Название: De mauvais augure
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Keri Locke
isbn: 9781640290877
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Keri prit un moment pour faire quelque chose d’inhabituel pour elle : remettre du maquillage. Le fait d’enlever l’écharpe qui tenait son bras avait amélioré son allure, mais le bleu près de son œil était toujours visible. Elle le recouvrit de poudre jusqu’à ce qu’il ait presque disparu.
Satisfaite, elle sonna à l’interphone qui se trouvait près du portail. En attendant la réponse, elle vit la Cadillac marron et blanche de Frank Brody, garée dans le rond-point.
Une voix féminine s’éleva de l’interphone : « Agent Locke ?
Oui, c’est moi.
— Je suis Lupe Veracruz, la femme de ménage des Burlingame. Je vous prie d’entrer et de vous garer près de votre collègue. Je vais venir à votre rencontre et vous guider auprès de votre collègue et du Dr Burlingame. »
Le portail s’ouvrit et Keri engagea sa voiture dans la propriété pour se garer à côté de la Cadillac rutilante de Brody. La Caddy était son bébé. Il était fier de ses couleurs un peu vieux jeu, de sa haute consommation d’essence, et de sa taille imposante. Il l’appelait un classique. Selon Keri, la voiture, tout comme son propriétaire, était un dinosaure.
Lorsqu’elle ouvrit la portière pour sortir, une petite femme d’origine latino-américaine à l’air aimable, approchant la cinquantaine, s’avança pour l’accueillir. Keri sortit rapidement de sa voiture, afin qu’elle ne devine pas les difficultés qu’elle avait avec son épaule droite. À partir de ce moment, elle estimait qu’elle était dans une scène de crime potentielle, et en territoire ennemi. Elle ne voulait pas trahir une quelconque faiblesse devant Burlingame ni quiconque dans son entourage.
« Par ici, madame », dit Lupe. Elle tourna les talons et précéda Keri sur une petite allée pavée, bordée de massifs de fleurs impeccables. Keri s’efforça de tenir le rythme, tout en faisant attention à chaque pas. Ses blessures à l’œil, à l’épaule, et aux côtes, la rendaient mal assurée.
Elles passèrent devant une immense piscine, dotée de deux plongeoirs et d’un couloir de nage. À côté de la piscine, il y avait un gros trou, flanqué d’un tas de terre. Une pelleteuse Bobcat était stationnée à côté. Lupe remarqua la curiosité de Keri.
« Les Burlingame sont en train de faire installer un jacuzzi. Mais les carrelages marocains qu’ils ont commandés sont en retard, donc tout le projet est repoussé.
— Ah oui, j’ai le même problème », répondit Keri.
Lupe ne rit pas.
Après quelques minutes de marche, elles arrivèrent à une entrée secondaire, qui menait à une grande cuisine lumineuse. Keri entendait des voix d’hommes non loin. Lupe la guida vers ce qui semblait être la salle des petits-déjeuners. L’agent Brody était debout, dirigé vers Keri, et parlait à un homme qui tournait le dos aux arrivantes.
Burlingame sentit leur arrivée et se retourna bien avant que Lupe puisse l’annoncer. Keri, concentrée sur l’enquête, fixa les yeux de Burlingame lorsqu’il se retourna. Burlingame avait le regard chaud, avec des yeux noisette légèrement cernés de rouge. Soit il avait des allergies, soit il avait pleuré récemment. Burlingame se força à sourire, s’efforçant d’être un hôte chaleureux malgré la situation angoissante.
Il avait l’air avenant – il n’était pas tout à fait bel homme, mais il avait un visage ouvert et amène qui lui donnait un air d’adolescent empressé. Malgré sa tenue de sport large, Keri voyait qu’il était en bonne forme physique. Il n’était pas particulièrement musculeux, mais avait l’allure nerveuse et sèche d’un coureur de fond. Il était peut-être triathlète ou marathonien. Il était de taille moyenne, peut-être 175cm, et devait peser autour de 80 kilos. Ses cheveux bruns coupés en brosse étaient très légèrement grisonnants par endroits.
« Agent Locke, merci d’être venue, dit-il en s’avançant et en tendant la main. J’étais en train de parler à votre collègue.
— Keri, fit Brody, nous n’avons pas encore évoqué de détails. Je voulais attendre que tu arrives. »
C’était une pointe au sujet de son léger retard, déguisé en courtoisie professionnelle. Keri fit semblant de ne pas le remarquer et se concentra sur le docteur.
« Ravie de vous rencontrer, docteur Burlingame. Je suis désolée que ce soit dans de telles circonstances. Si ça ne vous dérange pas, je propose qu’on commence tout de suite. Dans les enquêtes pour personnes disparues, chaque minute compte. »
Du coin de l’œil, Keri vit Brody se renfrogner, irrité qu’elle prenne les devants. Keri s’en fichait complètement.
« Bien sûr, dit Burlingame. Par où est-ce qu’on commence ?
— Vous nous avez donné des indications de temps générales, au téléphone. Mais si vous le voulez bien, je voudrais qu’on passe tout en revue avec précision. Commençons par la dernière fois que vous avez vu votre femme ?
— D’accord, c’était hier matin, et nous étions dans la chambre à coucher... »
Keri intervint : « Désolée de vous interrompre, mais est-ce que vous pourriez nous montrer la chambre, pour qu’on puisse visualiser la scène ?
— Oui, bien sûr. Est-ce que Lupe devrait venir ?
— Nous lui parlerons séparément », répondit Keri.
Jeremy Burlingame hocha la tête et les guida à l’étage, vers la chambre. Keri continuait de le surveiller avec attention. Cette interruption n’était motivée qu’en partie par ce qu’elle avait expliqué. Elle voulait aussi jauger la réaction d’un médecin renommé et puissant, lorsqu’une femme lui donnait des ordres. Pour le moment, ça ne semblait pas le déranger. Il semblait prêt à faire et dire tout ce qu’elle lui demandait, si ça pouvait aider.
En marchant, elle lui adressa plusieurs questions supplémentaires : « Normalement, où serait votre femme en ce moment même ?
— Ici, à la maison, j’imagine. Elle préparerait la collecte de fonds de ce soir.
— Quelle collecte de fonds ? demanda Keri en feignant de l’ignorer.
— Nous avons une fondation qui finance des opérations de chirurgie de reconstruction faciale, notamment pour les enfants atteints de difformités, et parfois pour des adultes ayant subi des brûlures ou accidents. Kendra gère la fondation et organise deux grands galas chaque année. Il y en avait un ce soir, au Peninsula Hotel.
— Est-ce que sa voiture est ici ? demanda Brody.
— Honnêtement, je ne sais pas. Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas pensé à vérifier. Laissez-moi demander à Lupe. »
Il dégaina son portable et appela Lupe avec ce qui ressemblait à une fonction radio : « Lupe, savez-vous si la voiture de Kendra est dans le garage ?
— Non, Dr Burlingame. J’ai vérifié quand vous m’avez appelée tout à l’heure. Elle n’y est pas. Et en rangeant des СКАЧАТЬ