Macbeth. Уильям Шекспир
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Название: Macbeth

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      Tel est l'ensemble de faits auquel Shakspeare s'est chargé de donner l'âme et la vie. Il se place simplement au milieu des événements et des personnages, et d'un souffle mettant en mouvement toutes ces choses inanimées, il nous fait assister au spectacle de leur existence. Loin de rien ajouter aux incidents que lui a fournis la relation à laquelle il emprunte son sujet, il en retranche beaucoup; il élague surtout ce qui altérerait la simplicité de sa marche et embarrasserait l'action de ses personnages; il supprime ce qui l'empêcherait de les pénétrer d'une seule vue et de les peindre en quelques traits. Macbeth, avec les crimes et les grandes qualités que lui attribue son histoire, serait un être trop compliqué; il faudrait en lui trop d'ambition et trop de vertu à la fois pour que l'une de ses dispositions pût se soutenir quelque temps en présence de l'autre, et l'on aurait besoin de trop grandes machines pour faire pencher la balance de l'un ou l'autre côté. Le Macbeth de Shakspeare n'est brillant que par ses vertus guerrières, et surtout par sa valeur personnelle; il n'a que les qualités et les défauts d'un barbare: brave, mais point étranger à la crainte du péril dès qu'il y croit, cruel et sensible par accès, perfide par inconstance, toujours prêt à céder à la tentation qui se présente, qu'elle soit de crime ou de vertu, il a bien, dans son ambition et dans ses forfaits, ce caractère d'irréflexion et de mobilité qui appartient à une civilisation presque sauvage; ses passions sont impérieuses, mais aucune série de raisonnements et de projets ne les détermine et ne les gouverne; c'est un arbre élevé, mais sans racines, que le moindre vent peut ébranler et dont la chute est un désastre. De là naît sa grandeur tragique; elle est dans sa destinée plus que dans son caractère. Macbeth, placé plus loin des espérances du trône, fût demeuré vertueux, et sa vertu eût été inquiète, car elle eût été seulement le fruit de la circonstance; son crime devient pour lui un supplice, parce que c'est la circonstance qui le lui a fuit commettre: ce crime n'est pas sorti du fond de la nature de Macbeth; et cependant il s'attache à lui, l'enveloppe, l'enchaîne, le déchire de toutes parts, et lui crée ainsi une destinée tourmentée et irrémissible, où le malheureux s'agite vainement, ne faisant rien qui ne l'enfonce toujours davantage, et avec plus de désespoir, dans la carrière que lui prescrit désormais son implacable persécuteur. Macbeth est un de ces caractères marqués dans toutes les superstitions pour devenir la proie et l'instrument de l'esprit pervers, qui prend plaisir à les perdre parce qu'ils ont reçu quelque étincelle de la nature divine, et qui en même temps n'y rencontre que peu de difficultés, car cette lumière céleste ne lance en eux que des rayons passagers, à chaque instant obscurcis par des orages.

      Lady Macbeth est bien précisément la femme d'un tel homme, le produit d'un même état de civilisation, d'une même habitude de passions. Elle y joint de plus d'être une femme, c'est-à-dire sans prévoyance, sans généralité dans les vues, n'apercevant à la fois qu'une seule partie d'une seule idée, et s'y livrant tout entière sans jamais admettre ce qui pourrait l'en distraire et l'y troubler. Les sentiments qui appartiennent à son sexe ne lui sont point étrangers: elle aime son mari, connaît les joies d'une mère, et n'a pu tuer elle-même Duncan, parce qu'il ressemblait à son père endormi; mais elle veut être reine. Il faut pour cela que Duncan périsse; elle ne voit dans la mort de Duncan que le plaisir d'être reine; son courage est facile, car elle n'aperçoit pas ce qui pourrait la faire reculer. Lorsque la passion sera satisfaite et l'action commise, alors seulement les autres conséquences lui en seront révélées comme une nouveauté dont elle n'avait pas eu la plus légère prévision. Ces craintes, cette nécessité de nouveaux forfaits, que son mari avait entrevus d'avance, elle n'y avait jamais songé. Elle voulait bien rejeter le crime sur les deux chambellans; mais ce n'est pas elle qui songe à les tuer; ce n'est pas elle qui prépare le meurtre de Banquo, le massacre de la famille de Macduff. Elle n'a pas vu si loin; elle n'avait pas même deviné, en entrant dans la chambre de Duncan égorgé, l'effet que produirait sur elle un pareil spectacle. Elle en sort troublée, ne dédaignant plus les terreurs de son mari, mais l'engageant seulement à ne se pas trop arrêter sur des images, dont on voit qu'elle commence à se sentir elle-même obsédée. Le coup est porté et se révélera dans l'admirable et terrible scène du somnambulisme: c'est là que nous apprendrons ce que devient, lorsqu'il n'est plus soutenu par l'aveugle emportement de la passion, ce caractère en apparence si inébranlable. Macbeth s'est affermi dans le crime, après avoir hésité à le commettre, parce qu'il le comprenait; nous verrons sa femme, succombant sous la connaissance qu'elle en a trop tard acquise, substituer une idée fixe à une autre, mourir pour s'en délivrer, et punir par la folie du désespoir le crime que lui a fait commettre la folie de l'ambition.

      Les autres personnages, amenés seulement pour concourir à ce grand tableau de la marche et de la destinée du crime, n'ont d'autre couleur que celle de la situation que leur donne l'histoire. Les sorcières sont bien ce qu'elles doivent être, et je ne sais pourquoi il est d'usage de se récrier avec dégoût contre cette portion de la représentation de Macbeth: lorsqu'on voit ces viles créatures arbitres de la vie, de la mort, de toutes les chances et de tous les intérêts de l'humanité, et qui en disposent d'après les plus méprisables caprices de leur odieuse nature, à la terreur qu'inspire leur pouvoir se joint l'effroi que fait naître leur déraison, et le ridicule même d'un tel spectacle en augmente l'effet.

      Le style de Macbeth est remarquable, dans son énergie sauvage, par une recherche qu'on aura raison de lui reprocher, mais qu'à tort on regarderait comme contraire à la vérité autant qu'elle l'est au naturel: la recherche n'est point incompatible avec la grossièreté des moeurs et des idées; elle semble même assez ordinaire aux temps et aux situations où manquent les idées générales. L'esprit, qui ne peut demeurer oisif, s'attache alors aux plus petits rapports, s'y complaît et s'en fait une habitude que nous retrouvons dans toutes les situations analogues. Rien n'est plus alambiqué que l'esprit de la littérature du moyen âge. Ce que nous connaissons des discours des sauvages contient beaucoup d'idées recherchées; la recherche est le caractère des beaux esprits de la classe inférieure; les injures mêmes des gens du peuple sont composées quelquefois avec une recherche tout à fait singulière, comme si, dans ces moments où la colère exalte les facultés, leur esprit saisissait avec plus de facilité et d'abondance les rapports de ce genre, les seuls où il soit capable d'atteindre.

      On croit que Macbeth fut représenté en 1606; l'idée de faire une tragédie sur ce sujet, nécessairement agréable au roi Jacques, qui venait de monter sur le trône d'Angleterre, fut probablement inspirée à Shakspeare par une pièce de vers en une petite scène, qu'en 1605, des étudiants d'Oxford récitèrent en latin devant le roi, et en anglais devant la reine qui l'avait accompagné dans la ville. Les étudiants étaient au nombre de trois et parlaient probablement tour à tour; leurs discours roulèrent sur la prédiction faite à Banquo; et par une allusion au triple salut qu'avait reçu Macbeth, ils saluèrent Jacques roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. Ils le saluèrent même roi de France, ce qui détruisait assez gratuitement la vertu du nombre trois.

      PERSONNAGES

      DUNCAN, roi d'Écosse.

      Fils du roi.

      MALCOLM.

      DONALBAIN.

      Généraux de l'armée du roi.

      MACBETH.

      BANQUO.

      Seigneurs écossais.

      MACDUFF.

      LENOX.

      ROSSE.

      MENTEITH.

      ANGUS.

      CAITHNESS.

      FLEANCE, fils de Banquo.

      SIWARD, comte de Northumberland, général de l'armée anglaise.

      LE FILS DE SIWARD.

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