David Copperfield – Tome II. Чарльз Диккенс
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу David Copperfield – Tome II - Чарльз Диккенс страница 21

СКАЧАТЬ entrez donc.»

      J'entrai, je m'assis, et je lui exposai ma situation, à peu près comme je l'avais fait à M. Spenlow. M. Jorkins n'était pas, à beaucoup près, aussi terrible qu'on eût pu s'y attendre. C'était un gros homme de soixante ans, à l'air doux et bénin, qui prenait une telle quantité de tabac qu'on disait parmi nous que ce stimulant était sa principale nourriture, vu qu'il ne lui restait plus guère de place après, dans tout son corps, pour absorber d'autres articles de subsistance.

      «Vous en avez parlé à M. Spenlow, je suppose? dit M. Jorkins, après m'avoir écouté jusqu'au bout avec quelque impatience.

      – Oui, monsieur, c'est lui qui m'a objecté votre nom.

      – Il vous a dit que je ferais des objections?» demanda M. Jorkins.

      Je fus obligé d'admettre que M. Spenlow avait regardé la chose comme très-vraisemblable.

      «Je suis bien fâché, monsieur Copperfield, dit M. Jorkins, très- embarrassé, mais je ne puis rien faire pour vous. Le fait est… Mais j'ai un rendez-vous à la Banque, si vous voulez bien m'excuser.»

      Là-dessus il se leva précipitamment et allait quitter la chambre quand je m'enhardis jusqu'à lui dire que je craignais bien alors qu'il n'y eût pas moyen d'arranger l'affaire.

      «Non, dit Jorkins en s'arrêtant à la porte pour hocher la tête, non, non, j'ai des objections, vous savez bien, continua-t-il en parlant très-vite, puis il sortit, vous comprenez, monsieur Copperfield, dit-il, en rentrant d'un air agité, que si M. Spenlow a des objections…

      – Personnellement, il n'en a pas, monsieur.

      – Oh! personnellement, répète M. Jorkins d'un air d'impatience; je vous assure qu'il y a des objections, monsieur Copperfield, insurmontables: ce que vous désirez est impossible… j'ai vraiment un rendez-vous à la Banque.» Là-dessus il se sauva en courant, et, d'après ce que j'ai su, il se passa trois jours avant qu'il reparût à l'étude.

      J'étais décidé à remuer ciel et terre, s'il le fallait. J'attendis donc le retour de M. Spenlow, pour lui raconter mon entrevue avec son associé, en lui laissant entendre que je n'étais pas sans espérances qu'il fût possible d'adoucir l'inflexible Jorkins, s'il voulait bien entreprendre cette tâche.

      «Copperfield, repartit M. Spenlow avec un sourire fin, vous ne connaissez pas mon associé M. Jorkins depuis aussi longtemps que moi. Rien n'est plus loin de mon esprit que la pensée de supposer M. Jorkins capable d'aucun artifice, mais M. Jorkins a une manière de poser ses objections qui trompe souvent les gens. Non, Copperfield! ajouta-t-il en secouant la tête, il n'y a, croyez- moi, aucun moyen d'ébranler M. Jorkins.»

      Je commençai à ne pas trop savoir lequel des deux, de M. Spenlow ou de M. Jorkins, était réellement l'associé d'où venaient les difficultés, mais je voyais très-clairement qu'il y avait quelque part chez l'un ou l'autre un endurcissement invincible et qu'il ne fallait plus compter le moins du monde sur le remboursement des mille livres sterling de ma tante. Je quittai donc l'étude dans un état de découragement que je ne me rappelle pas sans remords, car je sais que c'était l'égoïsme (l'égoïsme à nous deux Dora) qui en faisait le fond, et je m'en retournai chez nous!

      Je travaillais à familiariser mon esprit avec ce qui pourrait arriver de pis, et je tâchais de me représenter les arrangements qu'il faudrait prendre, si l'avenir se présentait à nous sous les couleurs les plus sombres, quand un fiacre qui me suivait s'arrêta juste à côté de moi et me fit lever les yeux. On me tendait une main blanche par la portière, et j'aperçus le sourire de ce visage que je n'avais jamais vu sans éprouver un sentiment de repos et de bonheur, depuis le jour où je l'avais contemplé sur le vieil escalier de chêne à large rampe, et que j'avais associé dans mon esprit sa beauté sereine avec le doux coloris des vitraux d'église.

      «Agnès! m'écriai-je avec joie. Oh! ma chère Agnès, quel plaisir de vous voir; vous plutôt que toute autre créature humaine!

      – Vraiment? dit-elle du ton le plus cordial.

      – J'ai si grand besoin de causer avec vous! lui dis-je. J'ai le coeur soulagé, rien qu'en vous regardant! Si j'avais eu la baguette d'un magicien, vous êtes la première personne que j'aurais souhaité de voir!

      – Allons donc! repartit Agnès.

      – Ah! Dora d'abord, peut-être, avouai-je en rougissant.

      – Dora d'abord, bien certainement, j'espère, dit Agnès en riant.

      – Mais vous, la seconde, lui dis-je; où donc allez-vous?»

      Elle allait chez moi pour voir ma tante. Il faisait très-beau, et elle fut bien aise de sortir du fiacre, qui avait l'odeur d'une écurie conservée sous cloche; je ne le sentais que trop, ayant passé la tête par la portière pour causer tout ce temps-là avec Agnès. Je renvoyai le cocher, elle prit mon bras et nous partîmes ensemble. Elle me faisait l'effet de l'espérance en personne; en un moment je ne me sentis plus le même, ayant Agnès à mes côtés.

      Ma tante lui avait écrit un de ces étranges et comiques petits billets qui n'étaient pas beaucoup plus longs qu'un billet de banque: elle poussait rarement plus loin sa verve épistolaire. C'était pour lui annoncer qu'elle avait eu des malheurs, à la suite desquels elle quittait définitivement Douvres, mais qu'elle en avait très-bien pris son parti et qu'elle se portait trop bien pour que personne s'inquiétât d'elle. Là-dessus Agnès était venue à Londres pour voir ma tante, qu'elle aimait et qui l'aimait beaucoup depuis de longues années, c'est-à-dire depuis le moment où je m'étais établi chez M. Wickfield. Elle n'était pas seule, me dit-elle. Son papa était avec elle et… Uriah Heep.

      «Ils sont associés maintenant? lui dis-je: que le ciel le confonde!

      – Oui, dit Agnès. Ils avaient quelques affaires ici, et j'ai saisi cette occasion pour venir aussi à Londres. Il ne faut pas que vous croyiez que c'est de ma part une visite tout à fait amicale et désintéressée, Trotwood, car… j'ai peur d'avoir des préjugés bien injustes… mais je n'aime pas à laisser papa aller seul avec lui.

      – Exerce-t-il toujours la même influence sur M. Wickfield, Agnès?»

      Agnès secoua tristement la tête.

      «Tout est tellement changé chez nous, dit-elle, que vous ne reconnaîtriez plus notre chère vieille maison. Ils demeurent avec nous, maintenant.

      – Qui donc? demandai-je.

      – M. Heep et sa mère. Il occupe votre ancienne chambre, dit Agnès en me regardant.

      – Je voudrais être chargé de lui fournir ses rêves, répliquai-je, il n'y coucherait pas longtemps.

      – J'ai gardé mon ancienne petite chambre, dit Agnès, celle où j'apprenais mes leçons. Comme le temps passe! vous souvenez-vous? La petite pièce lambrissée qui donne dans le salon.

      – Si je me souviens, Agnès? C'est là que je vous ai vue pour la première fois; vous étiez debout à cette porte, votre petit panier de clefs au côté.

      – Précisément, dit Agnès en souriant; je suis bien aise que vous en ayez gardé un si bon souvenir; comme nous étions heureux alors!

      – Oh! oui! Je garde cette petite pièce pour moi, mais je ne puis pas toujours laisser là mistress Heep, vous savez? Ce qui fait, dit Agnès avec calme, que je me sens quelquefois obligée de lui tenir compagnie quand j'aimerais mieux être seule. Mais СКАЧАТЬ