Название: La Femme Parfaite
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un roman à suspense psychologique avec Jessie Hunt
isbn: 9781640296657
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En fait, il semblait ne pas être en train de lire le journal mais de s'en servir pour se donner une contenance pendant qu'il jetait des coups d’œil intermittents dans la direction des sacs qui étaient placés sur le chariot à bagages. Quand un des chasseurs se mit à pousser le chariot dans la direction de l'ascenseur, l'homme en costume plia le journal sous son bras et suivit le chasseur.
Le chasseur poussa le chariot dans l'ascenseur et l'homme en costume le suivit et se tint de l'autre côté du chariot. Au moment où les portes de refermèrent, Jessie vit l'homme en costume saisir une serviette qui se trouvait sur le côté du chariot qui n'était pas visible au chasseur.
Jessie regarda l'ascenseur monter lentement et s'arrêter au huitième étage. Au bout d'à peu près dix secondes, il commença à redescendre. Quand il le fit, Jessie alla trouver le vigile qui se tenait près de la porte de devant. Le vigile, un homme aimable qui allait sur la fin de sa quarantaine, lui sourit.
“Je crois que vous avez un voleur dans l'hôtel”, dit Jessie sans préambule car elle voulait qu'il comprenne vite la situation.
“Comment ça ?” demanda-t-il en se mettant à froncer un peu les sourcils.
“J'ai vu ce gars”, dit-elle en montrant la photo qu'elle avait sur son téléphone, “chiper une serviette sur un chariot à bagages. C'était peut-être la sienne mais il l'a fait de façon très furtive et il transpirait comme un homme qui est inquiet de quelque chose.”
“OK, Sherlock”, dit le garde d'un air sceptique. “En supposant que vous ayez raison, comment suis-je supposé le retrouver ? Avez-vous vu à quels étages l'ascenseur s'est arrêté ?”
“Au huitième mais, si je ne me trompe pas, ça n'a aucune importance. S'il est client de l'hôtel, je pense que c'est son étage et qu'il va y rester.”
“Et s'il n'est pas client ?” demanda le vigile.
“S'il n'est pas client, j'imagine qu'il va redescendre dans le vestibule maintenant.”
Juste à ce moment-là, la porte de l'ascenseur s'ouvrit et l'homme en costume et en sueur en sortit, le journal dans une main, la serviette dans l'autre. Il commença à se diriger vers la sortie.
“Je suppose qu'il va déposer cette serviette quelque part puis recommencer toute la procédure”, dit Jessie.
“Restez ici”, lui dit le vigile, qui parla alors dans sa radio. “Je vais avoir besoin de renforts dans le vestibule dès que possible.”
Il approcha de l'homme en costume, qui le vit du coin de l’œil et accéléra. Le vigile en fit autant. L'homme en costume se mit à courir et il sortait juste par la porte de devant quand il se heurta à un autre vigile qui courait dans la direction opposée. Ils tombèrent tous les deux sur le sol.
Le vigile auquel Jessie avait parlé se saisit de l'homme en costume, le souleva, lui tira le bras derrière le dos et le claqua contre le mur de l'hôtel.
“Puis-je regarder dans votre sac, monsieur ?” demanda-t-il.
Jessie voulait voir la suite mais, quand elle jeta un coup d’œil rapide à sa montre, elle vit que son rendez-vous avec le Dr Lemmon, qui était prévu pour 11 heures, était pour dans cinq minutes. Elle allait devoir renoncer à se promener et prendre un taxi pour arriver à l'heure. Elle n'aurait même pas le temps de dire au revoir au vigile. Elle craignait que, si elle le faisait, il n'insiste pour qu'elle reste faire sa déclaration à la police.
Elle arriva juste à temps et, à bout de souffle, venait juste de s'asseoir dans la salle d'attente quand le Dr Lemmon ouvrit la porte de son bureau pour l'inviter à entrer.
“Êtes-vous venue de Westport Beach en courant ?” demanda le docteur en gloussant.
“En fait, oui, en quelque sorte.”
“Eh bien, entrez et mettez-vous à l'aise”, dit le Dr Lemmon en refermant la porte derrière elle et en leur versant à toutes les deux un verre d'un pichet rempli d'eau, de tranches de citron et de concombre. Elle avait encore l'affreuse permanente dont Jessie se souvenait, avec de petites boucles blondes serrées qui rebondissaient quand elles lui touchaient les épaules. Elle portait des lunettes épaisses qui donnaient l'impression que ses yeux perçants de chouette étaient plus petits qu'ils ne l'étaient vraiment. C'était une petite femme qui ne mesurait guère plus d'un mètre cinquante mais qui était visiblement maigre et nerveuse, probablement à cause du yoga qu'elle faisait trois fois par semaine comme elle l'avait dit à Jessie. Pour une femme qui avait aux alentours de soixante-cinq ans, elle avait l'air en grande forme.
Jessie s'assit dans le fauteuil confortable qu'elle utilisait toujours pour ses séances et reprit immédiatement ses habitudes. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas venue ici, facilement plus d'une an, et elle avait espéré ne jamais revenir. Cela dit, cette pièce était un lieu de confort, où elle s'était efforcée de faire la paix avec son passé et avait parfois réussi.
Le Dr Lemmon lui tendit son verre d'eau, s'assit en face d'elle, prit un bloc-notes et un stylo et les posa sur ses jambes. C'était sa façon de montrer que la séance avait officiellement commencé.
“De quoi allons-nous parler aujourd'hui, Jessie ?” demanda-t-elle chaleureusement.
“Autant commencer par les bonnes nouvelles. Je fais mon stage à DSH-Metro, à l'unité de la DNR.”
“Eh bien, c'est impressionnant. Qui est votre conseiller académique ?”
“Warren Hosta de UC-Irvine”, dit Jessie. “Le connaissez-vous ?”
“On s'est croisés”, dit le docteur de façon énigmatique. “Je crois que vous êtes entre de bonnes mains. Il est irritable mais il s'y connaît et c'est ce qui compte.”
“Je suis contente de vous l'entendre dire parce que je n'ai guère eu le choix”, précisa Jessie. “C'est le seul que le Comité accepte dans cette zone.”
“J'imagine que, pour obtenir ce que vous voulez, il faut que vous suiviez un peu leurs ordres. C'est ce que vous vouliez, n'est-ce pas ?”
“Effectivement”, dit Jessie.
Le Dr Lemmon la regarda de près. Un moment de compréhension muette passa entre elles. A l'époque où Jessie avait été interrogée sur sa thèse par les autorités, le Dr Lemmon était arrivé au poste de police, complètement à l'improviste. Jessie se souvenait qu'elle avait vu sa psychiatre parler à voix basse à plusieurs personnes qui avaient silencieusement observé son interrogatoire. Après cela, les questions avaient eu l'air moins accusatoires et plus respectueuses.
Ce n'était que plus tard que Jessie avait appris que le Dr Lemmon était membre du Comité et qu'elle était tout à fait au courant de ce qui se passait à la DNR. Elle en avait même soigné quelques patients. Quand on y repensait, ce n'aurait pas dû être une surprise. Après tout, si Jessie avait cherché à avoir cette femme comme thérapeute, c'était précisément parce qu'elle avait la réputation d'être experte dans ce domaine.
“Puis-je vous demander quelque chose, Jessie ?” dit le Dr Lemmon. “Vous dites que travailler à la DNR est ce que vous voulez faire mais avez-vous pensé que cet endroit pourrait ne pas vous fournir les réponses que vous cherchez ?”
“Je СКАЧАТЬ