Название: La Queue Entre les Jambes
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Riley Paige
isbn: 9781632917515
isbn:
Au bout d’un moment, elle ajouta :
— J’ai besoin de rester loin du terrain encore un peu. Je suis toujours en congé et j’essaye de redémarrer.
Un long silence suivit ses mots. Meredith n’allait pas insister et il n’allait pas affirmer son autorité, mais il n’était pas satisfait non plus. Il ne relâcherait pas la pression.
Elle l’entendit pousser un soupir au bout du fil.
— Garrett ne voyait plus Nancy depuis des années. Ce qui est arrivé le bouffe de l’intérieur. Il va retenir la leçon. On ne doit pas laisser ceux qu’on aime s’éloigner.
Riley faillit lâcher le téléphone. Meredith venait de toucher une corde sensible. Riley avait perdu le contact avec sa grande sœur des années plus tôt. Elles ne se voyaient plus. En fait, Riley n’avait plus pensé à Wendy depuis longtemps. Elle ne savait même pas ce qu’elle faisait dans la vie.
Meredith enchaîna :
— Promettez-moi que vous y penserez.
— Je vous le promets, dit Riley.
Ils raccrochèrent. Riley se sentit mal. Meredith l’avait aidée à traverser des moments difficiles et il ne lui avait jamais montré une telle vulnérabilité. Elle n’avait pas envie de le laisser tomber. Et elle venait de promettre d’y réfléchir.
Elle n’était pas sûre de pouvoir refuser.
Chapitre trois
L’homme était assis dans sa voiture garée sur le parking. Il observait la pute qui marchait sur le trottoir. Elle se faisait appeler « Mousseline ». Sans doute pas son vrai non. Il y avait bien des choses qu’il ne savait pas sur elle.
Je pourrais la faire parler, pensa-t-il. Mais pas ici. Pas maintenant.
Il ne la tuerait pas aujourd’hui. Pas si près de son lieu de travail – la salle de gym. De là où il se tenait, il pouvait apercevoir les vieilles machines de musculation à travers la vitrine. Trois tapis, un rameur et des poids. Rien ne fonctionnait. Pour ce qu’il en savait, personne ne venait là pour faire du sport.
Pas du sport comme on en fait habituellement, pensa-t-il avec un rictus.
Il n’était pas venu souvent – pas depuis qu’il avait tué la brunette qui bossait là quelques années plus tôt. Bien sûr, il ne l’avait pas assassinée ici. Il l’avait attirée dans un motel pour des « petits extras » et avec la promesse de payer grassement.
Ce n’était pas un meurtre prémédité. Il lui avait couvert la tête d’un sac en plastique, mais uniquement par jeu, pour assouvir un fantasme. Quand tout avait été terminé, sa propre satisfaction l’avait pris par surprise. Il avait ressenti un plaisir épicurien. Un plaisir très différent de tout ce qu’il avait connu jusqu’à cet instant.
Depuis, il s’était montré plus prudent pendant ses rendez-vous galants. Du moins, jusqu’à la semaine dernière, quand le même jeu sexuel s’était mal terminé pour son escort… Comment s’appelait-elle, déjà ?
Ah oui. Nanette.
Ce ne devait pas être son vrai nom. Il ne saurait jamais. Au fond de lui, il savait que sa mort n’était pas un accident. Pas vraiment. Il avait fait ce qu’il avait voulu faire. Et sa conscience demeurait sans taches. Il était prêt à recommencer.
Celle qui se faisait appeler Mousseline s’approchait. Vêtue d’un bustier jaune et d’une jupe microscopique, elle trottinait vers la salle de gym sur des talons effroyablement hauts, tout en parlant au téléphone.
Il aurait vraiment aimé savoir si c’était son vrai nom. Leur seule rencontre professionnelle s’était mal passée – à cause d’elle, pas de lui. Quelque chose chez elle l’avait dégoûté.
Elle devait être plus âgée qu’elle ne le prétendait. Il ne le voyait pas seulement à son corps : même les putes de moins de vingt ans avaient des vergetures de grossesse. Et ce n’étaient pas non plus ses rides qui lui donnaient la puce à l’oreille : les putes vieillissaient plus vite que toutes les autres femmes.
Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais il y avait quelque chose chez elle qui le dérangeait. Ses fausses minauderies de gamine n’étaient pas très professionnelles – même les débutantes n’en faisaient pas autant.
Elle gloussait un peu trop, comme une gosse en train de jouer. Elle était trop impatiente. Le plus étrange, c’était qu’il la soupçonnait d’aimer son travail.
Une pute qui aime baiser, pensa-t-il. Qui a jamais entendu parler d’une chose pareille ?
Franchement, c’était presque un tue-l’amour.
Au moins, ce n’était pas une fliquette sous couverture. Il l’aurait démasquée en un clin d’œil.
Quand elle fut assez près pour le voir, il klaxonna. Elle s’arrêta de parler au téléphone et jeta un regard dans sa direction, en se protégeant les yeux contre le soleil matinal. Quand elle le reconnut, elle sourit et lui adressa un signe. Elle semblait parfaitement sincère.
Elle contourna la salle de gym pour entrer par la porte de service. Elle avait probablement rendez-vous à l’intérieur. Peu importait : il l’embaucherait un autre jour. En attendant, il avait l’embarras du choix.
A la fin de leur premier rendez-vous, elle l’avait rassuré d’une voix enjouée et un peu gênée :
— Reviens quand tu veux, lui avait-elle dit. Ça ira mieux, la prochaine fois. Tout se passera bien. Ce sera très excitant.
— Oh, Mousseline, murmura-t-il. Tu n’as pas idée.
Chapitre quatre
Des coups de feu résonnaient tout autour de Riley. A sa droite, elle entendait surtout le claquement sec des balles de pistolet. A sa gauche, l’armement était plus lourd : des mitrailleuses et des fusils d’assaut.
Au milieu de la clameur sourde, elle tira son Glock de son étui, s’allongea sur le ventre et tira six fois. Elle se redressa pour s’agenouiller et tira trois coups. Elle rechargea avec adresse, puis se leva et tira six coups. Enfin, elle termina son entraînement en tirant trois coups supplémentaires de la main gauche.
Elle rangea son pistolet et s’éloigna de la ligne de tir, tout en retirant ses cache-oreilles et ses lunettes protectrices. La cible se trouvait à une distance de vingt-deux mètres. Même d’ici, Riley vit qu’elle l’avait touchée. Autour d’elle, les étudiants du FBI poursuivaient leur entraînement sous la direction d’un instructeur.
Riley n’avait pas utilisé son arme depuis longtemps, même si elle ne s’en séparait jamais au travail. Elle avait réservé cette ligne de tir pour se dérouiller l’œil. Le recul puissant de son arme lui apportait СКАЧАТЬ