La Femme Parfaite . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу La Femme Parfaite - Блейк Пирс страница 8

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      Elle ne put décompresser que plusieurs heures plus tard. Après son retour chez les Carlisle, où il fallut rester in moment, Jessie et Kyle repartirent finalement chez eux. Jessie dut s'arrêter faire quelques courses à Costco avant de rentrer et imagina les visages désapprobateurs de ses convives.

      Plus tard, cette nuit, pendant qu'elle se lavait le visage et que Kyle se brossait les dents, ils s'étaient assez remis pour se raconter un peu leur journée.

      “Que s'est-il passé dans la pièce secrète où vous êtes allés ?” demanda-t-elle. “Est-ce qu'ils vous ont fait mettre en slip pour vous donner dix coups de fouet ?”

      “En fait, je m'inquiétais un peu de ce qui se trouvait derrière cette porte”, admit Kyle pendant qu'ils allaient dans la chambre. “Cela dit, il s'est avéré que c'était surtout un bar de sports vraiment bien organisé. Ils avaient des matchs à la télévision, un serveur qui passait prendre les commandes et il y avait aussi quelques hommes qui mettaient ou enlevaient leur tenue de golf.”

      “Pas de fumoir ni de brandy, alors ?” demanda-t-elle en se demandant s'il comprendrait la référence.

      “Je n'en ai pas vu mais j'ai quand même remarqué Leonardo DiCaprio qui errait sans but dans la loge.”

      “Bravo, mon mari”, dit admirativement Jessie en se mettant au lit. “Tu es encore doué.”

      “Merci, chère épouse”, répondit-il en se glissant sous les couvertures à côté d'elle. “En fait, j'ai entendu dire qu'il y avait un fumoir pour amateurs de cigares quelque part mais je ne l'ai pas cherché. Je crois qu'il est caché dans un coin qui échappe aux règles du club, où il est interdit de fumer, mais je parie que j'aurais pu avoir un brandy si j'avais demandé.”

      “Tu as rencontré quelqu'un d'intéressant ?” demanda-t-elle d'un air sceptique en éteignant la lampe de la chambre.

      “Étonnamment, oui”, dit-il. “Ils étaient tous très cool et, comme deux d'entre eux cherchaient des investissements potentiels, ça les a rendus intéressants pour moi. Je crois que ce club pourrait être une vraie ressource pour les opportunités d'affaires. Et toi ?”

      “Tout le monde était très gentil”, dit Jessie sur un ton hésitant en espérant que l'obscurité de la chambre cacherait son front plissé. “Elles ont été sympathiques et m'ont proposé de m'aider pour tout ce qui me faisait besoin.”

      “Pourquoi est-ce que j'entends un ‘mais’ dans ce que tu dis ?”

      “Non, c'est juste que, quand j'ai été seule avec elles, ces femmes n'ont pas arrêté de parler d'enfants, d'école et de famille. Elles n'ont mentionné ni leur travail ni les événements actuels. Ça m'a juste semblé très provincial.”

      “Peut-être voulaient-elles juste éviter les sujets à controverse pendant qu'ils mangeaient avec une nouvelle ?” suggéra Kyle.

      “Le travail, c'est un sujet à controverse, de nos jours ?”

      “Je ne sais pas, Jessie. Es-tu sûre que tu ne surinterprètes pas un rassemblement innocent ?”

      “Je ne suggère pas que ce sont les Femmes de Stepford, rien de la sorte”, insista-t-elle, “mais, en dehors de Mel, elles étaient constamment narcissiques. Je ne suis pas sûre qu'elles pensent au monde qui existe au-delà de leurs fenêtres. Je dis juste que, au bout d'un moment, l'ambiance a commencé à me paraître un peu … étouffante.”

      Kyle se redressa dans le lit.

      “Cette expression me paraît familière”, dit-il d'une voix préoccupée. “Ne m'en veux pas mais, la dernière fois que tu as parlé de sensation d'étouffement, c'était quand —”

      “Je me souviens de la dernière fois”, coupa-t-elle, agacée. “Ce n'est pas la même chose.”

      “OK”, répondit-il délicatement, “mais tu me comprendras sans doute si je te demande si tu es à l'aise avec tes médicaments ces temps-ci. Est-ce que le dosage fait encore effet ? Est-ce que tu penses que tu devrais peut-être prendre rendez-vous chez le Dr Lemmon ?”

      “Je vais bien, Kyle”, dit-elle en sortant du lit. “Il ne s'agit pas que de ça. Ne puis-je pas exprimer quelques réserves sans que tu en tires des conclusions hâtives ?”

      “Bien sûr”, dit-il. “Je suis désolé. Reviens au lit, s'il te plaît.”

      “Je veux dire, soyons sérieux. Tu n'étais pas là. Pendant que tu te détendais avec les garçons, j'avais un sourire artificiel au visage pendant que ces femmes critiquaient les serveuses de café. Ce n'est pas un problème médical. C'est un problème de type ‘ces filles sont affreuses’.”

      “Je suis désolé, Jess”, répéta-t-il. “Je n'aurais pas dû supposer que c'étaient les médicaments.”

      Jessie le regarda, déchirée entre son désir de le pardonner et celui de le punir un peu plus. Elle décida de ne faire ni l'un ni l'autre.

      “Je reviens dans quelques minutes”, dit-elle. “Il faut juste que je décompresse. Au cas où tu dormirais quand je reviendrai, je te dis bonne nuit maintenant.”

      “OK”, dit-il à contrecœur. “Bonne nuit. Je t'aime.”

      “Bonne nuit”, dit-elle en lui donnant un baiser en dépit de son manque d'enthousiasme présent. “Je t'aime, moi aussi.”

      Elle quitta la chambre et erra dans la maison en attendant que son agacement se dissipe pendant qu'elle allait de pièce en pièce. Elle essaya de ne plus penser au dédain de Kyle mais il revenait sans cesse et l'énervait malgré tous ses efforts.

      Elle s'était juste assez calmée pour repartir se coucher quand elle entendit le même craquement distant que la nuit dernière, sauf que, cette nuit, il n'était pas aussi distant. Elle suivit le son jusqu'à ce qu'elle trouve ce qu'elle pensait en être la source : le grenier.

      Dans le vestibule de l'étage, elle s'arrêta juste sous la porte d'accès du grenier. Après un moment d'hésitation, elle saisit la ficelle qui ouvrait la porte et tira fortement dessus. Le craquement lui parut vraiment plus prononcé.

      Elle monta à l'échelle aussi discrètement qu'elle le put en essayant de ne pas penser aux conséquences funestes qu'avait toujours cette sorte de décision dans les films d'horreur. Quand elle arriva en haut de l'échelle, elle sortit son téléphone et se servit de la fonctionnalité lampe torche pour fouiller le grenier. Cependant, mis à part quelques vieilles boîtes en carton vides, il n'y avait rien et le craquement s'était arrêté.

      Jessie redescendit prudemment, rangea l'échelle et, trop énervée pour dormir, recommença à errer comme une âme en peine. Finalement, elle se retrouva dans la chambre qu'ils avaient prévu d'utiliser pour le bébé quand ils en auraient un, si cela arrivait.

      Elle était vide pour l'instant mais Jessie avait déjà imaginé où elle mettrait le berceau. Elle l'imagina contre l'autre mur, avec un mobile qui pendait au-dessus. Elle posa le dos contre le mur et glissa jusqu'au sol pour se retrouver finalement assise avec les genoux devant le visage. Elle passa les bras autour d'eux et serra fort en essayant de se rassurer, de croire que la vie dans ce nouvel endroit étrange serait meilleure que ce qu'elle avait connu jusque là.

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