Aventures de Monsieur Pickwick, Vol. II. Чарльз Диккенс
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СКАЧАТЬ y a bal ce soir, monsieur, dit le maître des cérémonies en prenant la main de M. Pickwick, au moment de s'en aller. Les nuits de bal, dans Ba-ath, sont des instants dérobés au paradis, des instants que rendent enchanteurs la musique, la beauté, l'élégance, la mode, l'étiquette, etc… et par-dessus tout, l'absence des boutiquiers, gens tout à fait incompatibles avec le paradis. Ces gens-là ont, entre eux, tous les quinze jours, au Guidhall, une espèce d'amalgame qui est, pour ne rien dire de plus, re-marquable. Adieu, adieu.»

      Cela dit, et ayant protesté tout le long de l'escalier qu'il était fort satisfait, entièrement charmé, complètement enchanté, immensément flatté, on ne peut pas plus honoré, Angelo-Cyrus Bantam, esq., m.c. monta dans un équipage très-élégant qui l'attendait à la porte et disparut au grand trot.

      À l'heure désignée, M. Pickwick et ses amis, escortés par Dowler, se rendirent aux salles d'assemblée et écrivirent leur nom sur le livre, preuve de condescendance dont Angélo Bantam se montra encore plus confus et plus charmé qu'auparavant. Des billets d'admission devaient être préparés pour les quatre amis; mais, comme ils ne se trouvaient pas prêts, M. Pickwick s'engagea, malgré toutes les protestations d'Angelo Bantam, à envoyer Sam les chercher, à quatre heures, chez le M.C., dans Queen-Square.

      Après avoir fait une courte promenade dans la ville et être arrivés à la conclusion unanime que Park-Street ressemble beaucoup aux rues perpendiculaires qu'on voit dans les rêves, et qu'on ne peut pas venir à bout de gravir, les pickwickiens retournèrent au Blanc-Cerf et dépêchèrent Sam pour chercher les billets.

      Sam Weller posa son chapeau sur sa tête d'une manière chalante et gracieuse, enfonça ses mains dans les poches de son gilet, et se dirigea, d'un pas délibéré, vers Queen-Square, en sifflant le long du chemin plusieurs airs populaires de l'époque, arrangés sur un mouvement entièrement nouveau pour les instruments à vent. Arrivé dans Queen-Square, au numéro qui lui avait été désigné, il cessa de siffler et frappa solidement à une porte, que vint ouvrir immédiatement un laquais à la tête poudrée, à la livrée magnifique, à la stature carrée.

      «C'est-il ici M. Bantam, vieux? demanda Sam sans se laisser le moins du monde intimider par le rayon de splendeur qui lui donna dans l'œil à l'apparition du laquais poudré, à la livrée magnifique, etc.

      – Pourquoi cela, jeune homme? répondit celui-ci d'un air hautain.

      – Parce que, si c'est ici chez lui, portez-lui ça, et dites-lui que M. Weller attend la réponse. Voulez-vous m'obliger, six pieds?»

      Ainsi parla Sam; et, étant entré froidement dans la salle, il s'y assit.

      Le laquais poudré poussa violemment la porte et fronça les sourcils avec dignité; mais tout cela ne fit nulle impression sur Sam, qui s'occupait à regarder, avec un air de connaisseur satisfait, un élégant porte-parapluie en acajou.

      La manière dont M. Bantam reçut la carte disposa apparemment le laquais poudré en faveur de Sam, car, lorsqu'il revint, il lui sourit amicalement et lui dit que la réponse allait être prête sur-le-champ.

      «Très-bien, répliqua Sam; vous pouvez dire au vieux gentleman de ne pas se mettre en transpiration. Il n'y a pas de presse, six pieds. J'ai dîné.

      – Vous dînez de bien bonne heure, monsieur.

      – C'est pour mieux travailler au souper.

      – Y a-t-il longtemps que vous restez à Bath, monsieur? Je n'ai pas eu le plaisir d'entendre parler de vous.

      – Je n'ai pas encore causé ici une sensation étonnamment surprenante, répondit Sam tranquillement. Moi et les autres personnages distingués que j'accompagne, nous ne sommes arrivés que d'hier au soir.

      – Un joli endroit, monsieur.

      – Ça m'en a l'air.

      – Bonne société, monsieur. Des domestiques fort agréables, monsieur.

      – Ça me fait cet effet-là, des gaillards affables, sans affectation, qui ont l'air de vous dire: Allez vous promener; je ne vous connais pas!

      – Oh! c'est bien vrai, monsieur, répliqua le laquais poudré, croyant évidemment que le discours de Sam renfermait un superbe compliment. En prenez-vous, monsieur? ajouta-t-il en produisant une petite tabatière.

      – Pas sans éternuer.

      – Oh! c'est difficile, monsieur; je le confesse; mais cela s'apprend par degrés. Le café est ce qu'il y a de mieux pour cela. J'ai longtemps porté du café, monsieur; cela ressemble beaucoup à du tabac.»

      Ici un violent coup de sonnette réduisit le laquais poudré à l'ignominieuse nécessité de remettre la tabatière dans sa poche et de se rendre, avec une humble contenance, dans le cabinet de M. Bantam. Observons, par parenthèse, que tous les individus qui ne lisent et n'écrivent jamais, ont toujours quelque petit arrière-parloir qu'ils appellent leur cabinet.

      «Voici la réponse, monsieur, dit à Sam le laquais poudré. J'ai peur que vous ne la trouviez incommode par sa grandeur.

      – Ne vous tourmentez pas, répondit Sam en recevant la lettre, qui était enfermée dans une petite enveloppe. Je crois que la nature peut supporter cela sans tomber en défaillance.

      – J'espère que nous nous reverrons, monsieur, dit le laquais poudré en se frottant les mains et en reconduisant Sam jusqu'à la porte.

      – Vous êtes bien obligeant, monsieur, répliqua Sam; mais, je vous en prie, n'éreintez pas outre mesure une personne aussi aimable. Considérez ce que vous devez à la société, et ne vous laissez pas écraser par l'ouvrage. Pour l'amour de vos semblables, tenez-vous aussi tranquille que vous pourrez; songez quelle perte ce serait pour le monde!»

      Sam s'éloigna sur ces mots pathétiques.

      «Un jeune homme fort singulier,» dit en lui-même le laquais poudré, avec une physionomie tout ébahie.

      Sam ne dit rien, mais il cligna de l'œil, hocha la tête, sourit, cligna de l'œil sur nouveaux frais, et s'en alla légèrement, avec une physionomie qui semblait dénoter qu'il était singulièrement amusé, par une chose ou par une autre.

      Le même soir, juste à huit heures moins vingt minutes, Angelo-Cyrus Bantam esq. m.c. descendit de sa voiture à la porte des salons d'assemblée, avec le même toupet, les mêmes dents, le même lorgnon, la même chaîne et les mêmes cachets, les mêmes bagues, les mêmes épingles et la même canne, que celles ou ceux dont il était affublé le matin. Le seul changement remarquable dans son costume était qu'il portait un habit d'un bleu plus clair, doublé de soie blanche, un pantalon collant noir, des bas de soie noire, des escarpins et un gilet blanc, et qu'il était, si cela est possible, encore un peu plus parfumé.

      Ainsi accoutré, le maître des cérémonies se planta dans la première salle, pour recevoir la compagnie, et remplir les importants devoirs de son indispensable office.

      Bath était comble. La compagnie et les pièces de 6 pence pour le thé, arrivaient en foule. Dans la salle de bal, dans les salles de jeu, dans les escaliers, dans les passages, le murmure des voix et le bruit des pieds étaient absolument étourdissants. Les vêtements de soie bruissaient, les plumes se balançaient, les lumières brillaient, et les joyaux étincelaient. On entendait la musique, non pas des contredanses, car elles n'étaient pas encore commencées, mais la musique toujours agréable à entendre, soit à Bath, soit ailleurs, des pieds mignons et délicats qui glissent sur le parquet, СКАЧАТЬ