L'île mystérieuse. Jules Verne
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Название: L'île mystérieuse

Автор: Jules Verne

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ le courant d’air. Du sable, des pierres, des branches entrelacées, de la terre mouillée bouchèrent hermétiquement les galeries de l’(…), ouvertes aux vents du sud, et en isolèrent la boucle supérieure. Un seul boyau, étroit et sinueux, qui s’ouvrait sur la partie latérale, fut ménagé, afin de conduire la fumée au dehors et de provoquer le tirage du foyer. Les Cheminées se trouvaient ainsi divisées en trois ou quatre chambres, si toutefois on peut donner ce nom à autant de tanières sombres, dont un fauve se fût à peine contenté. Mais on y était au sec, et l’on pouvait s’y tenir debout, du moins dans la principale de ces chambres, qui occupait le centre. Un sable fin en couvrait le sol, et, tout compte fait, on pouvait s’en arranger, en attendant mieux.

      Tout en travaillant, Harbert et Pencroff causaient.

      «Peut-être, disait Harbert, nos compagnons auront-ils trouvé une meilleure installation que la nôtre?

      – C’est possible, répondait le marin, mais, dans le doute, ne t’abstiens pas! Mieux vaut une corde de trop à son arc que pas du tout de corde!

      – Ah! répétait Harbert, qu’ils ramènent M Smith, qu’ils le retrouvent, et nous n’aurons plus qu’à remercier le ciel!

      – Oui! murmurait Pencroff. C’était un homme celui-là, et un vrai!

      – C’était… dit Harbert. Est-ce que tu désespères de le revoir jamais?

      – Dieu m’en garde!» répondit le marin.

      Le travail d’appropriation fut rapidement exécuté, et Pencroff s’en déclara très satisfait.

      «Maintenant, dit-il, nos amis peuvent revenir. Ils trouveront un abri suffisant.»

      Restait à établir le foyer et à préparer le repas.

      Besogne simple et facile, en vérité. De larges pierres plates furent disposées au fond du premier couloir de gauche, à l’orifice de l’étroit boyau qui avait été réservé. Ce que la fumée n’entraînerait pas de chaleur au dehors suffirait évidemment à maintenir une température convenable au dedans. La provision de bois fut emmagasinée dans l’une des chambres, et le marin plaça sur les pierres du foyer quelques bûches, entremêlées de menu bois.

      Le marin s’occupait de ce travail, quand Harbert lui demanda s’il avait des allumettes.

      «Certainement, répondit Pencroff, et j’ajouterai: Heureusement, car, sans allumettes ou sans amadou, nous serions fort embarrassés!

      – Nous pourrions toujours faire du feu comme les sauvages, répondit Harbert, en frottant deux morceaux de bois secs l’un contre l’autre?

      – Eh bien! essayez, mon garçon, et nous verrons si vous arriverez à autre chose qu’à vous rompre les bras!

      – Cependant, c’est un procédé très simple et très usité dans les îles du Pacifique.

      – Je ne dis pas non, répondit Pencroff, mais il faut croire que les sauvages connaissent la manière de s’y prendre, ou qu’ils emploient un bois particulier, car, plus d’une fois déjà, j’ai voulu me procurer du feu de cette façon, et je n’ai jamais pu y parvenir! J’avoue donc que je préfère les allumettes! Où sont mes allumettes?»

      Pencroff chercha dans sa veste la boîte qui ne le quittait jamais, car il était un fumeur acharné. Il ne la trouva pas. Il fouilla les poches de son pantalon, et, à sa stupéfaction profonde, il ne trouva point davantage la boîte en question.

      «Voilà qui est bête, et plus que bête! dit-il en regardant Harbert. Cette boîte sera tombée de ma poche, et je l’ai perdue! Mais, vous, Harbert, est-ce que vous n’avez rien, ni briquet, ni quoi que ce soit qui puisse servir à faire du feu?

      – Non, Pencroff!»

      Le marin sortit, suivi du jeune garçon, et se grattant le front avec vivacité. Sur le sable, dans les roches, près de la berge de la rivière, tous deux cherchèrent avec le plus grand soin, mais inutilement. La boîte était en cuivre et n’eût point échappé à leurs yeux.

      «Pencroff, demanda Harbert, n’as-tu pas jeté cette boîte hors de la nacelle?

      – Je m’en suis bien gardé, répondit le marin. Mais, quand on a été secoués comme nous venons de l’être, un si mince objet peut avoir disparu. Ma pipe, elle-même, m’a bien quitté! Satanée boîte! Où peut-elle être?

      – Eh bien, la mer se retire, dit Harbert, courons à l’endroit où nous avons pris terre.»

      Il était peu probable qu’on retrouvât cette boîte que les lames avaient dû rouler au milieu des galets, à marée haute, mais il était bon de tenir compte de cette circonstance. Harbert et Pencroff se dirigèrent rapidement vers le point où ils avaient atterri la veille, à deux cents pas environ des Cheminées.

      Là, au milieu des galets, dans le creux des roches, les recherches furent faites minutieusement. Résultat nul. Si la boîte était tombée en cet endroit, elle avait dû être entraînée par les flots. À mesure que la mer se retirait, le marin fouillait tous les interstices des roches, sans rien trouver. C’était une perte grave dans la circonstance, et, pour le moment, irréparable.

      Pencroff ne cacha point son désappointement très vif. Son front s’était fortement plissé. Il ne prononçait pas une seule parole. Harbert voulut le consoler en faisant observer que, très probablement, les allumettes auraient été mouillées par l’eau de mer, et qu’il eût été impossible de s’en servir.

      «Mais non, mon garçon, répondit le marin. Elles étaient dans une boîte en cuivre qui fermait bien! Et maintenant, comment faire?

      – Nous trouverons certainement moyen de nous procurer du feu, dit Harbert. M Smith ou M Spilett ne seront pas à court comme nous!

      – Oui, répondit Pencroff, mais, en attendant, nous sommes sans feu, et nos compagnons ne trouveront qu’un triste repas à leur retour!

      – Mais, dit vivement Harbert, il n’est pas possible qu’ils n’aient ni amadou, ni allumettes!

      – J’en doute, répondit le marin en secouant la tête. D’abord Nab et M Smith ne fument pas, et je crains bien que M Spilett n’ait plutôt conservé son carnet que sa boîte d’allumettes!»

      Harbert ne répondit pas. La perte de la boîte était évidemment un fait regrettable. Toutefois, le jeune garçon comptait bien que l’on se procurerait du feu d’une manière ou d’une autre. Pencroff, plus expérimenté, et bien qu’il ne fût point homme à s’embarrasser de peu, ni de beaucoup, n’en jugeait pas ainsi. En tout cas, il n’y avait qu’un parti à prendre: attendre le retour de Nab et du reporter. Mais il fallait renoncer au repas d’œufs durcis qu’il voulait leur préparer, et le régime de chair crue ne lui semblait, ni pour eux, ni pour lui-même, une perspective agréable.

      Avant de retourner aux Cheminées, le marin et Harbert, dans le cas où le feu leur manquerait définitivement, firent une nouvelle récolte de lithodomes, et ils reprirent silencieusement le chemin de leur demeure.

      Pencroff, les yeux fixés à terre, cherchait toujours son introuvable boîte. Il remonta même la rive gauche de la rivière depuis son embouchure jusqu’à l’angle où le train de bois avait été amarré.

      Il revint sur le plateau supérieur, il le parcourut en tous sens, il chercha СКАЧАТЬ