Les Pendules à l’heure . Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ genoux et la hanche. Ma vue baisse. J’ai un appareil pour entendre et un pacemaker. Et tous mes amis sont morts, à part toi. Qu’est-ce que tu dis de ça ?

      Riley sourit. Il avait beaucoup vieilli, mais il n’était pas en si mauvais état qu’il semblait le croire. Il pourrait revenir au FBI s’il en avait envie.

      — Je suis contente que tu aies pris la parole.

      — Ça te surprend ? dit Jake. Je parle au moins aussi bien que ce bâtard de Mullins.

      — Tu as vraiment aidé.

      Jake haussa les épaules.

      — J’aurais bien aimé qu’il pète les plombs devant la commission, mais il est plus malin que dans mes souvenirs. La prison lui aura appris au moins ça. Mais bon, on a eu ce qu’on voulait. Il va rester derrière les barreaux.

      Riley ne dit rien. Jake lui adressa un regard curieux.

      — Tu me caches quelque chose ? demanda-t-il.

      — Ce n’est pas si simple, dit Riley. Si Mullins continue de bien se comporter, il aura le droit de demander audience l’année prochaine. Cette fois, on ne pourra rien y faire.

      — Merde…, dit Jake

      Il avait l’air presque aussi amer qu’à la fin du procès, tant d’années auparavant.

      Riley savait ce qu’il ressentait. Il était terrifiant d’imaginer Mullins dehors. Cette petite victoire ne valait pas grand-chose.

      — Bon, je dois y aller, dit Jake. Sympa de te voir…

      Riley regarda son vieux partenaire s’éloigner. Il n’avait pas envie de traîner ici, à s’apitoyer sur son sort. Ce n’était pas son genre. Elle prit mentalement la décision de l’appeler plus souvent.

      Il fallait qu’elle positive. Les Betts et les Harter lui avaient enfin pardonné. Riley n’était pas sûre de le mériter. Pas plus que Larry Mullins.

      Ce fut alors que Larry Mullins passa devant elle, avec ses menottes.

      Il lui adressa un sourire machiavélique, tout en articulant les mots :

      — A l’année prochaine.

      CHAPITRE SEPT

      Au volant de sa voiture, Riley rentrait à la maison, quand elle reçut un appel de Bill. Elle mit son téléphone en mode haut-parleur.

      — Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.

      — On a trouvé un autre corps, dit-il. Dans le Delaware.

      — Meara Keagan ?

      — Non. Elle n’a pas encore été identifiée. Elle est dans le même état que les deux autres. Pire, peut-être.

      On pouvait en conclure plusieurs choses. Meara Keagan était encore prisonnière. Le tueur devait retenir plusieurs filles en même temps. Les meurtres allaient continuer. Combien ? Riley ne pouvait que deviner.

      Bill avait l’air agité :

      — Riley, je pète les plombs, dit-il. Je n’arrive plus à réfléchir. Lucy est super, mais elle n’a pas d’expérience.

      Riley comprenait ce qu’il ressentait. En fait, c’était assez ironique. L’affaire Larry Mullins continuait de la hanter. Pendant ce temps-là, dans le Delaware, Bill pensait que son échec avait coûté la vie d’une femme.

      En voiture, ça lui prendrait environ trois heures pour rejoindre Bill.

      — Tu as fini ? demanda Bill.

      Riley l’avait prévenu qu’elle serait dans le Maryland pour l’audience.

      — Ouais, dit-elle.

      — Bien, dit Bill. J’envoie un hélico te chercher.

      — Quoi ? s’écria Riley.

      — Il y a un aéroport pas loin. Je t’envoie les coordonnées GPS. Ils t’attendent déjà. Quelqu’un va ramener ta voiture.

      Sans un mot de plus, Bill raccrocha.

      Riley conduisit en silence pendant un long moment. L’issue de l’audience l’avait soulagée. Elle voulait maintenant rentrer à la maison, pour retrouver sa fille à la sortie de l’école. Elles ne s’étaient pas disputées hier, mais April n’avait pas dit grand-chose. Ce matin, Riley était partie avant de la voir.

      Mais on ne lui demandait visiblement pas son avis. Prête ou non, elle retournait sur le terrain. Il faudrait qu’elle parle à April.

      Elle suivit les indications que Bill venait de lui envoyer. Après tout, c’était mieux ainsi. Elle allait soigner son sentiment d’échec en amenant un tueur devant la justice. La vraie justice.

      Il était temps.

      *

      Riley fixait du regard la fille étendue sur le sol du kiosque à musique. C’était une matinée fraîche. Le kiosque se trouvait au milieu d’un belvédère, sur la place principale de la ville, dans un environnement planté d’arbres.

      La victime ressemblait aux victimes précédentes. Elle gisait face contre terre. Elle était si émaciée qu’elle avait l’air momifié. Ses vêtements sales et déchirés semblaient anormalement larges. Elle avait des cicatrices, plus ou moins récentes, témoignant de coups de fouet.

      Elle devait avoir dix-sept ans, l’âge des deux autres victimes.

      Ou peut-être pas…

      Après tout, Meara Keagan avait vingt-quatre ans. Le tueur changeait peut-être son mode opératoire. Cette fille était trop amaigrie pour savoir.

      Riley se tenait entre Bill et Lucy.

      — On dirait qu’elle a encore plus souffert que les deux autres, remarqua Bill. Il a dû la garder plus longtemps.

      La voix de Bill était chargée d’amertume. Riley lui adressa un regard en coin. Elle savait ce qui lui passait par la tête. Au moment où il avait enquêté, la fille devait être déjà prisonnière. Il se sentait responsable de sa mort.

      Personne n’était responsable, mais Riley ne savait que dire pour le réconforter. Elle traînait, elle aussi, des échecs qui lui laissaient un goût amer dans la bouche.

      Riley balaya du regard les environs. On n’apercevait que le palais de justice – un grand bâtiment en briques avec une horloge. Redditch était une charmante petite bourgade à l’architecture coloniale. Riley n’était pas surprise que le tueur ait pu déposer le corps ici, au milieu de la nuit, sans que personne s’en aperçoive. Tout le monde devait dormir, à ces heures-là. Bien sûr, le tueur n’avait laissé aucune empreinte sur les trottoirs en béton.

      La police avait délimité la zone et gardait les badauds à l’écart. СКАЧАТЬ