Ethan Frome / Sous la neige. Edith Wharton
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Читать онлайн книгу Ethan Frome / Sous la neige - Edith Wharton страница 7

Название: Ethan Frome / Sous la neige

Автор: Edith Wharton

Издательство: Ingram

Жанр: Классическая проза

Серия:

isbn: 9781645740964

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СКАЧАТЬ pâle rayon de soleil éclairait dans toute sa laideur. Une vigne vierge desséchée pendait au-dessus de la porte, et les murs de bois, sous la peinture écaillée, semblaient grelotter dans le vent.

      — La maison était plus importante du temps de mon père ! — continua Frome. — Mais j'ai dû abattre l'L, tout récemment.

      Et, se servant du bout de sa rêne gauche comme d'un fouet, il ramena sur le chemin le vieux cheval qui s'apprêtait à franchir la barrière brisée.

      Je découvris alors que l'aspect abandonné et minable de la demeure était dû surtout à l'absence de ce corps de logis que nous nommons, dans la Nouvelle-Angleterre, une L. Cette L est un appentis réservé au bûcher et à l'étable, généralement relié en équerre au bâtiment principal de la ferme, avec lequel il communique par la chambre à provi-sions et le magasin à outils. Est-ce par le symbole qu'elle présente, par l'image qu'elle évoque de la vie humaine liée au sol, par ce fait qu'elle détient les sources essentielles de l'existence, — la chaleur et la nourriture, — est-ce plutôt par la pensée consolante qu'elle suggère en nous montrant, sous ce dur climat, la possibilité pour les habitants d'accomplir leurs tâches matinales sans affronter les intempéries, — je ne saurais exactement le dire, mais sûrement cette L, encore plus que la maison elle-même, figure le centre, le foyer, de toute ferme dans la Nouvelle-Angleterre. Et c'était peut-être

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      Ethan Frome ~Chapter I

      “We’re kinder side-tracked here now,” he added, “but there was considerable passing before the railroad was carried through to the Flats.” He roused the lagging bay with another twitch; then, as if the mere sight of the house had let me too deeply into his confidence for any farther pretence of reserve, he went on slowly: “I’ve always set down the worst of mother’s trouble to that. When she got the rheumatism so bad she couldn’t move around she used to sit up there and watch the road by the hour; and one year, when they was six months mending the Bettsbridge pike after the floods, and Harmon Gow had to bring his stage round this way, she picked up so that she used to get down to the gate most days to see him. But after the trains begun running nobody ever come by here to speak of, and mother never could get it through her head what had happened, and it preyed on her right along till she died.”

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      Sous la neige~ Chapitre I

      cette association d'idées, maintes fois renouvelée durant mes promenades aux environs de Starkfield, qui me faisait distinguer un accent d'amertume dans les paroles de Frome et voir dans cette maison amoindrie l'image même de son pauvre corps ruiné.

      — Nous sommes bien isolés maintenant, ici ! — ajou-ta-t-il. — Mais, avant la construction du chemin de fer, on passait beaucoup par chez nous pour aller aux Flats.

      Il réveilla d'un nouveau coup de guide le cheval qui s'endormait. Puis, comme si la vue de sa maison m'avait mis trop avant dans sa confidence pour qu'il s'obstinât plus long-temps à demeurer sur la réserve, il continua lentement :

      — J'ai toujours attribué l'aggravation de l'état de ma mère à ce changement-là. Quand les rhumatismes lui vin-rent, au point qu'elle ne pouvait plus vaquer à ses affaires, elle prit l'habitude de venir s'asseoir devant la porte, et elle regardait pendant des heures entières le mouvement qui se faisait sur la haussée… Une année, même, où pendant six mois on répara la grande route, après les inondations, Harmon Gow fut obligé de passer par ici avec sa diligence, et elle avait pris l'habitude de descendre chaque matin jusqu'à la barrière pour lui dire bonjour… Mais, une fois le chemin de fer inauguré, il ne vint plus personne. Et elle ne put jamais comprendre la raison de ce changement… Ce fut une des choses qui la tourmentèrent jusqu'à sa mort.

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      Ethan Frome ~Chapter I

      As we turned into the Corbury road the snow began to fall again, cutting off our last glimpse of the house; and Frome’s silence fell with it, letting down between us the old veil of reticence. This time the wind did not cease with the return of the snow. Instead, it sprang up to a gale which now and then, from a tattered sky, flung pale sweeps of sunlight over a landscape chaotically tossed. But the bay was as good as Frome’s word, and we pushed on to the Junction through the wild white scene.

      In the afternoon the storm held off, and the clearness in the west seemed to my inexperienced eye the pledge of a fair evening. I finished my business as quickly as possible, and we set out for Starkfield with a good chance of getting there for supper. But at sunset the clouds gathered again, bringing an earlier night, and the snow began to fall straight and steadily from a sky without wind, in a soft universal diffusion more confusing than the gusts and eddies of the morning. It seemed to be a part of the thickening darkness, to be the winter night itself descending on us layer by layer.

      The small ray of Frome’s lantern was soon lost in this smothering medium, in which even his sense of direction, and the bay’s homing instinct, finally ceased to serve us. Two or three times some ghostly landmark sprang up to warn us that we were astray, and then was sucked back into the mist; and when we finally regained our road the old horse began to show signs of exhaustion. I felt myself to blame for having accepted Frome’s offer, and after a short discussion I persuaded him to let me get out of the sleigh and walk along through the snow at the bay’s side. In this way we struggled on for another mile or two, and at last reached a point where Frome, peering into what seemed to me formless night, said: “That’s my gate down yonder.”

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      Sous la neige~ Chapitre I

      Comme nous arrivions à la route de Corbury, la neige se remit à choir, offusquant la dernière vue que nous avions encore sur la maison. Frome, redevenu silencieux, laissa retomber entre nous le vieux voile des réticences. Le vent n'avait pas cessé, malgré le retour de la neige. Des rafales capricieuses découvraient de temps à autre un pan de ciel ou quelques ondes d'un pâle soleil qui ruisselaient sur ce paysage chaotique et désolé. Mais le cheval tint bon et nous parvînmes enfin, malgré la bourrasque sauvage, à Corbury Junction…

      Au cours de l'après-midi, la tourmente fit trêve. Vers l'est, l'horizon s'était éclairci et, dans mon inexpérience, je me dis que nous aurions une belle soirée. Le plus rapidement possible j'achevai ma besogne, et nous reprîmes le chemin de Starkfield avec bien des chances d'y arriver pour le repas du soir. Mais, au coucher du soleil, les nuages menaçants se reformèrent : la nuit vint d'un seul coup. Drue et ferme, la neige recommença de choir. Le vent s'était tu, et nous avan-cions au milieu d'un calme plus inquiétant que les rafales et les tourbillons de la matinée : on aurait dit que les ténèbres elles-mêmes descendaient sur nous et que la nuit d'hiver se collait peu à peu à nos épaules.

      Le faible rayon de notre lanterne se trouva bientôt noyé dans cette atmosphère angoissante. La connaissance des lieux qu'avait Frome, l'instinct même de son cheval, tout finit par devenir inutile. A deux ou trois reprises, un objet quelconque se dressa comme un fantôme devant nous, indi-quant soudain que nous nous égarions ; mais il se perdait pr-esque aussitôt dans l'ombre. Enfin, au moment où pensions avoir retrouvé le bon chemin, ce fut la pauvre vieille bête qui se mit à donner des signes certains d'épuisement.

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      Ethan Frome ~Chapter I

      The last stretch had been the hardest part of the way. The bitter cold and the heavy going had nearly knocked the wind out of me, and I could feel the horse’s side ticking like a clock under my hand.

      “Look here, Frome,” I began, “there’s no earthly use in your going any farther—” but СКАЧАТЬ