Название: Une Joute de Chevaliers
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: L'anneau Du Sorcier
isbn: 9781632917317
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Prête à commencer la journée, Volusia descendit lentement de son estrade, une marche après l’autre. Elle tendit les mains, et alors qu’ils se précipitaient tous en avant, ses paumes touchèrent leurs paumes, une foule de fidèles l’adoptant comme la leur, une déesse vivante parmi eux. Quelques adorateurs, en pleurs, tombèrent face contre terre, des vingtaines d’autres formaient un pont humain en bas, impatients qu’elle marche sur eux. Elle le fit, posant le pied sur la chair moelleuse de leurs dos.
Enfin, elle avait son troupeau. Et à présent il était temps de partir en guerre.
*
Volusia se tenait haut sur les remparts entourant la capitale de l’Empire, regardant au-delà le ciel du désert avec un sentiment renforcé de destinée. Elle ne vit rien hormis des corps décapités, tous les hommes qu’elle avait tués – et un ciel de vautours, poussant des cris stridents, descendant en piqué, picorant leurs chairs. À l’extérieur de ces murs soufflait une légère brise, et elle pouvait déjà sentir la puanteur des chairs en décomposition, lourde dans l’air. Elle esquissa un grand sourire face au carnage. Ces hommes avaient osé s’opposer à elle – et ils en avaient payé le prix.
« Ne devrions-nous pas enterrer les morts, Déesse ? » s’éleva une voix.
Volusia jeta un regard pour voir un commandant de ses forces armées, Rory, un humain, grand, au large torse, avec un menton ciselé et une beauté éblouissante. Elle l’avait choisi, l’avait élevé au-dessus des autres généraux, car il était plaisant aux yeux – et encore davantage parce qu’il était un commandant brillant et gagnerait à n’importe quel prix – tout comme elle.
« Non », répondit-elle, sans le regarder. « Je veux qu’ils pourrissent sous le soleil, et que les animaux se repaissent de leur chair. Je veux que tous sachent ce qui arrive à ceux qui s’opposent à la Déesse Volusia. »
Il contempla la vue, reculant.
« Comme vous le souhaitez », répondit-il.
Volusia scruta l’horizon, et ce faisant, son sorcier, Koolian, vêtu d’un capuchon et d’une cape noire, avec des yeux verts luisants et un visage recouvert de verrues, la créature qui avait aidé à diriger l’assassinat de sa propre mère – et un des quelques membres de son cercle de proches en qui elle avait encore confiance – avança à côté d’elle, le scrutant lui aussi.
« Vous savez qu’ils sont là dehors », lui rappela-t-il. « Qu’ils viennent pour vous. Je les sens venir maintenant même. »
Elle l’ignora, regardant droit devant.
« Tout comme moi », dit-elle finalement.
« Les Chevaliers des Sept sont très puissants, Déesse », dit Koolian. « Ils voyagent avec une armée de sorciers – une armée que même vous ne pouvez combattre. »
« Et n’oubliez pas les hommes de Romulus », ajouta Rory. « Des rapports disent qu’ils approchent de nos rives à ce moment même, de retour de l’Anneau avec ses millions d’hommes. »
Volusia regardait fixement, et un long silence plana dans l’air, interrompu par rien d’autre que le hurlement du vent.
Finalement, Rory dit :
« Vous ne pouvez pas tenir cet endroit. Rester ici signifiera la mort pour nous tous. Qu’ordonnez-vous, Déesse ? Fuirons-nous la capitale ? Capitulerons-nous ? »
Volusia se retourna enfin vers lui et sourit.
« Nous célèbrerons », dit-elle.
« Célébrer ? » demanda-t-il, stupéfait.
« Oui, nous célèbrerons », dit-elle. « Jusqu’à la fin. Renforcez nos portes, et ouvrez la grande arène. Je déclare cent jours de fêtes et de jeux. Il se peut que nous mourions », conclut-elle avec un sourire, « mais nous le ferons avec le sourire. »
CHAPITRE SIX
Godfrey se ruait à travers les rues de Volusia, accompagné d’Ario, Merek, Akorth et Fulton, se hâtant d’arriver aux portes de la cité avant qu’il ne soit trop tard. Il était encore ravi par son succès à saboter l’arène, d’avoir réussi à empoisonner cet éléphant, à trouver Dray et à la lâcher dans le stade juste quand Darius avait le plus besoin de lui. Grâce à son aide, et à la femme Finienne, Silis, Darius avait gagné ; il avait sauvé la vie de son ami, ce qui soulageait au moins un petit peu sa culpabilité pour lui avoir tendu un piège dans les rues de Volusia. Évidemment, le rôle de Godfrey se déroulait dans l’ombre, où il était le meilleur, et Darius n’aurait pas pu sortir en tant que vainqueur sans son propre courage et son combat magistral. Tout de même, Godfrey avait joué un petit rôle.
Mais maintenant, tout tournait mal ; Godfrey s’était attendu, après le match, à pouvoir rencontrer Darius à la porte du stade pendant qu’on le faisait sortir, et à la libérer. Il ne s’était pas attendu à ce que Darius soit escorté hors de la porte arrière et conduit à travers la cité. Après qu’il ait gagné, la foule tout entière de l’Empire avait scandé son nom, et les contremaîtres de l’Empire avaient été menacés par sa popularité inattendue. Ils avaient créé un héros, et avaient décidé de l’emporter hors de la cité vers l’arène de la capitale aussitôt que possible, avant d’avoir une révolution sur les bras.
À présent Godfrey courait avec les autres, prêts à tout pour rattraper leur retard, pour atteindre Darius avant qu’il ne passe les portes de la cité et qu’il soit trop tard. La route vers la capitale était longue, désolée, menait à travers la Désolation et était lourdement gardée ; une fois qu’il aurait quitté la cité, ils ne pourraient l’aider d’aucune manière. Il devait le sauver, ou alors tous ses efforts auraient été vains.
Godfrey se précipitait à travers les rues, haletant, et Merek et Ario aidaient Akorth et Fulton tout le long, à bout de souffle, leurs gros ventres montrant la voie.
« Ne t’arrête pas ! » disait Merek à Fulton avec encouragement tandis qu’il tirait son bras. Ario se contentait de donner des coups de coude à Akorth dans le dos, le faisant grogner, aiguillonnant quand il ralentissait.
Godfrey sentait la sueur couler le long de sa nuque pendant qu’il courait, et il se maudit, une fois encore, pour avoir bu tant de pintes de bière. Mais il pensa à Darius et força ses jambes douloureuses à continuer à bouger, tournant le long d’une rue après l’autre, jusqu’à ce que finalement ils émergent tous d’une longue voûte de pierre dans un square urbain. Ce faisant, là au loin, à peut-être cent mètres, s’élevaient les portes de la cité, imposantes, d’une hauteur de quinze mètres. Alors que Godfrey y jetait un regard, son cœur s’arrêta en voyant ses barreaux être ouverts en grand.
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