Pauvre Blaise. Comtesse de Ségur
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Название: Pauvre Blaise

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066089900

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СКАЧАТЬ Jules.

      JULES, très embarrassé

      Blaise!... Je suis venu... Papa m'a dit... Je ne sais pas comment dire... Je veux..., non, je dois... te demander pardon.

      BLAISE, avec surprise

      A moi, pardon! et de quoi donc?

      JULES

      Pour l'autre jour..., la serpe... Michel..., tu te souviens bien?

      BLAISE

      Ah! pour le mensonge! Tiens, je n'y pensais plus. Je ne vous en veux pas bien sûr, Monsieur Jules, et je suis bien fâché que vous ayez pris la peine de faire des excuses. C'est juste, à la vérité, mais cela coûte, et je vous en remercie.»

      Jules, enchanté de se trouver débarrassé de cette tâche pénible, releva la tête, qu'il avait tenue baissée, et, regardant la bonne figure réjouie de Blaise, il lui proposa de venir jouer avec lui au château.

      BLAISE

      Cela, c'est impossible, Monsieur Jules, car papa m'a défendu d'y aller.

      JULES

      Pourquoi donc?

      BLAISE

      Il dit que ce n'est pas ma place, que je ne dois pas m'habituer à fainéanter, mais à l'aider par mon travail.

      JULES

      Oh! que c'est ennuyeux! Attends, je vais le demander à papa.»

      Jules courut à M. de Trénilly et lui demanda la permission d'emmener Blaise.

      LE COMTE

      Je ne demande pas mieux, mon ami, je suis bien aise que tu joues avec Blaise, qui me semble être un bon et brave garçon.

      JULES

      C'est que son père veut qu'il travaille, et ne veut pas qu'il vienne au château.

      LE COMTE

      Son père a raison, mais il lui donnera bien un congé pour terminer votre raccommodement.—Nous donnez-vous Blaise pour l'après-midi, Anfry; nous vous le renverrons ce soir.

      ANFRY

      Je n'ai rien à refuser à Monsieur le comte, pourvu que Blaise ne gêne pas. Je vais l'amener tout à l'heure, quand il sera nettoyé et qu'il aura changé de vêtements.

      LE COMTE

      Pourquoi faire, changer de vêtements? Laissez-lui sa blouse; ce n'est pas fête aujourd'hui.

      ANFRY

      C'est fête pour lui, Monsieur le comte, puisque c'est la première fois qu'il est admis près de Monsieur le comte et de M. Jules. Mais, puisque Monsieur le comte l'aime mieux ainsi, il ira en blouse.»

      Et il alla au jardin, où Blaise bêchait toujours.

      «Blaisot, va te débarbouiller les mains et le visage, et donner un coup de peigne à tes cheveux. Tu vas accompagner M. Jules et jouer avec lui au château.»

      Blaise rougit, moitié de peur et moitié de plaisir, et courut se débarbouiller au baquet. Quand il fut lavé, peigné, il alla rejoindre Jules et le comte, qui l'attendaient dans l'avenue. Ils marchaient devant; Blaise suivait; il n'était pas à son aise, il n'osait parler, et il aurait voulu pouvoir retourner à sa bêche et à son jardin. En arrivant au perron, ils trouvèrent la comtesse avec sa fille qui les attendaient.

      «Vous amenez Blaise! dit la comtesse en s'avançant vers eux. Je suis bien aise de le connaître; on m'a dit du bien de lui. N'aie pas peur, petit, ajouta-t-elle, Hélène ne te mangera pas, et Jules sera content de jouer avec un garçon de son âge.

      —Je n'ai pas peur, Madame, dit Blaise; seulement je ne suis pas à mon aise.

      —Eh bien, tu vas t'y mettre en nous aidant à bêcher et à arranger notre jardin, Blaise, dit Hélène avec un sourire aimable. Venez avec moi, Jules et Blaise, et mettons-nous à l'ouvrage.»

      Et, passant entre eux deux, elle les prit chacun par la main et courut vers un petit jardin que M. de Trénilly leur avait fait arranger près du château.

      «Mais il n'y a rien dans votre jardin, dit Blaise.

      HÉLÈNE

      C'est précisément pour cela que nous voulons l'arranger: tu vas nous aider.

      BLAISE

      Qu'est-ce que vous voulez y mettre: des fleurs ou des légumes?

      —Des fleurs! s'écria Hélène; j'aime tant les fleurs!

      —Des légumes! s'écria Jules! les fleurs m'ennuient.

      HÉLÈNE

      Des fleurs seraient bien plus jolies et viendraient plus vite.

      JULES

      Des légumes sont bien plus utiles; d'ailleurs, je veux des légumes, et si tu mets des fleurs; je les arracherai.

      HÉLÈNE.

      Fais comme tu voudras; je sais qu'il faut toujours te céder.

      BLAISE.

      Pourquoi faut-il que vous cédiez, Mademoiselle?

      HÉLÈNE

      Pour ne pas être battue par lui et grondée par papa, qui croit tout ce que Jules lui dit.

      JULES

      Allons, vite à l'ouvrage! Bêchez, ratissez, pendant que je vais chercher des graines au jardin.»

      Blaise avait envie de résister à Jules et de soutenir Hélène; mais il n'osa pas, et, prenant une bêche, il se mit à l'ouvrage avec une telle ardeur que le jardin fut retourné en moins d'une demi-heure; Hélène l'aidait, mais moins vivement.

      Jules revint avec un sac plein de graines de toute espèce de légumes.

      «Voilà, dit-il, des choux-fleurs, des pois, des radis, des asperges, des navets, des carottes, des laitues, des cardons, des épinards...

      BLAISE

      Mais, Monsieur Jules, tout cela doit être semé sur couche et repiqué quand c'est levé.

      JULES

      Du tout, du tout, je ne veux pas; je veux semer les graines dans mon jardin.

      BLAISE

      Comme vous voudrez, Monsieur Jules; mais il faudra les attendre bien longtemps.

      JULES

      C'est égal, je veux СКАЧАТЬ