Le nain noir. Вальтер Скотт
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Название: Le nain noir

Автор: Вальтер Скотт

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ non: c'est surpris que je voulais dire. Et après tout, il n'y en avait qu'un; n'est-il pas vrai, monsieur Earnscliff? vous l'avez vu comme moi.

      Et il se mit à raconter en détail, à sa manière, mais sans trop d'exagération, ce qui leur était arrivé à Mucklestane-Moor, en disant, pour conclure, qu'il ne pouvait conjecturer ce que ce pouvait être, à moins que ce ne fût ou l'ennemi des hommes en personne, ou un des vieux Peghts (sans doute les Pictes, que le peuple en Écosse croit avoir été des êtres surnaturels) qui habitaient le pays au temps jadis.

      – Vieux Peght! s'écria la grand'mère, non, non, Dieu te préserve de tout mal, mon enfant; ce n'est pas un Peght que cela. – C'est l'homme brun des marécages (sans doute de la famille des Brownies). O maudits temps que ceux où nous vivons! Qu'est-ce qui va donc arriver à ce malheureux pays, maintenant qu'il est paisible et soumis aux lois? Jamais il ne paraît que pour annoncer quelque désastre. Feu mon père m'a dit qu'il avait fait une apparition l'année de la bataille de Marston-Moor, une autre fois du temps de Montrose, et une autre la veille de la déroute de Dunbar. De mon temps même, on l'a vu deux heures avant le combat du pont de Bothwell; et on dit encore que le laird de Benarbuck, qui avait le don de seconde vue, s'entretint avec lui quelque temps avant le débarquement du duc d'Argyle, mais je ne sais pas comment cela eut lieu. C'était dans l'ouest, loin d'ici. Oh! mes enfants, il ne revient jamais qu'en des temps de malheurs; gardez-vous bien d'aller le trouver!

      Earnscliff prit la parole, en lui disant qu'il était convaincu que l'être qu'ils avaient vu était un malheureux privé de raison, et qu'il n'était chargé ni par le ciel ni par l'enfer d'annoncer une guerre ou quelque malheur; mais il parlait à des oreilles qui ne voulaient pas l'entendre, et tous se réunirent pour le conjurer de ne pas songer à y retourner le lendemain.

      – Songez donc, mon cher enfant, lui dit la vieille dame, qui étendait son style maternel à tous ceux qui avaient part à sa sollicitude, songez que vous devez prendre garde à vous plus que personne. La mort sanglante de votre père, les procès et maintes pertes ont fait de grandes brèches à votre maison. – Et vous êtes la fleur du troupeau, le fils qui rebâtira l'ancien édifice (si c'est la volonté d'en haut). Vous, un honneur pour le pays, une sauvegarde pour ceux qui l'habitent, moins que personne vous devez vous risquer dans de téméraires aventures. – Car votre race fut toujours une race trop aventureuse, et il lui en a beaucoup coûté.

      – Mais bien certainement, mistress Elliot, vous ne voudriez pas que j'eusse peur d'aller dans une plaine ouverte en plein jour?

      – Et pourquoi non? Je n'empêcherai jamais ni mes enfants ni mes amis de soutenir une bonne cause, au risque de tout ce qui pourrait leur arriver; mais, croyez-en mes cheveux blancs, se jeter dans le péril de gaîté de coeur, c'est contre la loi et l'Écriture.

      Earnscliff ne répondit rien, car il voyait bien que ses arguments seraient paroles perdues, et l'arrivée du souper mit fin à cette conversation. Miss Grâce était entrée peu auparavant, et Hobby s'était placé à côté d'elle, non sans avoir lancé à Earnscliff un coup d'oeil d'intelligence. Un entretien enjoué, auquel la vieille dame de la maison prit part avec cette bonne humeur qui va si bien à la vieillesse, fit reparaître sur les joues des jeunes personnes les roses qu'en avait bannies l'histoire de l'apparition, et l'on dansa pendant une heure après le souper, aussi gaîment que s'il n'eût pas existé d'apparition dans le monde.

      CHAPITRE IV

      «Oui je suis misanthrope, et tout le genre humain

      «Ne mérite à mes yeux que haine, que dédain.

      «Que n'es-tu quelque chien! je t'aimerais peut-être.»

Timon d'Athènes. Shakespeare.

      Le lendemain, après avoir déjeuné, Earnscliff prit congé de ses hôtes en leur promettant de revenir pour avoir sa part de la venaison qui était arrivée de chez lui. Hobby eut l'air de lui faire ses adieux à la porte, mais quelques minutes après il était à son côté.

      – Vous y allez donc, monsieur Patrick? Hé bien! malgré tout ce qu'a dit ma mère, que le ciel me confonde si je vous laisse y aller seul! mais j'ai pensé qu'il valait mieux vous laisser partir sans rien dire; sauf à vous rejoindre ensuite, afin que ma mère ne se doutât de rien, car je n'aime pas à la contrarier, et c'est une des dernières recommandations que mon père m'a faites sur son lit de mort.

      – Vous faites bien, Hobby, dit Earnscliff, elle mérite tous vos égards.

      – Oh! quant à ceci, ma foi! si elle savait où nous allons, elle serait tourmentée, et autant pour vous que pour moi. Mais croyez-vous que nous ne soyons point imprudents de retourner là-bas? Vous savez que ni vous ni moi nous n'avons pas d'ordre exprès d'y aller, vous savez.

      – Si je pensais comme vous, Hobby, peut-être n'irais-je pas plus loin; mais je ne crois ni aux esprits ni aux sorciers, et je ne veux pas perdre l'occasion de sauver peut-être la vie d'un malheureux dont la raison parait aliénée.

      – A la bonne heure si vous croyez cela, dit Hobby d'un air de doute; et il est pourtant certain que les fées elles-mêmes, je veux dire les bons voisins (car on dit qu'il ne faut pas les appeler fées), qu'on voyait chaque soir sur les tertres de gazon, sont moins visibles de moitié dans notre temps. Je ne puis dire que j'en ai vu moi-même; mais j'en entendis siffler un dans la bruyère, avec un son tout semblable à celui du courlieu. Mais combien de fois mon père m'a-t-il dit qu'il en avait vu en revenant de la foire, quand il était un peu en train, le brave homme!

      C'est ainsi que la superstition se transmet de plus en plus faible d'une génération à l'autre. Earnscliff le remarquait à part en écoutant Hobby. Ils continuèrent à causer de la sorte jusqu'à ce qu'ils arrivassent en vue de la colonne qui donne son nom à la plaine.

      – En vérité, dit alors Hobby, voilà encore cette créature qui se traîne là-bas. Mais il est grand jour, vous avez votre fusil, j'ai mon grand coutelas, et je crois que nous pouvons nous approcher sans trop de danger.

      – Très certainement, dit Earnscliff; mais, au nom du ciel! que peut-il faire là?

      – On dirait qu'il fait un mur avec toutes ces pierres, ou toutes ces oies, comme on les appelle. Voilà qui passe tout ce que j'ai ouï dire.

      En approchant davantage, Earnscliff reconnut que la conjecture de son compagnon n'était pas invraisemblable. L'être mystérieux qu'ils avaient vu la veille semblait s'occuper péniblement à ramasser les pierres éparses, et à les placer les unes sur les autres, de manière à former un petit enclos. Il ne manquait pas de matériaux, mais son travail n'était pas facile, et l'on avait peine à comprendre qu'il eût pu remuer les pierres énormes qui servaient de fondements à son édifice. Il s'occupait à en placer une très lourde, quand les deux jeunes gens arrivèrent à peu de distance de lui, et il y mettait tant d'attention, qu'il ne les vit pas s'approcher. Il montrait, en traînant la pierre, en la levant et en la plaçant suivant le plan qu'il avait conçu, une force et une adresse qui s'accordaient peu avec sa taille et sa difformité. En effet, à en juger par les obstacles qu'il avait déjà surmontés, il devait avoir la force d'un Hercule, puisque quelques-unes des pierres qu'il avait transportées n'auraient pu l'être que par deux hommes. Aussi Hobby ne put s'empêcher de revenir à sa première opinion.

      – Il faut que ce soit l'esprit d'un maçon, dit-il: voyez comme il manie ces grosses pierres. Si c'est un homme après tout, je voudrais savoir combien il prendrait par toise pour construire un mur de digue. – On aurait bien besoin d'en avoir un entre Cringlehope et les Shaws. – Brave homme (ajouta-t-il en élevant la voix), vous faites là un ouvrage pénible!

      L'être auquel il s'adressait se tournant de son côté, en jetant СКАЧАТЬ