Название: Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II
Автор: Чарльз Диккенс
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
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«Entrez, monsieur Pickwick, dit Lowten. Eh bien! monsieur Watty, voulez-vous me donner un message, ou bien revenir?
– Priez-le de laisser un mot pour m'apprendre où en est mon affaire, répondit le malheureux Watty. Pour l'amour de Dieu! ne l'oubliez pas, monsieur Lowten.
– Non, non, je ne l'oublierai pas, répliqua le clerc. – Entrez, monsieur Pickwick. – Bonjour, monsieur Watty… un joli temps pour se promener, n'est-ce pas?» Ayant ainsi parlé, et voyant que l'étranger hésitait encore, il fit signe à Sam de suivre son maître dans l'appartement, et ferma la porte au nez du pauvre diable.
«Je crois qu'on n'a jamais vu un si insupportable banqueroutier depuis le commencement du monde! s'écria Lowten, en jetant sa plume sur la table, avec toute la mauvaise humeur d'un homme outragé. Il n'y a pas encore quatre ans que son affaire est devant la cour de la chancellerie, et je veux être damné s'il ne vient pas nous ennuyer deux fois par semaine. Il fait un peu froid, pourtant, pour perdre son temps debout, à la porte, avec de misérables râpés comme cela.»
En proférant ces expressions de dépit, Lowten attisait un feu remarquablement grand avec un tisonnier remarquablement petit; puis il ajouta: «Entrez par ici, monsieur Pickwick. Perker y est: je sais qu'il vous recevra volontiers.»
«Ah! mon cher monsieur, dit le petit avoué en s'empressant de se lever, lorsque M. Pickwick lui fut annoncé. Et bien! mon cher monsieur, quelles nouvelles de votre affaire? Eh! vous avez entendu parler de nos amis de Freeman's Court? Ils ne se sont pas endormis; je sais cela. Ah! ce sont des gaillards bien madrés, bien madrés, en vérité.»
En concluant cet éloge, M. Perker prit une prise de tabac emphatique, comme un tribut à la madrerie de MM. Dodson et Fogg.
«Ce sont de fameux coquins! dit M. Pickwick.
– Oui, oui, reprit le petit homme. C'est une affaire d'opinion, comme vous savez, et nous ne disputerons pas sur des mots. Il est tout simple que vous ne considériez pas ces choses là d'un point de vue professionnel. Du reste, nous avons fait tout ce qui était nécessaire. J'ai retenu maître Snubbin.
– Est-ce un habile avocat? demanda M. Pickwick.
– Habile! Bon Dieu, quelle question m'adressez-vous là, mon cher monsieur; mais maître Snubbin est à la tête de sa profession. Il a trois fois plus d'affaires que les meilleurs avocats: il est engagé dans tous les procès de ce genre. Il ne faut pas répéter cela au dehors, mais nous disons, entre nous, qu'il mène le tribunal par le bout du nez.»
Le petit homme prit une autre prise de tabac, en faisant cette communication à M. Pickwick, et l'accompagna d'un geste mystérieux.
«Ils ont envoyé des citations à mes trois amis, dit le philosophe.
– Ah! naturellement; ce sont des témoins importants: ils vous ont vu dans une situation délicate.
– Mais ce n'est pas ma faute s'il lui a plu de se trouver mal! Elle s'est jetée elle-même dans mes bras.
– C'est très-probable, mon cher monsieur; très-probable et très-naturel. Rien n'est plus naturel, mon cher monsieur; mais qu'est-ce qui le prouvera?»
M. Pickwick passa à un autre sujet, car la question de M. Perker l'avait un peu démonté. «Ils ont également cité mon domestique, dit-il.
– Sam?»
M. Pickwick répliqua affirmativement:
«Naturellement, mon cher monsieur; naturellement. Je le savais d'avance; j'aurais pu vous le dire, il y a un mois. Voyez-vous, mon cher monsieur, si vous voulez faire vos affaires vous-même, après les avoir confiées à votre avoué, il faut en subir les conséquences.»
Ici M. Perker se redressa avec un air de dignité, et fit tomber quelques grains de tabac, égarés sur son jabot.
«Que veulent-ils donc prouver par son témoignage? demanda M. Pickwick, après deux ou trois minutes de silence.
– Que vous l'avez envoyé à la plaignante pour faire quelques affaires de compromis, je suppose. Au reste, il n'y a pas beaucoup d'inconvénient, car je ne crois pas que nos adversaires puissent tirer grand'chose de lui.
– Je ne le crois pas, dit M. Pickwick, et malgré sa vexation, il ne put s'empêcher de sourire à la pensée de voir Sam paraître comme témoin. Quelle conduite tiendrons-nous? ajouta-t-il.
– Nous n'en avons qu'une seule à adopter, mon cher monsieur; c'est de contre-examiner les témoins, de nous fier à l'éloquence de Snubbin, de jeter de la poudre aux yeux des juges, et de nous en rapporter au jury.
– Et si le verdict est contre moi?»
M. Perker sourit, prit une très-longue prise de tabac, attisa le feu, leva les épaules, et garda un silence expressif.
«Vous voulez dire que dans ce cas il faudra que je paye les dommages-intérêts?» reprit M. Pickwick, qui avait examiné avec un maintien sévère cette réponse télégraphique.
Perker donna au feu une autre secousse fort peu nécessaire, en disant: «J'en ai peur.
– Et moi, reprit M. Pickwick avec énergie, je vous annonce ici ma résolution inaltérable de ne payer aucun dommage quelconque, aucun, Perker. Pas une guinée, pas un penny de mon argent ne s'engouffrera dans les poches de Dodson et Fogg. Telle est ma détermination réfléchie, irrévocable. Et en parlant ainsi, M. Pickwick déchargea sur la table qui était auprès de lui un violent coup de poing, pour confirmer l'irrévocabilité de ses intentions.
– Très-bien, mon cher monsieur; très-bien: vous savez mieux que personne ce que vous avez à faire.
– Sans aucun doute, reprit notre héros avec vivacité. Où demeure maître Snubbin?
– Dans Old-Square, Lincoln's Inn.
– Je désirerais le voir.
– Voir maître Snubbin! mon cher monsieur, s'écria M. Perker, dans le plus grand étonnement. Poh! Poh! impossible! Voir maître Snubbin! Dieu vous bénisse, mon cher monsieur, on n'a jamais entendu parler d'une chose semblable. Cela ne peut absolument pas se faire, à moins d'avoir payé d'avance des honoraires de consultation, et d'avoir obtenu un rendez-vous.
Malgré tout cela, M. Pickwick avait décidé, non-seulement que cela pouvait se faire, mais que cela se ferait; et, en conséquence, dix minutes après avoir reçu l'assurance que la chose était impossible, il fut conduit par son avoué dans le cabinet extérieur de l'illustre maître Snubbin.
C'était une pièce assez grande, mais sans tapis. Auprès du feu était une table couverte d'une serge, qui depuis longtemps avait perdu toute prétention à son ancienne couleur verte, et qui, grâces à l'âge et à la poussière, était graduellement devenue grise, excepté dans les endroits nombreux où elle était noircie d'encre. On voyait sur la table une énorme quantité de petits paquets de papier, attachés avec de la ficelle rouge; et, derrière la table, un clerc assez âgé, dont l'apparence soignée et la pesante chaîne d'or accusaient clairement la clientèle étendue et lucrative de maître Snubbin.
«Le patron est-il dans son cabinet, monsieur Mallard, demanda Perker au vieux clerc, en lui offrant sa tabatière, avec toute la courtoisie imaginable.
– Oui, mais il est trop occupé. СКАЧАТЬ