Un mauvais pressentiment. Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ trouvait un étui pour pistolet 9mm, vide.

      Elle sortit un sachet pour y mettre les preuves – l’étui et le faux permis de conduire – puis quitta la chambre. Mia Penn se dirigeait vers elle dans le couloir, alors qu’elle refermait la porte. Keri se douta tout de suite qu’il était arrivé quelque chose.

      « Je viens de recevoir un appel de Thelma, la copine d’Ashley. Elle a parlé à plusieurs personnes de la disparition d’Ashley. Elle dit qu’une autre amie à elles nommée Miranda Sanchez a vu Ashley monter dans une fourgonnette noire sur Main Street, à côté du parc pour chiens non loin de l’école. Elle a dit qu’elle ne savait pas si Ashley était montée volontairement ou si on l’avait tirée à l’intérieur. Ça ne lui avait pas semblé bizarre jusqu’à ce qu’elle entende qu’Ashley avait disparu. »

      Malgré les battements précipités de son cœur, Keri s’efforça de garder une expression neutre.

      « Connaissez-vous quelqu’un qui possède une fourgonnette noire ?

      – Non, personne. »

      Keri s’élança vers l’escalier pour sortir, Mia sur ses talons.

      « Mia, vous devez appeler le service, la même ligne que vous avez appelée pour m’avoir. Dites à la personne qui va décrocher – ça sera sans doute un homme nommé Suarez – que je vous ai ordonné d’appeler. Donnez-lui la description physique d’Ashley et de la tenue qu’elle portait. Donnez-lui aussi les noms et coordonnées de toutes les personnes dont vous m’avez parlé : Thelma, Miranda, le petit ami Denton Rivers, tout le monde. Ensuite, dites-lui de m’appeler.

      – Pourquoi est-ce que vous avez besoin de toutes ces informations ?

      – Nous allons les interroger, tous.

      – Vous me faites peur. La situation est grave, n’est-ce pas ? demanda Mia.

      – Peut-être pas. Mais mieux vaut prévenir que guérir.

      – Qu’est ce que je peux faire d’autre ?

      – Vous devez rester ici, au cas où Ashley revienne ou si elle appelle. »

      Elles arrivèrent en bas. Keri cherchait des yeux Stafford.

      « Où est votre mari ?

      – Il a du retourner au bureau. »

      Keri se retint de faire une remarque, et se hâta vers la porte. Mia cria derrière elle : « Où allez-vous ? ». Sans se retourner, Keri lui répondit :

      « Je vais retrouver votre fille. »

      CHAPITRE 3

      Lundi, en début de soirée

      À l’extérieur, le bitume réverbérait la chaleur, et Keri se précipita vers sa voiture en essayant de l’ignorer. Des perles de sueur se formaient déjà sur son front. En composant le numéro de Ray, elle jura intérieurement.

      On est mi-septembre, à quelques lieues de l’océan pacifique, merde ! Quand est-ce que cette chaleur va diminuer ?

      Au bout d’une demi douzaine de sonneries, Ray décrocha le téléphone.

      «  Quoi ? dit-il d’un ton essoufflé et irrité.

      – Viens me retrouver sur Main Street, en face du lycée West Venice.

      – Quand ?

      – Maintenant, Raymond.

      – Une seconde. »

      Elle l’entendait s’agiter et grommeler dans sa barbe. Il semblait avoir de la compagnie. Lorsqu’il reprit le téléphone, il avait manifestement changé de pièce.

      « J’étais, comment dire, plutôt pris, Keri.

      – Eh bien, libère-toi, Monsieur l’agent. Nous avons une enquête à mener.

      – Ne me dis pas qu’il s’agit de la femme à Venice ? fit-il, exaspéré.

      – C’est bien ça. Et s’il te plaît, change de ton. À moins que tu n’estimes que l’enlèvement de la fille d’un sénateur, disparue dans une fourgonnette noire, ne mérite pas qu’on s’en occupe ?

      – Mon Dieu. Pourquoi n’a-t-elle pas dit tout de suite que son mari est sénateur ?

      – Parce qu’il lui a demandé de ne pas le faire. Il était aussi détaché que toi, peut-être même plus. Attends une seconde. »

      Elle avait atteint sa voiture. Elle mit le haut-parleur, jeta son téléphone sur le siège passager, et s’assit au volant. En prenant la route, elle lui expliqua le reste : le faux permis de conduire, l’étui de pistolet, la copine qui avait vu Ashley monter dans le fourgon – peut-être contrainte –, et son projet d’interroger toutes les personnes concernées. Alors qu’elle achevait son exposé, un double appel s’afficha.

      « Suarez est en train de m’appeler. Je vais lui donner toutes les informations. C’est bon ? Tu t’es libéré ?

      – Je suis en train de monter en voiture, dit-il sans mordre à l’hameçon. J’arrive dans un quart d’heure.

      – J’espère que tu as fait tes plus plates excuses à ta partenaire, qui qu’elle soit, ajouta Keri d’un ton moqueur.

      – Ce n’est pas le genre de nana avec qui je dois m’excuser, répondit-il.

      – Sans surprise. »

      Elle raccrocha sans plus de cérémonie.

*

      Un quart d’heure plus tard, Keri et Ray descendaient Main Street, au niveau où Ashley Penn était montée dans le fourgon – que ce soit de gré ou de force. Il n’y avait rien d’inhabituel à signaler. Du parc pour chiens bordant la route s’élevaient les jappements ravis des chiens et les cris de leurs maîtres, qui les appelaient de noms comme Théodore, Pavlov ou Deborah.

      Ah, Venice et ses riches bobos propriétaires de chiens.

      Keri s’appliqua à bannir ses pensées parasites et à se concentrer. Il n’y avait rien d’anormal dans la rue. Ray semblait du même avis.

      « Je me demande si elle peut avoir décidé de partir, ou de fuguer, fit-il.

      – Je n’exclus pas la possibilité. En tout cas, elle n’est certainement pas la petite princesse innocente que sa mère s’imagine.

      – Elles ne le sont jamais…

      – Quoi qu’il lui soit arrivé, c’est possible qu’elle l’ait voulu. Plus nous réussirons à nous immiscer dans sa vie, plus nous en saurons. Il nous faut parler à des gens qui ne nous serviront pas le discours officiel, comme le faisait ce sénateur. Je ne sais pas ce qu’il a, mais il était plutôt mal à l’aise à l’idée que je me renseigne à leur sujet.

      – Pourquoi, à ton avis ?

      – Aucune idée. J’ai juste le sentiment СКАЧАТЬ