Moll Flanders. Defoe Daniel
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Название: Moll Flanders

Автор: Defoe Daniel

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ dans la chambre, où il commença juste comme l'autre fois, me prenant dans ses bras, et me baisant pendant presque un quart d'heure de suite.

      C'est dans la chambre de sa plus jeune sœur que j'étais, et comme il n'y avait personne à la maison que la servante au bas de l'escalier, il en fut peut-être plus hardi; bref, il commença d'être pressant avec moi; il est possible qu'il me trouva un peu trop facile, car je ne lui résistai pas tandis qu'il ne faisait que me tenir dans ses bras et me baiser; en vérité, cela me donnait trop de plaisir pour lui résister beaucoup.

      Eh bien, fatigués de ce genre de travail, nous nous assîmes, et là il me parla pendant longtemps; me dit qu'il était charmé de moi, qu'il ne pouvait avoir de repos qu'il ne m'eût persuadé qu'il était amoureux de moi, et que si je pouvais l'aimer en retour, et si je voulais le rendre heureux, je lui sauverais la vie, et mille belles choses semblables. Je ne lui répondis que peu, mais découvris aisément que j'étais une sotte et que je ne comprenais pas le moins du monde ce qu'il entendait.

      Puis il marcha par la chambre, et, me prenant par la main, je marchai avec lui, et soudain, prenant son avantage, il me jeta sur le lit et m'y baisa très violemment, mais, pour lui faire justice, ne se livra à aucune grossièreté, seulement me baisa pendant très longtemps; après quoi il crut entendre quelqu'un monter dans l'escalier, de sorte qu'il sauta du lit et me souleva, professant infiniment d'amour pour moi, mais me dit que c'était une affection entièrement honorable, et qu'il ne voulait me causer aucun mal, et là-dessus il me mit cinq guinées dans la main et redescendit l'escalier.

      Je fus plus confondue de l'argent que je ne l'avais été auparavant de l'amour, et commençai de me sentir si élevée que je savais à peine si je touchais la terre. Ce gentilhomme avait maintenant enflammé son inclination autant que ma vanité, et, comme s'il eût trouvé qu'il avait une occasion et qu'il fût lâché de ne pas la saisir, le voilà qui remonte au bout d'environ une demi-heure, et reprend son travail avec moi, juste comme il avait fait avant, mais avec un peu moins de préparation.

      Et d'abord quand il fût entré dans la chambre, il se retourna et ferma la porte.

      – Madame Betty, dit-il, je m'étais figuré tout à l'heure que quelqu'un montait dans l'escalier, mais il n'en était rien; toutefois, dit-il, si on me trouve dans la chambre avec vous, on ne me surprendra pas à vous baiser.

      Je lui dis que je ne savais pas qui aurait pu monter l'escalier, car je croyais qu'il n'y avait personne à la maison que la cuisinière et l'autre servante et elles ne prenaient jamais cet escalier-là.

      – Eh bien, ma mignonne, il vaut mieux s'assurer, en tout cas. – Et puis, s'assied, et nous commençâmes à causer.

      Et maintenant, quoique je fusse encore toute en feu de sa première visite, ne pouvant parler que peu, il semblait qu'il me mît les paroles dans la bouche, me disant combien passionnément il m'aimait, et comment il ne pouvait rien avant d'avoir disposition de sa fortune, mais que dans ce temps-là il était bien résolu à me rendre heureuse, et lui-même, c'est-à-dire de m'épouser, et abondance de telles choses, dont moi pauvre sotte je ne comprenais pas le dessein, mais agissais comme s'il n'y eût eu d'autre amour que celui qui tendait au mariage; et s'il eût parlé de l'autre je m'eusse trouvé ni lieu ni pouvoir pour dire non; mais nous n'en étions pas encore venus à ce point-là.

      Nous n'étions pas restés assis longtemps qu'il se leva et m'étouffant vraiment la respiration sous ses baisers, me jeta de nouveau sur le lit; mais alors il alla plus loin que la décence ne me permet de rapporter, et il n'aurait pas été en mon pouvoir de lui refuser à ce moment, s'il avait pris plus de privautés qu'il ne fit.

      Toutefois, bien qu'il prît ces libertés, il n'alla pas jusqu'à ce qu'on appelle la dernière faveur, laquelle, pour lui rendre justice, il ne tenta point; et ce renoncement volontaire lui servit d'excuse pour toutes ses libertés avec moi en d'autres occasions. Quand ce fut terminé, il ne resta qu'un petit moment, mais me glissa presque une poignée d'or dans la main et me laissa mille prestations de sa passion pour moi, m'assurant qu'il m'aimait au-dessus de toutes les femmes du monde.

      Il ne semblera pas étrange que maintenant je commençai de réfléchir; mais, hélas! ce fut avec une réflexion bien peu solide. J'avais un fonds illimité de vanité et d'orgueil, un très petit fonds de vertu. Parfois, certes, je ruminais en moi pour deviner ce que visait mon jeune maître, mais ne pensais à rien qu'aux belles paroles et à l'or; qu'il eût intention de m'épouser ou non me paraissait affaire d'assez petite importance; et je ne pensais pas tant à faire mes conditions pour capituler, jusqu'à ce qu'il me fit une sorte de proposition en forme comme vous allez l'entendre.

      Ainsi je m'abandonnai à la ruine sans la moindre inquiétude. Jamais rien ne fut si stupide des deux côtés; si j'avais agi selon la convenance, et résisté comme l'exigeaient l'honneur et la vertu, ou bien il eût renoncé à ses attaques, ne trouvant point lieu d'attendre l'accomplissement de son dessein, ou bien il eût fait de belles et honorables propositions de mariage; dans quel cas on aurait pu le blâmer par aventure mais non moi. Bref, s'il m'eût connue, et combien était aisée à obtenir la bagatelle qu'il voulait, il ne se serait pas troublé davantage la tête, mais m'aurait donné quatre ou cinq guinées et aurait couché avec moi la prochaine fois qu'il serait venu me trouver. D'autre part, si j'avais connu ses pensées et combien dure il supposait que je serais à gagner, j'aurais pu faire mes conditions, et si je n'avais capitulé pour un mariage immédiat, j'aurais pu le faire pour être entretenue jusqu'au mariage, et j'aurais eu ce que j'aurais voulu; car il était riche à l'excès, outre ses espérances; mais j'avais entièrement abandonné de semblables pensées et j'étais occupée seulement de l'orgueil de ma beauté, et de me savoir aimée par un tel gentilhomme; pour l'or, je passais des heures entières à le regarder; je comptais les guinées plus de mille fois par jour. Jamais pauvre vaine créature ne fut si enveloppée par toutes les parties du mensonge que je ne le fus, ne considérant pas ce qui était devant moi, et que la ruine était tout près de ma porte, et, en vérité, je crois que je désirais plutôt cette ruine que je ne m'étudiais à l'éviter.

      Néanmoins, pendant ce temps, j'avais assez de ruse pour ne donner lieu le moins du monde à personne de la famille d'imaginer que j'entretinsse la moindre correspondance avec lui. À peine si je le regardais en public ou si je lui répondais, lorsqu'il m'adressait la parole; et cependant malgré tout, nous avions de temps en temps une petite entrevue où nous pouvions placer un mot ou deux, et çà et là un baiser, mais point de belle occasion pour le mal médité; considérant surtout qu'il faisait plus de détours qu'il n'en était besoin, et que la chose lui paraissant difficile, il la rendait telle en réalité.

      Mais comme le démon est un tentateur qui ne se lasse point, ainsi ne manque-t-il jamais de trouver l'occasion du crime auquel il invite. Ce fut un soir que j'étais au jardin, avec ses deux jeunes sœurs et lui, qu'il trouva le moyen de me glisser un billet dans la main où il me disait que le lendemain il me demanderait en présence de tout le monde d'aller faire un message pour lui et que je le verrais quelque part sur mon chemin.

      En effet, après dîner, il me dit gravement, ses sœurs étant toutes là:

      – Madame Betty, j'ai une faveur à vous demander.

      – Et laquelle donc? demande la seconde sœur.

      – Alors, ma sœur, dit-il très gravement, si tu ne peux te passer de Mme Betty aujourd'hui, tout autre moment sera bon.

      Mais si, dirent-elles, elles pouvaient se passer d'elle fort bien, et la sœur lui demanda pardon de sa question.

      – Eh bien, mais, dit la sœur aînée, il faut que tu dises à Mme Betty ce que c'est; si c'est quelque affaire privée que nous ne devions pas entendre, tu peux l'appeler dehors: la voilà.

      – Comment, ma sœur, СКАЧАТЬ