Название: La Traque Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Шпионские детективы
isbn: 9781094312743
isbn:
“Vous vous connaissez depuis longtemps, même si tu ne te souviens pas de grand-chose,” dit Watson. “D’ailleurs, il m’a bien dit de te rappeler que tu lui as promis quelques tests.”
Reid acquiesça. Bixby était l’un des inventeurs du suppresseur de mémoire expérimental qui avait été installé dans sa tête et l’ingénieur avait demandé s’il pourrait faire quelques tests au niveau de la tête de Reid.
Il peut bien m’ouvrir le crâne si ça permet de ramener mes filles. Il ressentit une nouvelle vague d’émotions puissantes le submerger à l’idée que des gens soient prêts à enfreindre les règles et à se mettre en danger pour l’aider… des gens dont il se rappelait à peine la relation qu’il avait pu avoir avec eux. Il cligna des yeux pour repousser les larmes qui menaçaient d’affluer.
“Merci, John. Vraiment.”
“Ne me remercie pas encore. On vient juste de commencer.” Le téléphone de Watson sonna dans sa poche. “Ce doit être Cartwright. Donne-moi une minute.” Il s’éloigna dans un angle pour prendre l’appel, parlant à voix basse.
Reid referma le sac, ainsi que le coffre de la voiture. Au même moment, le mécanicien grommela quelque chose, faisant un bruit à mi-chemin entre le raclement de gorge et le murmure.
“Est-ce… est-ce que vous avez dit quelque chose ?” demanda Reid.
“J’ai dit désolé. Pour vos gosses.” L’expression de Mitch était bien cachée sous sa barbe et sa caquette, mais sa voix semblait sincère.
“Vous savez ce qui… leur est arrivé ?”
Le type acquiesça. “C’est déjà aux infos. Ya leurs photos et un numéro spécial où appeler si on les a vues ou qu’on a une piste.”
Reid se mordit la lèvre. Il n’avait pas songé à ça, à l’aspect public de l’affaire… qui allait forcément être lié à lui. Il pensa immédiatement à leur tante Linda, qui vivait à New York. Ce genre de choses avait tendance à se répandre comme une trainée de poudre et si elle en avait vent, elle serait morte d’inquiétude et ne cesserait d’appeler Reid pour en savoir plus, n’obtenant aucune réponse.
“J’ai du nouveau,” dit soudain Watson. “Le pick-up de Thompson a été identifié dans une aire de repos à un peu plus de cent kilomètres au sud d’ici, sur la I-95. Une femme a été retrouvée morte sur les lieux. On lui a tranché la gorge, sa pièce d’identité a été emportée et sa voiture a disparu.”
“Donc on ne sait pas encore qui elle était ?” demanda Reid.
“Non, mais on y travaille. J’ai un technicien sur le coup qui scanne les fréquences de la police et qui jette un œil par satellite. Dès que j’ai la moindre info, je te tiens au courant.”
Reid pestait. Sans pièce d’identité, ils n’allaient pas pouvoir retrouver son véhicule. Même si ce n’était pas grand-chose, ils avaient au moins une piste à exploiter et il lui tardait de se mettre en route. Il ouvrit la portière de la Trans Am en demandant, “Quelle sortie ?”
Watson secoua la tête. “Ne va pas là-bas, Kent. L’endroit doit grouiller de flics et je suis sûr que l’Agent Strickland est déjà en route.”
“Je serai prudent.” Il ne pensait pas la police ou cet agent débutant capables de découvrir tout ce que lui pourrait trouver. De plus, si Rais jouait avec lui comme Reid le pensait, il y aurait peut-être un autre indice sous forme de raillerie qui lui serait exclusivement destiné.
La photo de ses filles lui revint en tête, celle que Rais avait envoyée depuis le téléphone de Maya, et il se souvint d’une dernière chose. “Tiens, grade ça pour moi s’il te plaît.” Il tendit à Watson son propre téléphone mobile. “Rais a le numéro de Sara et j’ai configuré un renvoi d’appel de son numéro vers le mien. Si un message ou un appel survient, tiens-moi au courant.”
“Compte sur moi. La scène de crime se trouve à la sortie soixante-trois. Autre chose ?”
“N’oublie pas de demander à Maria de m’appeler.” Il s’installa au volant de la voiture de sport et fit un signe de tête à Watson. “Merci pour tout ce que tu fais pour moi.”
“Je ne le fais pas pour toi,” lui rappela froidement Watson. “Je le fais pour les filles. Et Zéro ? Si je suis grillé, si je suis compromis de la moindre façon et qu’ils découvrent ce que je fabrique avec toi, je lâche l’affaire. C’est compris ? Je ne peux pas me permettre d’être mis au placard par l’agence.”
D’instinct, Reid sentit au départ la colère monter en lui : il s’agit de mes filles et il a peur de se faire mettre au placard ? Mais, ce sentiment disparut aussi vite qu’il était venu. Watson était un allié inattendu dans toute cette affaire et ce type se mouillait pour ses filles. Pas pour lui, mais pour des gamines qu’il connaissait à peine.
Reid acquiesça rapidement. “Je comprends.” À l’attention du mécanicien bourru et solennel, il ajouta, “Merci, Mitch. J’apprécie votre aide.”
Mitch grommela une réponse et appuya sur une télécommande pour ouvrir la porte de garage, tandis que Reid grimpait dans la Trans Am. L’intérieur était propre, sentait bon et était entièrement habillé de cuir. Le moteur démarra immédiatement et vrombit sous le capot. Un modèle de 1987, lui indiqua son cerveau. 5.0 litres, moteur V8. Au moins deux-cent-cinquante chevaux.
Il quitta le Third Street Garage et se dirigea vers l’autoroute, les mains bien serrées sur le volant. Les horreurs qui lui étaient précédemment passées par la tête avaient été remplacées par une résolution et une détermination de fer. Il y avait un numéro spécial. La police était sur le coup. La CIA était sur le coup. Et, à présent, lui aussi était sur la route à leur recherche.
Papa arrive. Je serai bientôt là pour vous.
Et pour lui.
CHAPITRE CINQ
“Vous devriez manger.” L’assassin désigna l’emballage carton du chinois à emporter sur la table de chevet, près du lit.
Maya secoua la tête. La bouffe avait depuis longtemps refroidi et elle n’avait pas faim. Elle restait assise sur le lit, les genoux relevés. Appuyée contre elle, Sara avait la tête posée sur ses genoux. Les filles étaient menottées ensemble, le poignet gauche de Maya au poignet droit de Sara. Elle ne savait pas d’où il sortait ces menottes, mais l’assassin les avait averties plusieurs fois que si l’une d’elle tentait de s’échapper ou de faire du bruit, ce serait l’autre qui en pâtirait.
Rais était assis dans un fauteuil près de la porte de cette chambre d’hôtel miteuse avec une moquette orange et des murs jaunes. La pièce sentait l’humidité et la salle de bains empestait la javel. Ils étaient là depuis quatre heures. Le vieux réveil sur la table de chevet lui indiquait en chiffres rouges LED qu’il était deux heures et demie du matin. La télévision était allumée sur une chaîne d’infos avec le volume bas.
Un break blanc était garé juste à l’extérieur, à quelques mètres de la porte. L’assassin l’avait volé à la nuit tombée СКАЧАТЬ