Название: Lueur d’Espoir
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781640295773
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— Vous avez bien raison, détective, acquiesça Anderson. Voilà que je me mets à déblatérer à propos de ma reconversion morale alors que ce que vous voulez savoir, c’est comment récupérer votre fille. N’ai-je pas raison ?
— Vous avez raison. Alors dites-moi. Comment je la récupère ?
— Je ne sais sincèrement pas. Je ne sais pas où elle est. Je ne pense pas que Cave sache où elle est. Il connaît peut-être l’emplacement de la Vista demain soir mais il n’y a aucune chance qu’il s’y rende. Alors il est inutile de le faire suivre.
— Alors, vous dites que je n’ai aucune chance de la récupérer ? demanda Keri, incrédule.
J’ai fait tout ça pour cette réponse ?
— C’est peu probable, détective, admit-il. Mais vous pouvez peut-être l’amener, lui, à vous la rendre.
— Que voulez-vous dire ?
— Jackson Cave vous considérait comme une gêne, un obstacle dans ses affaires. Mais cela a changé durant l’année dernière. Il est devenu obsédé par vous. Il ne pense pas seulement que vous voulez détruire ses affaires. Il pense que vous voulez le détruire personnellement. Et comme il a arrangé la réalité pour se faire passer pour le gentil, il pense que vous êtes la méchante.
— Il pense que je suis la méchante ? répéta Keri, incrédule.
— Oui. Souvenez-vous, il manipule son code moral comme bon lui semble pour pouvoir avancer. S’il pensait faire des mauvaises choses, il n’aurait pas pu vivre avec lui-même. Mais il a trouvé des façons de justifier même le plus odieux des actes. Il m’a dit une fois que ces filles dans ces réseaux d’esclaves sexuels seraient mortes de faim à la rue sans lui.
— Il a perdu la tête, dit Keri.
— Il fait ce qu’il peut pour arriver à se regarder dans un miroir tous les matins, détective. Et ces jours-ci, cela signifie en partie croire que vous êtes lancée dans une chasse aux sorcières. Il vous voit comme une ennemie. Il vous voit comme sa némésis. Et ça le rend très dangereux. Parce que je ne sais pas jusqu’où il ira pour vous arrêter.
— Alors comment je fais pour qu’un type comme ça me rende Evie ?
— Si vous alliez le voir et réussissiez à le convaincre que vous n’êtes pas après lui, que tout ce que vous voulez c’est votre fille, il céderait peut-être. Si vous pouviez le persuader qu’une fois votre fille saine et sauve dans vos bras vous l’oublierez pour toujours, peut-être même que vous quitteriez les forces de police, il pourrait être convaincu de baisser les armes. Pour le moment, il pense que vous voulez sa destruction. Mais s’il était possible de le persuader que vous le ne voulez pas, que vous ne voulez qu’elle, il y a peut-être une chance.
— Vous pensez vraiment que ça pourrait marcher ? demanda Keri, incapable de cacher le scepticisme dans sa voix. Je dis juste « rendez-moi ma fille et je vous laisserai tranquille pour toujours », et il accepte ?
— Je ne sais pas si ça marchera. Mais je sais que vous n’avez plus d’options. Et vous n’avez rien à perdre à essayer.
Keri retournait cette idée dans sa tête quand il y eut des coups à la porte.
— Le négociateur est ici, cria Kiley. Il traverse le couloir maintenant.
— Attendez une minute ! cria Anderson. Dites-lui d’attendre. Je lui dirai quand il peut rentrer.
— Je vais lui dire, dit Kiley, même si sa voix indiquait qu’il désespérait de transmettre la communication aussi vite que possible.
— Une dernière chose, murmura Anderson à son oreille, encore plus doucement qu’avant si c’était possible. Vous avez une taupe dans votre service.
— Quoi ? Dans la division Ouest ? demanda Keri, abasourdie.
— Dans votre service des personnes disparues. Je ne sais pas qui c’est. Mais quelqu’un abreuve l’autre camp d’informations. Alors surveillez vos arrières. Plus que d’habitude, je veux dire.
Une nouvelle voix appela de l’autre côté de la porte.
— Monsieur Anderson, ici Cal Brubaker. Je suis le négociateur. Puis-je entrer ?
— Juste une seconde, Cal, lança Anderson. Puis il se rapprocha encore plus de Keri. J’ai le pressentiment que c’est la dernière fois que nous nous parlerons, Keri. Je veux que vous sachiez que je trouve que vous êtes une personne très impressionnante. J’espère que vous trouverez Evie. Vraiment. Entrez, Cal.
Tandis que la porte s’ouvrait, il remonta la brosse à dent dans son cou mais ne toucha pas la peau. Un homme ventru dans le milieu ou la fin de la quarantaine, avec des cheveux gris hirsutes et de minces lunettes à monture circulaire que Keri soupçonnait d'être là juste pour le spectacle, entra dans la pièce.
Il portait un jean bleu et une chemise de style bûcheron froissée, complétée par le motif en damier rouge et noir. C’était à la limite du ridicule, comme une version « costumée » de ce à quoi devait ressembler un négociateur d’otage non menaçant.
Anderson lui lança un regard et elle vit qu’il ressentait la même chose. Il semblait réprimer le besoin pressant de rouler des yeux.
— Bonjour monsieur Anderson. Pouvez-vous me dire ce qui vous ennuie ce soir ? dit-il d’un ton entraîné et non agressif.
— En fait, Cal, répondit Anderson avec légèreté, pendant que nous vous attendions, le détective Locke m’a ramenée à la raison. J’ai réalisé que je m’étais laissé un peu dépasser par ma situation et que j’ai réagi… bêtement. Je pense que je suis prêt à me rendre et à accepter les conséquences de mes choix.
— D’accord, dit Cal, surpris. Eh bien, c’est la négociation la moins douloureuse de ma vie. Puisque vous me rendez les choses aussi faciles, je dois vous demander : êtes-vous sûr de ne rien vouloir ?
— Peut-être quelques petites choses, dit Anderson. Mais je ne pense pas qu’aucune ne vous posera problème. Je voudrais m’assurer que le détective Locke soit amenée directement à l’infirmerie. Je l’ai accidentellement trouée avec la pointe de la brosse à dent et je ne sais pas si c’est très hygiénique. Elle devrait nettoyer ça immédiatement. Et j’apprécierais si vous demandiez à l’officier Kiley, le gentleman qui m’a amené ici, de me menotter et de m’emmener peu importe où je dois aller. J’ai le sentiment que certains des autres gars seront un peu plus brusques que nécessaire. Et peut-être, une fois que j’aurais lâché l’objet pointu, vous pourriez demander au sniper de se détendre. Il me rend un peu nerveux. Requêtes raisonnables ?
— Toutes raisonnables, monsieur Anderson, accepta Cal. Je vais faire de mon mieux pour les réaliser. Pourquoi ne pas commencer par laisser tomber la brosse à dents et laisser partir le détective ?
Anderson se rapprocha tant que seule Keri put l’entendre.
— Bonne chance, murmura-t-il de façon presque inaudible avant de lâcher la brosse à dent et de lever ses bras en l’air afin qu’elle puisse se glisser sous les menottes. Elle s’éloigna de lui et se releva lentement СКАЧАТЬ