Название: Les Pendules à l’heure
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Riley Paige
isbn: 9781632918383
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Riley attaqua son steak avec enthousiasme. Le chef de Blaine’s Grill avait un très bon menu mais, après son entraînement de boxe, elle n’avait envie que d’une bonne pièce de viande et d’une salade. Sa fille, April, et son amie, Crystal, avaient commandé des hamburgers. Blaine Hildreth, le père de Crystal, était en cuisine, mais il reviendrait d’une minute à l’autre pour finir son mahi mahi.
Riley balaya la salle du regard avec un profond sentiment de satisfaction. Elle s’était rendue compte qu’elle ne consacrait pas assez de temps aux loisirs, aux amis et à la famille. Elle se laissait trop souvent submerger par l’horreur de son travail.
Dans quelques jours, elle témoignerait à l’audience de libération d’un tueur d’enfants qui voulait sortir plus tôt de prison. Elle devait s’assurer que ce ne serait pas le cas.
Quelques semaines plus tôt, elle avait bouclé une affaire particulièrement troublante à Phoenix. Avec l’aide de son partenaire, Bill Jeffreys, elle avait arrêté un tueur qui s’attaquait aux prostituées. Riley n’était toujours pas certaine d’avoir vraiment aidé ces femmes de la rue. Elle avait entraperçu un monde terrible, peuplé de femmes et de gamines exploitées…
Non, elle ne laisserait pas ses pensées lui gâcher la soirée. Elle se détendait peu à peu. Manger aux restaurant avec un ami et deux ados lui rappelait ce que c’était qu’avoir une vie normale. Elle avait une jolie maison, dans un quartier sympathique.
Blaine revint et s’assit à nouveau. Riley ne put s’empêcher de penser qu’il était, décidément, très attirant. Il perdait un peu ses cheveux, mais ça lui donnait un air de maturité très agréable. De plus, il était mince et musclé.
— Désolé, dit-il. Le restaurant tourne très bien quand je ne suis pas là mais, dès que j’arrive, tout le monde a besoin de moi…
— Je sais ce que c’est, dit Riley. Si je reste loin assez longtemps, le FBI finira peut-être par m’oublier.
April intervint :
— Aucune chance ! Ils vont bientôt t’appeler. Tu vas encore partir à l’autre bout du pays.
Riley soupira.
— Un peu de détente, ça ne me fait pourtant pas de mal…
Blaine engloutit une bouchée de mahi mahi.
— Tu pourrais changer de carrière ? demanda-t-il.
Riley haussa les épaules.
— Et pour faire quoi ? J’ai été agent toute ma vie.
— Oh, je suis sûr que tu trouverais…, dit Blaine. Tu as de la ressource. Tu pourrais faire un travail moins dangereux.
Il parut réfléchir.
— Je t’imagine bien professeur, ajouta-t-il.
Riley étouffa un rire.
— Moins dangereux, on a dit…
— Ça dépend où, dit Blaine. A l’université, par exemple ?
— Ouais, bonne idée, Maman, intervint April. Tu serais pas obligée de voyager tout le temps. Et tu aiderais quand même des gens.
Riley ne répondit pas. Enseigner à l’université ne serait pas très différent de ce qu’elle avait fait pour les étudiants du FBI. Ça lui avait plu. Ça lui avait donné le temps de recharger les batteries. Mais professeur à temps plein ? Pourrait-elle vraiment passer ses journées dans un bâtiment, sans réelle activité ?
Elle piqua un champignon avec sa fourchette.
Voilà ce que je deviendrais, pensa-t-elle.
— Et détective privé ? proposa Blaine.
— Non, je ne pense pas, dit Riley. Les secrets inavouables des couples qui divorcent, non merci.
— Ce n’est la seule fonction des détectives privés. Et les fraudes à l’assurance ? Par exemple, j’ai un cuisinier qui touche une assurance invalidité. Il dit qu’il a mal au dos. Je suis sûr que ce n’est pas vrai, mais je ne peux pas le prouver. Tu pourrais commencer par lui.
Riley éclata de rire. Bien sûr, Blaine plaisantait.
— Ou vous pourriez chercher des personnes disparues, ajouta Crystal. Ou des animaux disparus.
Riley éclata de rire une nouvelle fois.
— Ah, je serais certaine d’aider l’humanité !
April se détourna de la conversation. Riley vit qu’elle était en train d’envoyer des textos en gloussant. Crystal se pencha par-dessus la table et expliqua à voix basse :
— April a un nouveau copain.
Puis elle articula sans prononcer les mots :
— Je l’aime pas.
Riley s’agaça : April était en train d’ignorer tout le monde à table.
— Arrête ça, je te prie. C’est malpoli.
— Pourquoi c’est malpoli ? répliqua April.
— On en a déjà parlé, dit Riley.
April l’ignora et se remit à taper.
— Range ça, s’il te plait.
— J’arrive, Maman.
Riley retint un grognement d’impatience. Elle savait que « j’arrive » signifiait surtout « jamais » chez les ados.
Ce fut alors que son propre téléphone vibra. Elle se morigéna de ne pas l’avoir mis en silencieux. C’était un message de son partenaire, Bill. Elle songea à l’ignorer, mais elle ne pouvait pas faire ça.
Alors qu’elle faisait apparaître le message sur son écran, April lui décocha un sourire moqueur. Tout en grognant intérieurement, Riley lut le message de Bill :
Meredith a une nouvelle affaire. Il veut nous parler.
L’agent spécial chargé d’enquête Brent Meredith était le chef de Riley et de Bill. Riley lui devait beaucoup. Il était toujours très juste avec elle. Il l’avait même sortie du pétrin plus d’une fois. Ça ne changeait rien : Riley ne le laisserait pas la déraciner une nouvelle fois.
Je ne peux pas voyager en ce moment, écrit-elle.
Bill répondit : C’est dans les environs.
Riley secoua la tête. Ça n’allait pas être facile.
Je te recontacte.
Pas de réponse. Riley rangea son téléphone dans son sac.
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