Actrice. Keith Dixon
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Название: Actrice

Автор: Keith Dixon

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Современная зарубежная литература

Серия:

isbn: 9788873042112

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СКАЧАТЬ vous ?

      Un rire, une main pour toucher le bras du présentateur en complet.

      Je suis sûre qu’elle ne voudra pas s’impliquer. Elle a sa carrière toute tracée.

       Alors quelle est la suite pour Helena Cross ? Je veux dire, si vous n’obtenez pas ce rôle ?

       Oh, je ne vois pas aussi loin dans le futur. Je ne suis pas une fille qui fait des plans, ni calculatrice. Je laisse mon agent faire tout le sale boulot !

      Les intervieweurs la remercièrent et passèrent l’antenne à leur badinage de nouvelles de divertissement…

       En p arlant de Mai Rose, il y a eu des commérages , que ta rd la nuit dernière e lle avait rompu sa longue relation avec Alfie Cox, le batteur du nouveau groupe canon The Gastric Band. D es sources disent qu’il y avait eu une altercation bruyante entre les deux en coulisses et que Mai Rose était repartie avec un homme blond…

      - Éteins-la !

      Billie trouva la télécommande et éteignit la télé. Sa tête dépassant à peine le dossier du canapé se tourna et regarda Mai, les yeux parcourant son visage comme si elle cherchait des blessures physiques.

      Mai avait froid. Le chauffage n’avait pas été allumé depuis longtemps et l’hiver était aux portes, mais le froid était plus profond qu’une sensation physique. C’était comme si de la glace se glisser dans ses veines, engourdissant sa capacité à sentir, goûter et toucher. Elle faisait la sourde oreille à ce que le monde semblait avoir l’intention de lui faire subir. Elle se demandait si elle avait choisi cette réaction par opposition à la colère, la peur ou la frustration. Pourquoi froid ? Pourquoi la mort du cœur ?

      - Tu veux que je t’apporte quelque chose ? demanda Billie. Je ne reste qu’une demi-heure – George a besoin de moi ce matin.

      - Non, répondit Mai. Sors les chiens et vas-y.

      - Ne t’inquiète pas pour cette pute. Toute cette merde d’autopromotion se retournera contre elle.

      - Vas-y.

      Billie se leva en entendant l’émotion derrière les paroles de Mai. Elle emmena son bol de céréales dans la cuisine et revint à l’embrasure de la porte.

      - Je cuisinerai ce soir. Je te préparerai quelque chose. Savoureux et nourrissant. Pas de fruits.

      Mai hocha la tête et se dirigea vers la salle de bain. Peut-être qu’une douche la réchaufferait. Ensuite elle pourrait passer un peu de temps à tracer sa journée. Planifier. Réfléchir aux choses.

      Premier point du programme, une douche.

      Deuxième, appeler Eric.

      Fin de l’acte deux – Mai a dû écouter un long discours intense en montrant une passion idéaliste. L’acteur avait de l’expérience et une belle voix, ce n’était donc pas difficile. Il s’appelait David – un homme gentil, fort d’une classe moyenne, les cheveux plaqués en arrière, la trentaine avancée. Il lui faisait de temps en temps un clin d’œil comme pour dire, je suis de ton côté jusqu’au bout de toutes ces conneries.

      Ce matin, Pedro avait décidé que faire des allers-retours au fond de la salle serait son motif. Il semblait être plus déterminé à écouter qu’à regarder. Il avait également le geste un peu mou. Mai se retrouva à écouter David en regardant Pedro.

      Ils parcoururent les cinq dernières pages de l’acte tranquillement jusqu’à ce qu’une chose arrive à satisfaire les fonctions critiques de Pedro, assez pour qu’ils puissent prendre leur pause-déjeuner. David lui toucha le bras, amicalement.

      - Parle un peu plus fort. Lundi, ta voix allait, très forte. Aujourd’hui, c’est un peu piano. Il te tiendra pour ça à moins que tu l’équilibres.

      - Merci. J’ai quelque chose en tête qui me tracasse.

      - Eh bien, assure-toi que ce soit la pièce, ma chère, au moins lorsque tu joues.

      - Désolée.

      - Pas de problème. Oh, et assure-toi également de baiser cette pute.

      Mai sourit – la première émotion honnête qu’elle avait ressentie ce matin.

      Avant qu’ils ne commencent le travail de l’après-midi, Pedro était venu à elle et l’emmena dehors. Il la conduisit aux portails de l’école et se tint à côté d’elle à regarder les piétons et la circulation tournailler. Il posa sa main sur son épaule et parla calmement.

      - Cette après-midi, nous allons commencer le troisième acte. C’est le point tournant de la pièce. On voit le désespoir d’une femme plus âgée, brûlant d’envie pour un amour perdu et la trahison de son amant lorsqu’il se tourne vers toi. Toi, Mai, tu n’as pas grand-chose à faire dans cet acte, mais tu es constamment présente, comme une ombre qui pèse sur tous les autres personnages. Sur toi, dépend le bonheur de beaucoup – l’écrivain condamné qui t’aime et qui à son tour est aimé par une autre ; l’écrivain plus âgé qui commence à t’aimer, la femme qui l’aimerait. Et tu es une fille de la campagne, naïve et impatiente d’apprendre, piégée par un rêve de gloire et de succès.

      - Pedro, que veux-tu que je fasse ?

      - Tu es le centre de cette pièce. Cet après-midi, je veux que tu dises tes lignes, bien sûr, mais je veux que tu fasses prendre conscience aux autres que tu regardes. Aujourd’hui, ils performeront pour gagner ton amour et tu dois être présente, là où ils peuvent te voir.

      - C’est tout ?

      - Non, ce n’est pas tout. A partir de demain, je veux que tu t’habilles pour le rôle. Plus de jeans et de gros pulls. Une jupe, peut-être des bottes, un haut simple. Transforme-toi en cette fille, et rends-toi désirable à ceux qui doivent te désirer. Je sais que tu es impliquée dans cette stupide compétition dans les journaux. Tu dois gagner l’amour de plusieurs milliers de personnes qui ne te connaissent pas. A partir de demain, tu dois gagner l’amour de ceux d’entre nous, ici, qui te connaissent.

      Une étrange sensation prit forme au fond de son ventre, une nécessité d’accomplir ce travail. Elle comprit ce qu’il voulait dire, même si une partie de son intellect se révoltait contre l’idée. A la télévision, elle avait gagné les cœurs de millions de personnes – mais c’était le scénario qui l’avait fait surmonter les difficultés et les problèmes et qui lui avait permis ensuite de survivre. Elle devait uniquement se révéler. Pedro lui demandait de gagner ce même amour, de s’investir dans le rôle – une chose qu’on lui avait jamais demandé de faire. Des idées se mirent à bourdonner dans sa tête. Elle sentit un sourire sur ses lèvres qu’elle savait avoir été déclenché par défi.

      L’après-midi était consacrée essentiellement à Linda, une femme que Mai avait vu à la télévision pendant plusieurs années et qui avait également eu une longue carrière. Mai observait comment elle écoutait les autres personnages – son fils, le jeune homme qu’elle voulait pour son amoureux, ceux qui dépendaient d’elle pour vivre. Elle étudiait la façon dont elle se tenait immobile et laissait sa voix faire СКАЧАТЬ