Название: Le Piège Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Шпионские детективы
isbn: 9781094305042
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On coupa les cordes à ses poignets et on le fit entrer dans un bureau qui était petit, sans fenêtres, mais non dénué de tout confort. Un jeune homme lui apporta une bouteille d’eau qu’il accepta avec reconnaissance.
Quelques minutes plus tard, un homme en costume noir, avec des cheveux bien peignés de la même couleur, entra dans la pièce. “M. Bachar,” dit-il, “je suis l’Agent Cayhill. Nous avons été mis au courant de votre situation et sommes très heureux de vous voir vivant et en bonne santé.”
“Merci,” dit Yosef. “Mon ami Avi n’a pas eu autant de chance.”
“J’en suis navré,” dit l’agent américain. “Votre gouvernement at été informé de votre présence ici, ainsi que votre famille. Nous allons organiser votre transfert pour que vous puissiez rentrer chez vous aussi vite que possible, mais nous devons d’abord discuter de ce qui vous est arrivé.” Il leva le doigt pour désigner l’endroit où se rejoignaient les murs et le plafond dans l’angle. Une caméra noire était dirigée vers le bas, sur Yosef. “Notre échange est enregistré et la bande audio de notre conversation est diffusée en direct à Washington, D.C. Vous avez le droit de refuser d’être enregistré. Vous pouvez demander la présence d’un ambassadeur ou d’un autre représentant de votre pays si vous le souhaitez…”
Yosef leva sa main, fatigué. “Ce ne sera pas nécessaire. Je veux parler.”
“Alors allez-y dès que vous serez prêt, M. Bachar.”
Et c’est ce qu’il fit. Yosef détailla ce qu’il avait vécu pendant trois jours, à commencer par le trek vers Albaghdadi et leur voiture arrêtée sur une route dans le désert. Tous les trois, lui, Avi et Idan, avaient été forcés de monter à l’arrière d’un pick-up avec des sacs sur la tête. Ces derniers n’avaient pas été retirés jusqu’à ce qu’ils soient dans le sous-sol de leur base où ils avaient passé trois jours dans le noir. Il leur raconta ce qui était arrivé à Avi d’une voix légèrement tremblante. Il leur parla d’Idan, toujours dans leur base et à la merci de ces fanatiques.
“Ils m’ont dit qu’ils me libéraient pour délivrer un message,” dit Yosef en conclusion de son récit. “Ils voulaient que vous sachiez qui est responsable de tout ça. Ils voulaient que vous connaissiez le nom de leur organisation, la Confrérie, ainsi que celui de leur chef, Awad Ben Saddam.” Yosef soupira. “C’est tout ce que je sais.”
L’Agent Cayhill acquiesça gravement. “Merci, M. Bachar. Votre coopération est grandement appréciée. Avant que nous passions à l’organisation de votre retour chez vous, j’ai une dernière question à vous poser. Pourquoi vous avoir envoyé vers nous ? Pourquoi pas vers votre propre gouvernement ou vers vos concitoyens ?”
Yosef secoua la tête. Il s’était lui-même posé la question depuis qu’il était entré dans l’ambassade. “Je ne sais pas. Ils ont seulement dit qu’ils voulaient que vous, les américains, sachiez qui est responsable de tout ça.”
Cayhill fronça profondément les sourcils. Quelqu’un frappa à la porte du petit bureau, puis une jeune femme apparut. “Excusez-moi Monsieur,” dit-elle à voix basse, “mais la délégation est ici. Ils attendent dans la salle de réunion C.”
“Juste une minute, je vous remercie,” dit Cayhill.
À l’instant même où la porte se refermait, le sol explosa sous leurs pieds. Yosef Bachar, l’Agent Cayhill, ainsi que les soixante-trois autres personnes présentes, furent carbonisés en un instant.
*
À seulement deux croisements au sud, un pick-up avec un toit en toile tendue par-dessus la benne était garé sur un trottoir avec une vue directe sur l’ambassade américaine depuis le pare-brise.
Awad regarda sans ciller les vitres de l’ambassade exploser, alors qu’une boule de feu montait vers le ciel. Le pick-up trembla sous l’impact, même à cette distance. De la fumée noire s’éleva dans l’air, tandis que les murs se déformaient et s’affaissaient, l’ambassade américaine s’écroulant sur elle-même.
Se procurer son propre poids en explosifs plastiques avait été la partie la plus facile, à présent qu’il avait accès à la fortune d’Hassan sans avoir à se justifier. Même le kidnapping des journalistes s’était avéré assez simple. Non, la difficulté avait été d’obtenir de fausses pièces d’identité qui soient assez réalistes pour que lui et les trois autres se fassent passer pour des agents de maintenance. Il avait fallu engager un tunisien assez expérimenté pour créer de fausses certifications et pour pirater la base de données afin de les faire entrer comme prestataires approuvés ayant accès à l’ambassade.
C’est seulement alors qu’Awad et la Confrérie avaient pu dissimuler les explosifs dans un couloir de maintenance sous les pieds des américains deux jours auparavant, se faisant passer pour des plombiers réparant une rupture de canalisation.
Cette partie-là n’avait été ni simple, ni bon marché, mais elle en valait la peine pour atteindre le but d’Awad. Non, vraiment, le plus simple avait été de glisser la puce de détonation high-tech dans le portefeuille du journaliste et de l’envoyer avancer vers ce que cet idiot pensait être la voie de la liberté. La bombe n’aurait pas explosé sans la puce dans le bon périmètre.
L’israélien avait en fait servi à faire exploser l’ambassade pour eux.
“Allons-y,” dit-il à Oussama, qui fit repartir le pick-up sur la route. Ils contournèrent des véhicules que les conducteurs avaient arrêtés net au beau milieu de la route à la suite de l’explosion. Des piétons fuyaient en hurlant le site de l’explosion, tandis que des parties des murs extérieurs de l’immeuble continuaient à s’effondrer.
“Je ne comprends pas,” grommela Oussama en tentant de slalomer dans les rues obstruées par des gens paniqués. “Hassan m’a dit combien cette histoire avait coûté. Et tout ça pour quoi ? Pour tuer un journaliste et une poignée d’américains ?”
“Oui,” répondit pensivement Awad. “Une poignée d’américains bien choisie. J’ai récemment appris qu’une délégation du congrès des États-Unis se rendait à Bagdad dans le cadre d’une œuvre de bienfaisance.”
“Quelle sorte de délégation ?” demanda Oussama.
Awad sourit. Son idiot de frère n’était tout simplement pas capable de comprendre. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Awad n’avait pas encore partagé la totalité de son plan avec le reste de la Confrérie. “Une délégation du congrès,” répéta-t-il. “Un groupe de décideurs politiques américains, de New York plus précisément.”
Oussama acquiesça comme s’il comprenait, mais ses sourcils froncés trahissaient le fait qu’il était bien loin de comprendre quoi que ce soit. “Et c’était ça ton plan ? Les tuer ?”
“Oui,” dit Awad. “Et faire en sorte que les américains sachent qui nous sommes.” Et sachent aussi qui je suis. “À présent, nous devons retourner à la base et préparer l’étape suivante de notre plan. Nous devons nous dépêcher. Ils vont se mettre à notre recherche.”
“Qui ça ?” demanda Oussama.
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