoir l’air fou ?
Kat Lopez se tenait dans un coin de la salle. Elle secoua la tête et fusilla Brent Staples du regard.
– Brent, vous dépassez les bornes. Vous savez bien que Susan n’a tué personne. Vous savez que c’est un cirque imaginé par Monroe et son homme de main Gerry O’Brien.
– Je vous dis à quoi ça ressemble, rétorqua Staples. Pas ce qu’il en est. J’ignore ce qu’il en est, et de toute façon ça n’a guère d’importance. Ce qui compte, c’est à quoi ça ressemble.
Ses yeux durs scrutèrent chacun dans la salle, le défiant de le contredire.
Le jeune Tim Rutledge releva le défi :
– Il me semble qu’ils ont assassiné l’enquêteur pour faire porter le chapeau à Susan. Il me semble qu’ils ont volé l’élection grâce à une fraude électorale et en trafiquant le matériel. Voilà à quoi ça ressemble selon moi.
Finalement Luke décida d’intervenir. Il se rendait compte à présent ce qui n’allait pas dans toute cette réunion, et qu’il pourrait aussi bien le signaler. Peut-être que ça les aiderait.
– Il me semble à moi, dit-il lentement, que vous devriez reprendre l’initiative.
Tous les regards dans la salle se tournèrent vers lui.
– Voyez ça comme un combat, une bataille. Ils vous ont fait fuir. Ils vous ont mis en déroute. Ils font quelque chose, et vous réagissez. Au moment où vous réagissez, ils font déjà autre chose. Ils sont à l’attaque, et vous êtes dans une retraite désorganisée. Vous devez trouver un moyen de les attaquer, les mettre sur la défensive et reprendre l’initiative.
– En faisant quoi ? rétorqua Brent Staples.
Luke haussa les épaules.
– Je ne sais pas. Ce n’est pas votre boulot ?
Pendant quelques minutes, Kurt Kimball s’était isolé dans un coin avec deux assistants. Quelque chose l’avait manifestement dérangé. Il revenait à présent dans la salle.
– J’aime bien votre idée, Stone. Mais ça va être dur de reprendre l’initiative en ce moment.
Stone haussa un sourcil.
– Ah ? Pourquoi ça ?
– On vient d’apprendre qu’au moins une centaine de policiers de Virginie-Occidentale et que la police municipale de Wheeling sont en route vers Washington, en un long convoi. Ils ont l’intention de venir directement à la Maison-Blanche pour placer Susan en détention provisoire et l’amener eux-mêmes au quartier général de la police de Washington DC.
– Ils n’en ont pas la compétence, intervint Howard, le conseiller de la Maison-Blanche. Est-ce qu’ils ont perdu la tête ?
– On dirait que tout le monde a perdu l’esprit aujourd’hui, dit Kurt. Et ils revendiquent leur compétence, aussi minime soit-elle.
– Quelle est-elle ?
– Ces deux forces de police, ainsi qu’une douzaine d’autres des États voisins, sont habituellement désignées tous les quatre ans comme flics auxiliaires à Washington DC pour assurer la sécurité en cas de débordements lors de l’investiture présidentielle. Ils prétendent que ça fait d’eux des adjoints permanents.
Howard secoua la tête.
– Ce n’est pas soutenable devant un tribunal. C’est idiot.
Kurt leva les mains en l’air, comme si Howard pointait un pistolet sur lui.
– Soutenable ou pas, ils sont en route. Apparemment, ils croient qu’ils vont entrer ici, prendre Susan et repartir avec elle.
Il y eut une longue pause. Personne ne parlait dans la salle. Le silence planait tandis qu’ils se dévisageaient l’un l’autre.
– Ils seront là dans trente minutes, ajouta Kurt.
CHAPITRE TREIZE
12:14, heure avancée de l’Est
À l’extérieur de la Maison-Blanche
Washington DC
– Personne ne pénètre à l’intérieur, annonça le grand type dans son talkie-walkie. Est-ce que c’est clair ? Je veux que le personnel soit centré sur le corps de garde, mais je veux aussi des yeux dans le ciel qui surveillent toutes les entrées possibles. Et des tireurs sur le toit.
– Bien reçu, grésilla une voix dans l’appareil.
– Dites à ces tireurs qu’ils ont le feu vert pour l’usage de la force meurtrière. Je répète, feu vert pour la force meurtrière, mais seulement si nécessaire.
– Sous quelle autorité ?
– La mienne, répondit l’homme. Mon autorité.
– Capté, confirma la voix.
Le grand type s’appelait Charles « Chuck » Berg. Âgé de 40 ans, il était dans le Secret Service depuis près de quinze ans. Il avait été le chef du détachement à la sécurité intérieure de la présidente pendant plus de deux ans. Il était arrivé à ce poste par accident, à la suite d’une catastrophe. Il était membre de son service de sécurité personnel le soir de l’attaque de Mount Weather, alors qu’elle était vice-présidente. Il lui avait sauvé la vie, sans nul doute. Tous les autres membres de l’équipe avaient été tués.
Il avait changé cette nuit-là. Il s’en rendait compte, rétrospectivement. Il avait déjà 37 ans, occupait un emploi à haut niveau de responsabilité, était marié avec deux enfants – mais en un sens, ce fut cette nuit-là qu’il devint un homme. Qu’il devint ce qu’il était censé être. Avant cela ? C’était juste un grand gars ayant un job lui permettant de porter un flingue.
Après cette nuit-là, Susan lui avait fait confiance. Et c’était réciproque. De plus, il se sentait protecteur à son égard – et pas seulement parce que ça faisait partie de son boulot. Bien qu’il soit plus СКАЧАТЬ