Название: Un mauvais pressentiment
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Keri Locke
isbn: 9781640290662
isbn:
– Non, j’ai fait semblant de me cogner contre elle en la croisant, et je l’ai sorti en douce de son sac.
– Tu connais quelqu’un qui possède un fourgon noir ?
– Non.
– Aucun ami à toi n’a de fourgon noir ?
– Non.
– Quelqu’un que tu aurais payé, peut-être ?
– Non.
– D’où viennent les éraflures sur ton bras ?
– Je sais pas.
– D’où vient le sang sur le tapis ?
– Je sais pas. »
Keri s’efforça de maîtriser la fureur qui montait en elle. Elle sentait qu’elle allait y céder. Le fixant du regard, d’une voix sans émotion, elle dit : « Je te laisse une dernière chance de répondre. Où est Ashley Penn ?
– Allez vous faire voir.
– Mauvaise réponse. Tu auras le temps d’y réfléchir sur le chemin du commissariat. »
Elle se détourna. Elle hésita un instant, puis se retourna soudainement et lui décocha un violent coup de poing, laissant se déchaîner toute sa frustration. Elle l’atteignit dans la tempe, exactement au niveau de son entaille. La blessure se rouvrit et du sang gicla partout, y compris sur la chemise de Keri.
Ray, stupéfait, la dévisageait. Puis, d’un geste vif, il attrapa Denton par le collet pour le faire se lever, et lui dit : « Tu l’as entendue ? Marche ! Et ne va pas trébucher et te cogner la tête encore une fois ! ».
Keri esquissa un sourire en coin, que Ray ne lui retourna pas. Il semblait abasourdi. Un tel geste pouvait lui coûter son poste. Keri, elle, n’en avait rien à faire. Elle voulait faire parler le garçon à tout prix.
CHAPITRE 5
Lundi soir
Au volant de sa Prius, Ray dans le siège passager, Keri suivait la voiture de police qu’ils avaient appelée et qui transportait Denton Rivers au commissariat. Keri écoutait silencieusement Ray passer des coups de fil.
L’officier responsable du secteur Ouest du LAPD était Reena Beecher, mais c’était le supérieur de Keri et Ray, le lieutenant Cole Hillman, qui allait s’occuper de la situation et lui faire des rapports. Ray était en train de le mettre au courant des évènements. Cole Hillman, aussi surnommé « le Marteau » par ses subalternes, était chargé des personnes disparues, des homicides, des vols, et des crimes sexuels.
Keri n’était pas une grande admiratrice du « Marteau ». À ses yeux, le lieutenant Hillman semblait accorder plus d’importance à son petit confort qu’aux enquêtes à mener. Peut-être que son grade l’avait ramolli. En tout cas, il n’hésitait pas à s’en prendre aux agents qui avaient trop de dossiers non résolus, d’où son surnom, qu’il semblait adorer.
Pour Keri, c’était un hypocrite. Il s’emportait quand les enquêtes prenaient du temps, mais ne supportait pas non plus que les agents prennent des risques pour résoudre ces mêmes enquêtes.
D’après elle, un surnom plus approprié aurait été « connard ». Mais puisqu’elle ne pouvait se permettre de lui donner le petit nom qu’elle aurait voulu, elle se rebellait en ne lui donnant pas non plus le surnom officiel qu’il affectionnait.
Keri roulait à toute vitesse pour tenir le rythme de la voiture de police devant eux. À côté d’elle, Ray récapitulait le déroulement des évènements pour Hillman. Il exposait qu’un appel en fin d’après-midi était devenu un potentiel enlèvement de la fille d’un sénateur. Il décrivit les images de la caméra de surveillance du garant de caution Briggs, ainsi que leur visite au domicile des Briggs – en omettant quelques détails.
« L’agent Locke et moi-même sommes donc en train d’amener Rivers au commissariat pour l’interroger davantage, finit d’expliquer Ray.
– Attends un peu, dit Hillman. Qu’est ce que fait Keri Locke sur ce dossier ? C’est bien au-dessus de son niveau de compétences, Sands.
– C’est elle qui a pris l’appel, lieutenant. Et c’est elle qui a découvert toutes les pistes qu’on a pour le moment. Nous sommes presque arrivés. Je vous tiendrai au courant.
– Bon, je vais arriver bientôt, moi aussi. Je dois appeler le capitaine Beecher, elle voudra être avertie. J’ai convoqué tout le monde pour une réunion générale dans quinze minutes. »
Il raccrocha sans plus de cérémonie. Ray se tourna vers Keri et fit : « On va être éjectés du dossier dès qu’on leur aura fait un compte-rendu détaillé, mais au moins on aura progressé un peu. »
Keri se renfrogna. « Ils vont faire n’importe quoi, dit-elle.
– Tu n’es pas la seule enquêtrice valable dans le périmètre, tu sais.
– Je sais, il y a toi, aussi.
– Merci, camarade, pour ce compliment légèrement condescendant.
– De rien. Mais Hillman ne m’aime pas.
– C’est pas dit. Je pense juste qu’il te trouve un peu, comment dire… impétueuse, pour un agent avec si peu d’expérience.
– Peut-être. Ou alors, c’est juste un connard. C’est pas grave, je ne l’aime pas non plus.
– Pourquoi ?
– Parce que c’est un gratte-papier flagorneur et que ses démarches n’ont aucune originalité. En plus, quand on se croise dans le couloir, il ne me regarde jamais au-dessus de la poitrine.
– Ah. Eh bien, je dois dire que si tu vas en vouloir à tous les flics qui font ça, il ne restera que des connards. »
Keri le regarda d’un air entendu. « Exactement.
– Je vais essayer de ne pas me vexer, rétorqua-t-il.
– Ne sois pas si sensible, Colosse d’Acier. »
Il resta silencieux pendant un moment. Keri sentait qu’il voulait dire quelque chose, sans savoir comment aborder le sujet. Finalement, il fit : « On va parler de ce que tu as fait, dans la maison ?
– Qu’est ce que j’ai fait ?
– Tu as attaqué un adolescent.
– Ah, ça. Je préfèrerais qu’on n’en parle pas. D’ailleurs, il me semble que tu as dit qu’il s’est cogné en trébuchant.
– S’il s’avère qu’il est innocent, et s’il porte plainte, les conséquences pourraient être graves.
– Je ne me fais pas de soucis.
– Moi, oui. Peut-être parce qu’on approche de l’étape des cinq ans. Tu as pu voir le Dr Blanc, récemment ? »
СКАЧАТЬ