Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан
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Читать онлайн книгу Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète) - Морис Леблан страница 218

Название: Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète)

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066308377

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СКАЧАТЬ Là… là… dit-il.

      – Ah ! Ah ! Nous brûlons, ricana Lupin.

      M. Weber ouvrit. Sur l’une des planches, il y avait un paquet enveloppé de serge noire. Il le déplia et trouva un chapeau, une petite boîte, des vêtements… Il tressaillit. Il avait reconnu la redingote olive de M. Lenormand.

      – Ah ! Les misérables ! s’écria-t-il, ils l’ont assassiné.

      – Non, fit Altenheim, d’un signe.

      – Alors ?

      – C’est lui… lui…

      – Comment, lui ?… c’est Lupin qui a tué le chef ?

      – Non.

      Avec une obstination farouche, Altenheim se raccrochait à l’existence, avide de parler et d’accuser… Le secret qu’il voulait dévoiler était au bout de ses lèvres, et il ne pouvait pas, il ne savait plus le traduire en mots.

      – Voyons, insista le sous-chef, M. Lenormand est bien mort, pourtant ?

      – Non.

      – Il vit ?

      – Non.

      – Je ne comprends pas… Voyons, ces vêtements ? Cette redingote ?…

      Altenheim tourna les yeux du côté de Sernine. Une idée frappa M. Weber.

      – Ah ! Je comprends ! Lupin avait dérobé les vêtements de M. Lenormand, et il comptait s’en servir pour échapper.

      – Oui… Oui…

      – Pas mal, s’écria le sous-chef. C’est bien un coup de sa façon. Dans cette pièce, on aurait trouvé Lupin déguisé en M. Lenormand, enchaîné sans doute. C’était le salut pour lui… Seulement, il n’a pas eu le temps. C’est bien cela, n’est-ce pas ?

      – Oui… Oui…

      Mais, au regard du mourant, M. Weber sentit qu’il y avait autre chose, et que ce n’était pas encore tout à fait cela, le secret. Qu’était-ce alors ? Qu’était-ce, l’étrange et indéchiffrable énigme que le mourant voulait révéler avant de mourir ? Il interrogea :

      – Et M. Lenormand, où est-il ?

      – Là…

      – Comment là ?

      – Oui.

      – Mais il n’y a que nous dans cette pièce !

      – Il y a… il y a…

      – Mais parlez donc…

      – Il y a… Ser… Sernine…

      – Sernine ! Hein ! Quoi ?

      – Sernine… Lenormand…

      M. Weber bondit. Une lueur subite le heurtait.

      – Non, non, ce n’est pas possible, murmura-t-il, c’est de la folie. Il épia son prisonnier. Sernine semblait s’amuser beaucoup et assister à la scène en amateur qui se divertit et qui voudrait bien connaître le dénouement.

      épuisé, Altenheim était retombé tout de son long. Allait-il mourir avant d’avoir donné le mot de l’énigme que posaient ses obscures paroles ? M. Weber, secoué par une hypothèse absurde, invraisemblable, dont il ne voulait pas, et qui s’acharnait après lui, M. Weber se précipita de nouveau.

      – Expliquez-vous… Qu’y a-t-il là-dessous ? Quel mystère ?…

      L’autre ne semblait pas entendre, inerte, les yeux fixes. M. Weber se coucha contre lui et scanda nettement, de façon que chaque syllabe pénétrât au fond même de cette âme noyée d’ombre déjà :

      – écoute… J’ai bien compris, n’est-ce pas ? Lupin et M. Lenormand…

      Il lui fallut un effort pour continuer, tellement la phrase lui paraissait monstrueuse. Pourtant les yeux ternes du baron semblaient le contempler avec angoisse. Il acheva, palpitant d’émotion, comme s’il eût prononcé un blasphème :

      – C’est cela, n’est-ce pas ? Tu en es sûr ? Tous les deux, ça ne fait qu’un ?

      Les yeux ne bougeaient pas. Un filet de sang suintait au coin de la bouche… Deux ou trois hoquets… Une convulsion suprême. Ce fut tout. Dans la salle basse, encombrée de monde, il y eut un long silence. Presque tous les agents qui gardaient Sernine s’étaient détournés, et stupéfaits, sans comprendre ou se refusant à comprendre, ils écoutaient encore l’incroyable accusation que le bandit n’avait pu formuler.

      M. Weber prit la boîte trouvée dans le paquet de serge noire et l’ouvrit. Elle contenait une perruque grise, des lunettes à branches d’argent, un foulard marron, et, dans un double fond, des pots de maquillage et un casier avec de menues boucles de poils gris – bref, de quoi se faire la tête exacte de M. Lenormand.

      Il s’approcha de Sernine et, l’ayant contemplé quelques instants sans mot dire, pensif, reconstituant toutes les phases de l’aventure, il murmura : « Alors, c’est vrai ? » Sernine, qui ne s’était pas départi de son calme souriant, répliqua :

      – L’hypothèse ne manque ni d’élégance ni de hardiesse. Mais, avant tout, dis à tes hommes de me ficher la paix avec leurs joujoux.

      – Soit, accepta M. Weber, en faisant un signe à ses hommes. Et maintenant, réponds.

      – À quoi ?

      – Es-tu M. Lenormand ?

      – Oui.

      Des exclamations s’élevèrent. Jean Doudeville, qui était là pendant que son frère surveillait l’issue secrète, Jean Doudeville, le complice même de Sernine, le regardait avec ahurissement. M. Weber, suffoqué, restait indécis.

      – Ça t’épate, hein ? dit Sernine. J’avoue que c’est assez rigolo… Dieu, que tu m’as fait rire quelquefois, quand on travaillait ensemble, toi et moi, le chef et le sous-chef !… Et le plus drôle, c’est que tu le croyais mort, ce brave M. Lenormand… mort comme ce pauvre Gourel. Mais non, mais non, mon vieux, petit bonhomme vivait encore…

      Il montra le cadavre d’Altenheim.

      – Tiens, c’est ce bandit-là qui m’a fichu à l’eau, dans un sac, un pavé autour de la taille. Seulement, il avait oublié de m’enlever mon couteau… Et, avec un couteau, on crève les sacs et on coupe les cordes. Voilà ce que c’est, malheureux Altenheim… Si tu avais pensé à cela, tu n’en serais pas où tu en es… Mais assez causé… Paix à tes cendres !

      M. Weber écoutait, ne sachant que penser. À la fin, il eut un geste de désespoir, comme s’il renonçait à se faire une opinion raisonnable.

      – Les menottes, dit-il, СКАЧАТЬ