Название: La fin de la mafia mondiale
Автор: Rolf Nagel
Издательство: Bookwire
Жанр: Языкознание
isbn: 9783738025798
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Cela ne plut pas du tout à Marian que son père lui propose de l'aider à chercher son futur mari. Mais avec une grande force de persuasion, le père réussit à convaincre sa fille de faire au moins l'essai. Marian désirait rechercher elle-même le conjoint idéal et le père rétorquait que son intervention ne ferait que soutenir ses efforts. Au bout d'un certain temps, il réussit à la convaincre suffisamment pour qu'elle accepte au moins d'essayer.
Par l'intermédiaire d'un homme de contact, Don Rosso envoya des émissaires dans le monde entier chargés de trouver le mari adéquat d'après ses critères et ceux de Marian. En plus des exigences habituelles, il tenait à ce que l'homme en question soit intelligent et bien versé dans le monde de la finance. En outre, il était important qu'il possède un grand sens de l'organisation, qu'il soit inconnu des services de police et qu'il soit particulièrement sérieux.
Le père et la fille examinèrent des mois durant d'innombrables dossiers et photos réalisés par les émissaires. Les candidats potentiels ne devaient en aucun cas se rendre compte de quoi que ce soit. À la fin, Marian et Don Rosso ne retinrent que très peu d'hommes. Il ne restait plus qu'un Italien, un Américain et Karl, d'Allemagne. Ces trois candidats firent l'objet d'un examen encore plus approfondi, si bien que toute leur vie s'étalait sur la table, claire comme du cristal. Des vidéos des trois hommes fournissaient au père et à la fille un portrait encore plus fidèle et leur évitaient de se déplacer pour les étudier.
La décision des conspirateurs était prise
Marian et son père choisirent Karl. Oui, Karl était l'élu sans qu'il s'en soit douté le moins du monde. Il était l'élu pour le grand projet global.
Bien que cette idée mette toujours Marian un peu mal à l'aise, le père et la fille élaborèrent un plan pour sa première rencontre avec Karl. Les promenades régulières de la victime s'y prêtaient le mieux et conféreraient de surcroît un caractère plus anodin à la situation. Naturellement, seul le banc faisait l'affaire comme lieu de rencontre.
S'il s'avérait que Karl ne plaisait pas à Marian lorsqu'elle le rencontrerait réellement, malgré les dossiers et les vidéos, elle pourrait se retirer de l'histoire à tout moment. Le candidat ne saurait jamais qu'il faisait partie des favoris, ni quel plan le père et la fille avaient élaboré.
Avec la rencontre sur le banc et l'invitation à dîner, les premières étapes avaient été couronnées de succès. Karl avait en plus complètement plu à Marian lors de leur rencontre réelle. Plus encore, elle se sentait attirée par Karl malgré ses scrupules et sa mauvaise conscience.
Pendant qu'elle l'attendait dans le restaurant de l'hôtel, elle se remit à douter. Cette entreprise audacieuse était-elle vraiment vouée à la réussite ? Ne se devait-elle pas de le mettre au courant à un moment donné ? Lui apprendre qu'il avait été victime d'une conspiration à son insu ? Pire encore, qu'elle avait participé à son élaboration ?
Pour éviter de se poser plus longtemps ces questions dérangeantes, Marian décida d'arrêter d'y penser pour le moment. Elle n'en avait plus vraiment le temps de toute façon, Karl la rejoignait déjà en voiture, comme le chauffeur l'en avait informé au téléphone.
Karl prit un immense plaisir à se laisser conduire à travers sa ville. C'était totalement nouveau pour lui de ne pas être lui-même au volant. Il recueillit des impressions qu'il n'éprouvait jamais quand il conduisait. Le chauffeur le conduisit tranquillement et dignement dans les rues de la ville et s'arrêta devant l'entrée de l'excellent hôtel, cinq minutes exactement avant l'heure fixée.
Bien sûr, l'hôtel détenait quelques étoiles ainsi que toutes les autres distinctions d'un palace digne de ce nom, même les rois y trouvaient un foyer provisoire.
Un portier en livrée et haut-de-forme noir, posté à l'entrée, lui ouvrit la portière de la voiture. Le chauffeur de Karl l'informa discrètement que Karl était l'invité de Madame Rosso. Il conduisit Karl dans le hall de l'hôtel aux dimensions telles que c'en était oppressant, où le concierge l'accueillait déjà avec les mots : « Madame Rosso vous attend, Monsieur Grosser, si vous voulez bien me suivre. »
Ces formules toutes faites de l'employé de l'hôtel n'étaient pas nouvelles pour Karl. Grâce à quelques soirées organisées par la banque, il savait évoluer sur ce parquet et avait l'assurance nécessaire.
Il faut agir avec assurance et courtoisie envers ce personnel hôtelier à la diction maniérée, vestige du tournant du millénaire. Car il reconnaît immédiatement qui est digne ou non d'évoluer sur ce parquet. Toute négligence entraîne un dédain des plus courtois de tout l'hôtel. D'autant plus que dans ce cas, le personnel sait qu'il ne doit pas s'attendre à un pourboire généreux. C'est la mentalité incontournable du personnel hôtelier dans ces palaces, ces lieux sacrés ne devraient être foulés que par un public à la hauteur. Il est généralement impossible de sortir de l'ostracisme du personnel hôtelier.
Le concierge de l'hôtel évoluait avec élégance dans le hall et conduisit Karl à travers le restaurant jusqu'à une porte sur laquelle était inscrit « Privé ». Il ouvrit la porte, Karl entra dans une salle qui avait l'élégance des années vingt. D'innombrables chandeliers argentés avec des bougies blanches allumées, des tapis coûteux, une magnifique cheminée anglaise et une table pour douze personnes conféraient à la pièce un aspect vénérable. Le tout devait avoir voyagé dans le temps, du siècle dernier à nos jours. Nous étions après tout en 2013, à l'ère d'Internet et des téléviseurs 3-D.
Marian était assise au bout de la longue table, le concierge annonça Karl : « Madame, Monsieur Grosser. » Karl tendit le bouquet de fleur à Marian et immédiatement, un serveur apparut avec un grand vase en cristal. Karl remarqua à ce moment-là un homme en costume noir au fond de la salle. À sa stature et son comportement, il reconnut immédiatement un garde du corps. Mon dieu, quelle pièce jouait-on ce soir ?
La finale de son dimanche minable ?
« Je vous en prie, Karl, prenez place. » De nouveau, il entendait Marian employer l'association incongrue du vous et du prénom. Néanmoins, il s'exécuta sans la remettre en cause. Une batterie de verres était dressée devant lui. Le nombre de couverts laissait supposer qu'ils ne prendraient pas qu'une petite collation. Il fallait s'attendre à au moins six plats. Il se rappela que l'on prenait toujours les couverts de l'extérieur vers l'intérieur au fil des plats. Jusque-là, il maîtrisait l'étiquette de la haute société.
« Avez-vous passé un agréable après-midi ? », lui demanda Marian. Sa réponse fut rapide : « Un merveilleux après-midi. » Il ne tenait pas à lui dire que le stress l'avait mené à la limite de ses capacités.
Un de ces serveurs élégamment vêtus leur apporta un Xérès en apéritif. Il orchestra son apparition solennellement. Marian se tourna alors vers Karl : « Je désirerais vous connaître un peu mieux. Quelle profession exercez-vous ? »
Il répondit : « Je travaille depuis plusieurs années dans une banque privée internationale en qualité de responsable de service. L'Image Bank a son siège dans cette ville. »
« Ah ! quelle coïncidence, mon père est justement un bon client de cette banque qui gère ses comptes. Le directeur et lui sont des relations d'affaires depuis de nombreuses années. » Marian jouait habilement la comédie, comme si elle s'étonnait de cette coïncidence. En réalité, elle l'avait déjà appris des dossiers.
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