Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан
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Читать онлайн книгу Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète) - Морис Леблан страница 215

Название: Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète)

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066308377

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СКАЧАТЬ chacun d’eux cherchant le point faible de l’adversaire. À la fin, Sernine s’avança et, d’une voix nette, en homme qui menace plutôt qu’il ne propose un pacte :

      – écoute-moi. Tu te rappelles l’offre d’association que tu m’as faite ? L’affaire Kesselbach pour nous deux… on marcherait ensemble… on partagerait les bénéfices… J’ai refusé… J’accepte aujourd’hui…

      – Trop tard.

      – Attends. J’accepte mieux que cela : j’abandonne l’affaire… je ne me mêle plus de rien… tu auras tout… Au besoin je t’aiderai.

      – La condition ?

      – Dis-moi où se trouve Geneviève ?

      L’autre haussa les épaules.

      – Tu radotes, Lupin. Ça me fait de la peine… à ton âge…

      Une nouvelle pause entre les deux ennemis, terrible. Le baron ricana :

      – C’est tout de même une sacrée jouissance de te voir ainsi pleurnicher et demandant l’aumône. Dis donc, j’ai idée que le simple soldat est en train de flanquer une pile à son général.

      – Imbécile, murmura Sernine.

      – Prince, je t’enverrai mes témoins ce soir si tu es encore de ce monde.

      – Imbécile ! répéta Sernine avec un mépris infini.

      – Tu aimes mieux en finir tout de suite ? À ta guise, mon prince, ta dernière heure est venue. Tu peux recommander ton âme à Dieu. Tu souris ? C’est un tort. J’ai sur toi un avantage immense : je tue au besoin…

      – Imbécile ! redit encore une fois Sernine.

      Il tira sa montre.

      – Deux heures, baron. Tu n’as plus que quelques minutes. À deux heures cinq, deux heures dix au plus tard, M. Weber et une demi-douzaine d’hommes solides, sans scrupules, forceront l’entrée de ton repaire et te mettront la main au collet… Ne souris pas, toi non plus. L’issue sur laquelle tu comptes est découverte, je la connais, elle est gardée. Tu es donc bel et bien pris. C’est l’échafaud, mon vieux.

      Altenheim était livide. Il balbutia :

      – Tu as fait ça ? Tu as eu l’infamie ?

      – La maison est cernée. L’assaut est imminent. Parle et je te sauve.

      – Comment ?

      – Les hommes qui gardent l’issue du pavillon sont à moi. Je te donne un mot pour eux, et tu es sauvé.

      Altenheim réfléchit quelques secondes, parut hésiter, mais, soudain résolu, déclara :

      – C’est de la blague. Tu n’auras pas été assez naïf pour te jeter toi-même dans la gueule du loup.

      – Tu oublies Geneviève. Sans elle, crois-tu que je serais là ? Parle.

      – Non.

      – Soit. Attendons, dit Sernine. Une cigarette ?

      – Volontiers.

      – Tu entends ? dit Sernine après quelques secondes.

      – Oui… oui… fit Altenheim en se levant.

      Des coups retentissaient à la grille. Sernine prononça :

      – Même pas les sommations d’usage… aucun préliminaire… Tu es toujours décidé ?

      – Plus que jamais.

      – Tu sais que, avec les instruments qu’ils ont, il n’y en a pas pour longtemps ?

      – Ils seraient dans cette pièce que je te refuserais.

      La grille céda. On entendit le grincement des gonds.

      – Se laisser pincer, reprit Sernine, je l’admets, mais qu’on tende soi-même les mains aux menottes, c’est trop idiot. Voyons, ne t’entête pas. Parle, et file.

      – Et toi ?

      – Moi je reste. Qu’ai-je à craindre ?

      – Regarde.

      Le baron lui désignait une fente à travers les volets. Sernine y appliqua son œil et recula avec un sursaut.

      – Ah ! Bandit, toi aussi, tu m’as dénoncé ! Ce n’est pas dix hommes, c’est cinquante, cent, deux cents hommes que Weber amène…

      Le baron riait franchement :

      – Et s’il y en a tant, c’est qu’il s’agit de Lupin, évidemment. Une demi-douzaine suffisait pour moi.

      – Tu as prévenu la police ?

      – Oui.

      – Quelle preuve as-tu donnée ?

      – Ton nom Paul Sernine, c’est-à-dire Arsène Lupin.

      – Et tu as découvert ça tout seul, toi ? Ce à quoi personne n’a jamais pensé ? Allons donc ! C’est l’autre, avoue-le.

      Il regardait par la fente. Des nuées d’agents se répandaient autour de la villa, et ce fut à la porte maintenant que des coups résonnèrent.

      Il fallait cependant songer, ou bien à la retraite, ou bien à l’exécution du projet qu’il avait imaginé. Mais, s’éloigner, ne fût-ce qu’un instant, c’était laisser Altenheim, et qui pouvait assurer que le baron n’avait pas à sa disposition une autre issue pour s’enfuir ? Cette idée bouleversa Sernine. Le baron libre ! Le baron maître de retourner auprès de Geneviève, et de la torturer, et de l’asservir à son odieux amour !

      Entravé dans ses desseins, contraint d’improviser un nouveau plan, à la seconde même, et en subordonnant tout au danger que courait Geneviève. Sernine passa là un moment d’indécision atroce. Les yeux fixés aux yeux du baron, il eût voulu lui arracher son secret et partir, et il n’essayait même plus de le convaincre, tellement toute parole lui semblait inutile. Et, tout en poursuivant ses réflexions, il se demandait ce que pouvaient être celles du baron, quels étaient ses armes, son espoir de salut. La porte du vestibule, quoique fortement verrouillée, quoique blindée de fer, commençait à s’ébranler. Les deux hommes étaient devant cette porte, immobiles. Le bruit des voix, le sens des mots leur parvenaient.

      – Tu parais bien sûr de toi, dit Sernine.

      – Parbleu ! s’écria l’autre en lui donnant un croc-en-jambe qui le fit tomber, et en prenant la fuite.

      Sernine se releva aussitôt, franchit sous le grand escalier une petite porte par où Altenheim avait disparu, et, dégringolant les marches de pierre, descendit au sous-sol…

      Un couloir, une salle vaste et basse, presque obscure, СКАЧАТЬ