Название: Les Alcooliques anonymes, Quatrième édition
Автор: Anonyme
Издательство: Ingram
Жанр: Здоровье
isbn: 9781940889009
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Notre inventaire personnel étant pris, que nous reste-t-il à faire maintenant ? Nous avons essayé d’adopter une nouvelle attitude envers notre Créateur, de vivre une nouvelle relation avec Lui et de découvrir les obstacles sur notre route. Nous avons admis avoir certains défauts ; nous avons, en gros, cerné le problème ; grâce à notre inventaire, nous avons identifié nos points faibles. Nous sommes maintenant sur le point d’en être libérés. Mais pour y parvenir, il faut une action qui, si nous la menons jusqu’au bout, nous amènera à admettre la nature exacte de nos torts à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain. Cela nous amène à la Cinquième Étape du programme de rétablissement dont nous avons parlé au chapitre précédent.
Cette étape peut être difficile, particulièrement lorsqu’il s’agit de discuter de nos défauts avec une autre personne. On pourrait croire que se les admettre à soi-même est bien assez. Mais nous avons des doutes à ce sujet. Dans la pratique, nous trouvons, en général, l’autoévaluation solitaire insuffisante. Beaucoup ont cru nécessaire d’aller plus loin. Nous acceptons plus facilement de parler de nous-mêmes avec une autre personne si nous voyons de bonnes raisons de le faire. D’abord, la première et la meilleure : si nous brûlons cette étape vitale, nous pourrions ne jamais surmonter notre problème d’alcool. Combien de fois les nouveaux n’ont-ils pas tenté de cacher certains faits de leur vie ! Essayant de se soustraire à cette expérience humiliante, ils ont eu recours à des méthodes plus faciles et, presque invariablement, ils ont bu. Comme ils avaient suivi le reste du programme, ils se sont demandé pourquoi ils avaient rechuté. Nous croyons que c’est parce qu’ils n’avaient pas fini leur ménage intérieur. Ils avaient bien passé leur vie en revue, mais ils avaient omis les points les plus accablants. Ils s’imaginaient seulement être libérés de leur égoïsme et de leur crainte ; ils s’imaginaient seulement avoir montré de l’humilité. Ils n’en avaient pas encore appris assez sur l’humilité, la confiance et l’honnêteté tels que nous les considérons nécessaires, tant qu’ils n’avaient pas dévoilé toute l’histoire de leur vie à quelqu’un.
Plus que la plupart des gens, l’alcoolique mène une double vie. Il est un grand comédien. Il présente à la face du monde son personnage de scène, celui qu’il aime montrer à son entourage. Il cherche à se créer une certaine réputation en sachant au fond de lui-même que ce n’est pas celle qu’il mérite.
L’écart entre sa réputation et sa conduite s’aggrave encore en état d’ébriété. Lorsqu’il reprend ses sens, les quelques faits qui lui reviennent vaguement en mémoire le révoltent. Ces souvenirs sont un cauchemar pour lui. L’idée que quelqu’un ait pu le voir dans cet état le fait trembler. Aussi vite qu’il le peut, il chasse ces pensées loin au fond de lui-même en espérant qu’elles ne referont jamais surface. Il est constamment en proie à la crainte et à la tension, et cela le pousse à boire davantage.
Les psychologues ont tendance à partager notre avis. Nous avons dépensé des milliers de dollars en examens médicaux ; dans de rares cas seulement avons-nous donné aux médecins qui nous traitaient une chance de nous aider. Nous leur avons rarement dit toute la vérité, pas plus que nous n’avons suivi leurs conseils. Peu disposés à être honnêtes avec ces hommes compatissants, nous ne l’étions pas davantage avec les autres. Pas étonnant que tant de membres de la profession médicale aient une piètre opinion des alcooliques et doutent de leurs chances de se rétablir !
Nous devons être parfaitement honnêtes avec quelqu’un si nous voulons vivre longtemps ou heureux ici-bas. Naturellement – et c’est légitime – nous réfléchissons longuement avant de choisir la ou les personnes avec qui nous allons franchir cette étape intime et confidentielle. Ceux qui pratiquent une religion où la confession est obligatoire voudront nécessairement s’adresser à l’autorité désignée pour faire entendre ces révélations. Même si nous ne sommes rattachés à aucune foi particulière, nous avons intérêt à nous confier à un prêtre d’une religion reconnue. Souvent, une telle personne cerne vite notre problème et le comprend. Certes, il nous arrive quelquefois de rencontrer des gens qui ne comprennent pas les alcooliques.
Si nous ne pouvons ou ne désirons pas de cette solution, nous cherchons un ami discret et compréhensif. Cet ami peut être notre médecin ou notre psychologue. Il peut également se trouver dans notre propre famille, mais nous ne pouvons pas dévoiler à notre femme ou à nos parents des choses qui les blesseraient ou les rendraient malheureux. Nous n’avons pas le droit de sauver notre peau au détriment d’une autre personne. Nous faisons ces confidences à quelqu’un qui va comprendre mais qui n’en sera pas affecté. Si la règle nous impose d’être durs avec nous-mêmes, elle nous demande d’être toujours pleins d’égards pour les autres.
Malgré la grande nécessité de se livrer à quelqu’un, il peut arriver qu’un individu soit dans une situation telle qu’il n’y ait personne qui lui convienne. En pareil cas, cette étape peut être reportée, à condition toutefois que l’alcoolique reste disposé à se confier entièrement dès que l’occasion se présentera. Nous le mentionnons parce qu’il est très important que chacun puisse s’adresser à la bonne personne. Il est tout aussi essentiel que cette dernière soit capable de garder des confidences, qu’elle comprenne et approuve entièrement notre démarche, qu’elle n’essaie pas de changer nos projets. En revanche, nous ne devons pas utiliser cela comme un prétexte pour remettre l’étape à plus tard.
Une fois que nous avons choisi qui recevra nos confidences, nous ne perdons pas de temps. Nous avons en mains notre inventaire écrit et nous sommes prêts à parler longtemps. Nous expliquons à notre partenaire ce que nous nous apprêtons à faire et pourquoi nous devons le faire. La personne doit comprendre qu’il s’agit pour nous d’une question de vie ou de mort. Lorsque nous présentons les choses de cette façon, la plupart des gens acceptent avec plaisir de nous aider ; ils se sentent honorés de recevoir nos confidences.
Nous mettons notre orgueil de côté et nous y allons de nos secrets en explicitant bien chaque repli de notre caractère, chaque coin et recoin de notre passé. Une fois que, sans avoir rien caché, nous avons franchi cette étape, nous sommes enchantés. Nous pouvons regarder le monde en face. Lorsque nous sommes seuls, nous nous sentons en paix et parfaitement à l’aise. Nos craintes nous quittent. Nous commençons à sentir la présence immédiate de notre Créateur. Nous avions peut-être jusque-là des convictions spirituelles, mais maintenant nous commençons à vivre une expérience spirituelle. Cette expérience est souvent accompagnée de l’impression très vive que notre problème d’alcool a disparu. Nous avons l’impression d’être sur la Grande Route, marchant main dans la main avec l’Esprit de l’univers.
De retour à la maison, nous nous retirons dans un endroit paisible pendant une heure pour réfléchir soigneusement à ce que nous venons de faire. Nous remercions Dieu du fond du cœur pour nous avoir permis de mieux Le connaître. Reprenant ce livre, nous allons à la page où sont énumérées les Douze Étapes. Nous relisons attentivement les cinq premiers points, nous essayons de voir si nous n’aurions pas omis quelque chose car nous construisons une arche que nous allons traverser pour devenir enfin un être libre. La construction est-elle solide ? Les pierres sont-elles bien en place ? Avons-nous lésiné sur les matériaux de la fondation ? Avons-nous essayé de fabriquer du mortier sans sable ?
Si nous pouvons répondre de façon satisfaisante à ces questions, alors nous passons à la Sixième Étape. Nous avons déjà dit et répété que la bonne volonté est indispensable. Sommes-nous prêts maintenant à laisser Dieu nous enlever toutes les choses que nous avions reconnues comme répréhensibles en nous ? Peut-Il maintenant les prendre toutes et chacune ? Si nous nous accrochons encore à quelque chose dont nous ne voulons pas nous départir, nous demandons à Dieu de nous aider à y renoncer.
Quand nous sommes prêts, nous Lui disons quelque chose qui ressemble à ceci : « Mon Créateur, je suis maintenant СКАЧАТЬ