Œuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V. Buonaparte Napoleon
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СКАЧАТЬ magasins qu'ils renfermaient ont été brûlés ou jetés dans l'eau.

      Le 19, l'empereur Alexandre était à Witepsek.

      Le même jour, le général comte Nansouty était vis-à-vis Polotsk.

      Le 20, le roi de Naples passa la Dwina, et fit inonder la rive droite par sa cavalerie.

      Tous les préparatifs que l'ennemi avait faits pour défendre le passage de la Dwina, ont été inutiles. Les magasins qu'il formait à grands frais depuis trois ans, ont été détruits. Il est tels de ses ouvrages qui, au dire des gens du pays, ont coûté dans une année six mille hommes aux Russes. On ne sait sur quel espoir ils s'étaient flattés qu'on irait les attaquer dans des camps qu'ils avaient retranchés.

      Le général comte Grouchy a des reconnaissances sur Rabinovitch et sur Sienne. De tous côtés on marche sur la Oula. Cette rivière est réunie par un canal à la Bérésina, qui se jette dans le Borysthène; ainsi, nous sommes maîtres de la communication de la Baltique à la mer Noire.

      Dans ses mouvemens, l'ennemi est obligé de détruire ses bagages, de jeter dans les rivières son artillerie, ses armes. Tout ce qui est Polonais profite de ces retraites précipitées pour déserter et rester dans les bois jusqu'à l'arrivée des Français. On peut évaluer vingt mille les déserteurs polonais qu'a eus l'armée russe.

      Le maréchal duc de Bellune, avec le neuvième corps, arrive sur la Vistule.

      Le maréchal duc de Castiglione se rend à Berlin, pour prendre le commandement du onzième corps.

      Le pays entre l'Oula et la Dwina est très-beau et couvert de superbes récoltes. On trouve souvent de beaux châteaux et de grands couvens. Dans le seul bourg de Gloubokoé, il y a deux couvens qui peuvent contenir chacun douze cent malades.

Bechenkoviski, le 25 juillet 1812.Neuvième bulletin de la grande aimée

      L'empereur a porté son quartier-général le 23 à Kamen, en passant par Ouchatsack.

      Le vice-roi a occupé, le 22, avec son avant-garde, le pont de Botscheiskovo. Une reconnaissance de deux cents chevaux envoyée sur Bechenkoviski a rencontré deux escadrons de hussards russes et deux de cosaques, les a charges et leur a pris ou tué une douzaine d'hommes, dont un officier. Le chef d'escadron Lorenzi, qui commandait la reconnaissance, se loue des capitaines Rossi et Ferreri.

      Le. 23, à six heures du matin, le vice-roi est arrivé à Bechenkoviski. A dix heures, il a passé la rivière et a jeté un pont sur la Dwina. L'ennemi a voulu disputer le passage; son artillerie a été démontée. Le colonel Lacroix, aide-de-camp du vice-roi, a eu la cuisse cassée par une balle.

      L'empereur est arrivé à Bechenkoviski le 24, à deux heures après midi. La division de cavalerie du général comte Bruyères et la division du général comte Saint-Germain ont été envoyées sur la route de Witepsk; elles ont couché à mi-chemin.

      Le 20, le prince d'Eckmühl s'est porté sur Mohilow. Deux mille hommes, qui formaient la garnison de cette ville, ont eu la témérité de vouloir se défendre; ils ont été écharpés par la cavalerie légère. Le 21, trois mille cosaques ont attaqué les avant-postes du prince d'Eckmühl; c'était l'avant-garde du prince Bagration, venue de Bobruisk. Un bataillon du quatre-vingt-cinquième a arrêté cette nuée de cavalerie légère, et l'a repoussée au loin. Bagration parait avoir profité du peu d'activité avec laquelle il était poursuivi, pour se porter sur Bobruisk, et de là il est revenu sur Mohilow.

      Nous occupons Mohilow, Orcha, Disna, Polotsk. Nous marchons sur Witepsk, où il parait que l'armée russe est réunie.

Witepsk, le 3e juillet 1812.Dixième bulletin de la grande armée

      L'empereur de Russie et le grand-duc Constantin ont quitté l'armée et se sont rendus dans la capitale. Le 17, l'armée russe a quitté le camp retranché de Drissa, et s'est portée sur Polotsk et Witepsk. L'armée russe qui était à Drissa consistait en cinq corps d'armée, chacun de deux divisions et de quatre divisions de cavalerie. Un corps d'armée, celui du prince Wittgenstein, est resté pour couvrir Pétersbourg; les quatre autres corps, arrivés le 24 à Witepsk, ont passé sur la rive gauche de la Dwina. Le corps d'Ostermann, avec une partie de la cavalerie de la garde, s'est mis en marche le 25 à pointe du jour, et s'est porté sur Ostrovno.

Combat d'Ostrovno

      Le 25 juillet, le général Nansouty avec les divisions Bruyères et Saint-Germain, et le huitième régiment d'infanterie légère, se rencontra avec l'ennemi à deux lieues en avant d'Ostrovno. Le combat s'engagea. Diverses charges de cavalerie eurent lieu. Toutes furent favorables aux Français. La cavalerie légère se couvrit de gloire. Le roi de Naples cite, comme s'étant fait remarquer, la brigade Piré, composée du huitième de hussards et du seizième de chasseurs. La cavalerie russe, dont partie appartenait à la garde, fut culbutée. Les batteries que l'ennemi dressa contre notre cavalerie furent enlevées. L'infanterie russe, qui s'avança pour soutenir son artillerie, fut rompue et sabrée par notre cavalerie légère.

      Le 26, le vice-roi marchant en tête des colonnes, avec la division Delzons, un combat opiniâtre d'avant-garde de quinze à vingt mille hommes s'engagea à une lieue au-delà d'Ostrovno. Les Russes furent chassés de position en position. Les bois furent enlevés à la baïonnette.

      Le roi de Naples et le vice-roi citent avec éloges les généraux baron Delzons, Huard et Roussel; le huitième d'infanterie légère, les quatre-vingt-quatrième et quatre-vingt-douzième régimens de ligne, et le premier régiment Croates, se sont fait remarquer.

      Le général Roussel, brave soldat, après s'être trouvé toute la journée à la tête des bataillons, le soir à dix heures, visitant les avant-postes, un éclaireur le prit pour ennemi, fit feu, et la balle lui fracassa le crâne. Il avait mérité de mourir trois heures plus tôt sur le champ de bataille de la main de l'ennemi.

      Le 27, à la pointe du jour, le vice-roi fit déboucher en tête la division Broussier. Le dix-huitième régiment d'infanterie légère et la brigade de cavalerie légère du baron Piré tournèrent par la droite. La division Broussier passa par le grand chemin, et fit réparer un petit pont que l'ennemi avait détruit. Au soleil levant, on aperçut l'arrière-garde ennemie, forte de dix mille hommes de cavalerie, échelonnée dans la plaine: la droite appuyée à la Dwina, et la gauche à un bois garni d'infanterie et d'artillerie. Le général comte Broussier prit position sur une éminence avec le cinquante-troisième régiment, en attendant que toute sa division eût passé le défilé. Deux compagnies de voltigeurs avaient pris les devants, seules; elles longèrent la rive du fleuve, marchant sur cette énorme masse de cavalerie, qui fit un mouvement en avant, enveloppa ces deux cents hommes, que l'on crut perdus, et qui devaient l'être. Il en fut autrement; ils se réunirent avec le plus grand sang-froid, et restèrent, pendant une heure entière, investis de tous côtés; ayant jeté par terre plus de trois cents cavaliers ennemis, ces deux compagnies donnèrent à la cavalerie française le temps de déboucher.

      La division Delzons fila sur la droite. Le roi de Naples dirigea l'attaque du bois et des batteries ennemies; en moins d'une heure, toutes les positions de l'ennemi furent emportées, et il fut rejeté dans la plaine, au-delà d'une petite rivière qui se jette dans la Dwina sous Witepsk, L'armée prit position sur les bords de cette rivière, à une lieue de la ville.

      L'ennemi montra dans la plaine quinze mille hommes de cavalerie et soixante mille hommes d'infanterie. On espérait une bataille pour le lendemain. Les Russes se vantaient de vouloir la livrer. L'empereur passa le reste du jour à reconnaître le champ de bataille et à faire ses dispositions pour le lendemain; mais, à la pointe du jour, l'armée russe avait battu en retraite dans toutes les directions, se rendant sur Smolensk.

      L'empereur СКАЧАТЬ