LUPIN: Les aventures complètes. Морис Леблан
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Название: LUPIN: Les aventures complètes

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066379902

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СКАЧАТЬ Lupin souleva le rideau.

      – Je crois M. Gerbois incapable de dépister Ganimard… que vous disais-je ? Le voici, ce brave ami !

      – Est-ce possible ! s’écria le professeur. Je vous jure cependant…

      – Que vous ne m’avez point trahi ?… Je n’en doute pas, mais les gaillards sont habiles. Tenez, Folenfant que j’aperçois !… Et Gréaume !… Et Dieuzy ! … Tous mes bons camarades, quoi !

      Maître Detinan le regardait avec surprise. Quelle tranquillité ! Il riait d’un rire heureux, comme s’il se divertissait à quelque jeu d’enfant et qu’aucun péril ne l’eût menacé.

      Plus encore que la vue des agents, cette insouciance rassura l’avocat. Il s’éloigna de la table où se trouvaient les billets de banque.

      Arsène Lupin saisit l’une après l’autre les deux liasses, allégea chacune d’elles de vingt-cinq billets, et tendant à Maître Detinan les cinquante billets ainsi obtenus :

      – La part d’honoraires de M. Gerbois, mon cher maître, et celle d’Arsène Lupin. Nous vous devons bien cela.

      – Vous ne me devez rien, répliqua Maître Detinan.

      – Comment ? Et tout le mal que nous vous causons !

      – Et tout le plaisir que je prends à me donner ce mal !

      – C’est-à-dire, mon cher Maître, que vous ne voulez rien accepter d’Arsène Lupin. Voilà ce que c’est, soupira-t-il, d’avoir une mauvaise réputation.

      Il tendit les cinquante mille francs au professeur.

      – Monsieur, en souvenir de notre bonne rencontre, permettez-moi de vous remettre ceci : ce sera mon cadeau de noces à Mlle Gerbois.

      M. Gerbois prit vivement les billets, mais protesta :

      – Ma fille ne se marie pas.

      – Elle ne se marie pas si vous lui refusez votre consentement. Mais elle brûle de se marier.

      – Qu’en savez-vous ?

      – Je sais que les jeunes filles font souvent des rêves sans l’autorisation de leurs papas. Heureusement qu’il y a de bons génies qui s’appellent Arsène Lupin, et qui dans le fond des secrétaires découvrent le secret de ces âmes charmantes.

      – Vous n’y avez pas découvert autre chose ? demanda Maître Detinan. J’avoue que je serais fort curieux de savoir pourquoi ce meuble fut l’objet de vos soins.

      – Raison historique, mon cher maître. Bien que, contrairement à l’avis de M. Gerbois, il ne contînt aucun autre trésor que le billet de loterie – et cela je l’ignorais – j’y tenais et je le recherchais depuis longtemps. Ce secrétaire, en bois d’if et d’acajou, décoré de chapiteaux à feuilles d’acanthe, fut retrouvé dans la petite maison discrète qu’habitait à Boulogne Marie Walewska, et il porte sur l’un des tiroirs l’inscription :

      « Dédié à Napoléon 1er, Empereur des Français, par son très fidèle serviteur, Mancion ». Et, en dessous, ces mots, gravés à la pointe d’un couteau : « À toi, Marie ». Par la suite, Napoléon le fit recopier pour l’impératrice Joséphine – de sorte que le secrétaire qu’on admirait à la Malmaison n’était qu’une copie imparfaite de celui qui désormais fait partie de mes collections.

      Le professeur gémit :

      – Hélas ! Si j’avais su, chez le marchand, avec quelle hâte je vous l’aurais cédé !

      Arsène Lupin dit en riant :

      – Et vous auriez eu, en outre, cet avantage appréciable de conserver, pour vous seul, le numéro 514 – série 23.

      – Ce qui ne vous aurait pas conduit à enlever ma fille que tout cela a dû bouleverser.

      – Tout cela ?

      – Cet enlèvement…

      – Mais, mon cher Monsieur, vous faites erreur. Mlle Gerbois n’a pas été enlevée.

      – Ma fille n’a pas été enlevée !

      – Nullement. Qui dit enlèvement, dit violence. Or c’est de son plein gré qu’elle a servi d’otage.

      – De son plein gré ! répéta M. Gerbois, confondu.

      – Et presque sur sa demande ! Comment ! Une jeune fille intelligente comme Mlle Gerbois, et, qui plus est, cultive au fond de son âme une passion inavouée, aurait refusé de conquérir sa dot ! Ah ! je vous jure qu’il a été facile de lui faire comprendre qu’il n’y avait pas d’autre moyen de vaincre votre obstination.

      Maître Detinan s’amusait beaucoup. Il objecta :

      – Le plus difficile était de vous entendre avec elle. Il est inadmissible que Mlle Gerbois se soit laissé aborder.

      – Oh ! Par moi, non. Je n’ai même pas l’honneur de la connaître. C’est une personne de mes amies qui a bien voulu entamer les négociations.

      – La dame blonde de l’automobile, sans doute, interrompit Maître Detinan.

      – Justement. Dès la première entrevue auprès du lycée, tout était réglé. Depuis, Mlle Gerbois et sa nouvelle amie ont voyagé, visitant la Belgique et la Hollande, de la manière la plus agréable et la plus instructive pour une jeune fille. Du reste elle-même va vous expliquer…

      On sonnait à la porte du vestibule, trois coups rapides, puis un coup isolé, puis un coup isolé.

      – C’est elle, dit Lupin. Mon cher maître, si vous voulez bien…

      L’avocat se précipita.

      Deux jeunes femmes entrèrent. L’une se jeta dans les bras de M. Gerbois. L’autre s’approcha de Lupin. Elle était de taille élevée, le buste harmonieux, la figure très pâle, et ses cheveux blonds, d’un blond étincelant, se divisaient en deux bandeaux ondulés et très lâches. Vêtue de noir, sans autre ornement qu’un collier de jais à quintuple tour, elle paraissait cependant d’une élégance raffinée.

      Arsène Lupin lui dit quelques mots, puis, saluant Mlle Gerbois :

      – Je vous demande pardon, Mademoiselle, de toutes ces tribulations, mais j’espère cependant que vous n’avez pas été trop malheureuse…

      – Malheureuse ! J’aurais même été très heureuse, s’il n’y avait pas eu mon pauvre père.

      – Alors tout est pour le mieux. Embrassez-le de nouveau, et profitez de l’occasion – elle est excellente – pour lui parler de votre cousin.

      – Mon cousin… que signifie ?… Je ne comprends pas.

      – Mais si, vous comprenez… votre cousin Philippe… ce jeune homme dont vous gardez précieusement les lettres…

      Suzanne rougit, perdit contenance, et enfin, comme СКАЧАТЬ