Sans Laisser de Traces . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Sans Laisser de Traces - Блейк Пирс страница 4

СКАЧАТЬ embrassa la scène du regard. La région était densément boisée. Les pins et les cèdres se pressaient les uns contre les autre au milieu d’un sous-bois épais. Le ruisseau apportait une note bucolique au paysage en coulant tranquillement vers la rivière la plus proche. C’était l’été, mais les températures ne s’élevaient probablement jamais par ici et le corps n’était pas prêt de se décomposer. Pourtant, il était prévu de le déplacer et de l’expédier à Quantico le plus vite possible. Les médecins légistes voudraient l’examiner alors qu’il était encore frais. La camionnette chargé de l’emporter attendait, garée derrière la voiture de police.

      Des ornières parallèles faisaient ici office de route. Le tueur avait dû emprunter ce chemin en voiture, lui aussi. Il avait descendu le corps par le sentier étroit, l’avait disposé sur le rocher avant de repartir. Il n’était sans doute pas resté longtemps. Il est vrai que la région semblait isolée, mais les rangers y faisaient de fréquentes patrouilles. Les voitures privées n’étaient pas censées emprunter cette route. Le tueur voulait que le corps soit découvert. Il était fier de son œuvre.

      Comme prévu, le corps avait été découvert par des promeneurs à cheval, tôt dans la matinée. Des touristes montés sur des chevaux de location, selon le ranger. Venus de Arlington, ils dormaient dans un faux ranch en périphérie de Yarnell. Leur découverte les avait rendus un peu hystériques. On leur avait dit de ne pas quitter la ville et Bill avait l’intention de leur parler un peu plus tard.

      Rien ne semblait avoir été déplacé autour du corps. Le gars s’était montré prudent. Il avait visiblement traîné quelque chose derrière lui en remontant la pente – peut-être une pelle – pour effacer ses propres empreintes. Aucun déchet laissé par accident ou intentionnellement. Quant aux traces de ses pneus, les véhicules du médecin légiste et des policiers les avaient probablement recouvertes.

      Bill soupira.

      Merde, pensa-t-il, où est Riley quand j’ai besoin d’elle ?

      Sa partenaire de longue date et meilleure amie avait pris un congé pour se remettre du traumatisme causé par leur dernière affaire. Un vrai merdier. Elle avait besoin de vacances. En fait, elle n’était même pas sûre de revenir.

      Mais il avait besoin d’elle maintenant. Elle était beaucoup plus intelligente que Bill, même si cela ne lui plaisait pas de l’admettre. Il adorait la regarder réfléchir. Il l’imagina penchée vers la scène, en train d’examiner les plus minuscules détails. Bien sûr, elle aurait chambré son collègue en lui montrant des indices qui se trouvaient juste sous son nez.

      Qu’est-ce qu’elle aurait bien pu trouver ici que Bill ne voyait pas ?

      Il se sentait coincé et cela ne lui plaisait pas. Malheureusement, il ne pouvait rien faire de plus.

      — Okay, les gars, dit Bill en direction des policiers. Emmenez le corps.

      Les policiers éclatèrent de rire et se tapèrent dans les mains, comme s’ils venaient de gagner un pari.

      — Vous pensez qu’il va recommencer ? demanda Spelbren.

      — J’en suis certain, dit Bill.

      — Comment le savez-vous ?

      Bill prit une longue inspiration.

      — Parce que j’ai déjà vu son travail.

      Chapitre 2

      — Elle a souffert un peu plus chaque jour, dit Sam Flores en faisait apparaître une image terrifiante sur l’écran qui surmontait la table de conférence. Avant de l’achever.

      Bill avait vu juste. Il ne s’en réjouissait pas.

      Le Bureau avait envoyé le corps à l’Unité d’Analyse Comportementale de Quantico. La police scientifique avait pris des photos et le labo avait lancé une série de tests. Flores, un technicien de laboratoire aux lunettes cerclées de fil noir, faisait défiler les images sinistres. L’écran géant paraissait menaçant au bout de la salle de conférence plongée dans le noir.

      — Est-elle morte longtemps avant la découverte du corps ? demanda Bill.

      — Non, répondit-il. Peut-être la veille au soir.

      Spelbren était assis à côté de Bill. Ils avaient pris le même vol pour revenir de Yarnell. L’agent spécial Brent Meredith, le chef d’équipe, se tenait au bout de la table. Sa carrure large, ses traits noirs et anguleux, son visage impassible faisaient de lui une présence intimidante. Non pas que Bill était impressionné, loin de là. Au contraire, Bill aimait à penser qu’ils avaient beaucoup en commun. Tous deux étaient des vétérans expérimentés. Ils avaient tout vu.

      Flores fit défiler une série de photos en gros plan des blessures sur le corps de la victime.

      — Les blessures à gauche ont été infligées rapidement, dit-il. Celles de droite sont plus récentes. Certaines lui ont été infligées quelques heures, voire quelques minutes avant la mort. Il lui a cassé le bras, c’est la dernière chose qu’il lui a fait alors qu’elle était encore en vie.

      — On dirait plutôt l’œuvre d’une seule personne, observa Meredith. Vu la violence des faits, probablement un homme. Quoi d’autre ?

      — Ses cheveux étaient en train de repousser. On lui a probablement rasé la tête deux jours avant sa mort, poursuivit Flores. La perruque est composée de plusieurs morceaux cousus ensemble, tous de mauvaise facture. Les lentilles de couleurs ont sans doute été commandées sur Internet. Autre chose…, dit-il en les regardant l’un après l’autre d’un air hésitant. Il l’a recouverte de Vaseline.

      Bill sentit la tension dans la pièce s’épaissir.

      — De Vaseline ? répéta-il.

      Flores hocha la tête.

      — Pourquoi ? demanda Spelbren.

      Flores haussa les épaules.

      — Ça, c’est votre boulot, répondit-il.

      Bill pensa aux deux touristes qu’il avait interrogés la veille. Ils n’avaient été d’aucune aide, partagés entre une curiosité morbide et un profond sentiment de détresse après leur découverte. Ils étaient pressés de rentrer chez eux, à Arlington, et Bill n’avait vu aucune raison de s’y opposer. Tous les policiers du secteur les avaient interviewés et on les avait prévenus de ne rien dévoiler à la presse.

      Meredith poussa un long soupir et posa les mains sur la table.

      — Beau travail, Flores, dit-il.

      Le technicien eut l’air reconnaissant, et peut-être même un peu surpris. Brent Meredith n’était pas du genre à faire des compliments.

      — Maintenant, Jeffreys, dit Meredith en se tournant vers lui. Expliquez-nous en quoi ce crime se rapporte à votre ancienne affaire.

      Bill prit une grande inspiration et se renversa sur sa chaise.

      — Il y a un peu plus de six mois, commença-t-il, vers le seize décembre, le corps СКАЧАТЬ