Название: De la littérature des nègres
Автор: Henri Grégoire
Издательство: Bookwire
Жанр: Документальная литература
isbn: 4064066087623
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Note 16: (retour) T. III, p. 41, planch. 35.
Note 17: (retour) V. Recueil d'Antiquités, etc., t. V, p. 247. planch. 88; t. VII, p. 285, planch. 81.
La loi mosaïque défendoit de mutiler les hommes; mais Jahn assure, dans son Archéologie biblique, que les rois des Hébreux achetoient des autres nations des eunuques, et spécialement des Noirs18; il ne cite aucune autorité à l'appui de son dire. Toutefois il est possible qu'ils en aient eu, soit par leurs communications avec les Arabes, soit lorsque les flottes de Salomon cingloient d'Aziongaber à Ophir, d'où elles apportoient, dit Flavius Josephe, beaucoup d'ivoire, des singes et des Éthiopiens19: ce qui est incontestable, c'est que l'Égypte commerçoit avec l'Éthiopie, et que les Alexandrins faisoient la traite des Nègres. Athenée et Pline le naturaliste en fournissent la preuve, et Ameilhon s'en appuie dans son histoire du commerce des Égyptiens20.
Note 18: (retour) Archæologia biblica, etc., à J. Ch. Jahn. Viennæ, p. 389.
Note 19: (retour) V. Josephe, Antiq., l. VIII, c. VII, p. 2, Hudson, dans sa traduction latine dit Æthiopes in Mancipia (esclaves); le texte grec ne le dit pas, mais le fait présumer.
Note 20: (retour) p. 85.
Pinkerton croit ceux-ci d'origine assyrienne ou arabe21. Heeren paroît mieux fondé, en les faisant descendre des Éthiopiens, qui eux-mêmes, selon Diodore de Sicile, regardoient les Égyptiens comme une de leurs colonies22. Plus on remonte vers l'antiquité, plus on trouve de relations entre leurs pays respectifs; même écriture, mêmes moeurs, mêmes usages. Le culte des animaux encore subsistant chez presque tous les peuples nègres, étoit celui des Égyptiens; leurs formes étoient celles des Nègres un peu blanchis par l'effet du climat. Hérodote assure que les Colches sont originairement Égyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus23. Ce témoignage infirme les raisonnemens de Browne; les expressions d'Hérodote, dit-il, signifient seulement que les Égyptiens ont un teint basané et des cheveux crépus, comparativement aux Grecs, mais elles n'indiquent pas des Nègres24. A cette assertion de Browne il ne manque que la preuve; le texte d'Hérodote est clair et précis.
Note 21: (retour) V. Modern Geography, in-4° London 1807, t. II, p. 2; et t. III, p. 820 et 833.
Note 22: (retour) L. III, §3.
Note 23: (retour) Hérodote, l. II, n° 104.
Note 24: (retour) V. Nouveau Voyage dans la haute et basse Égypte, par Browne, t. I, c. XII; et Walkenaer, dans les Archives littéraires, etc.
Tout concourt donc à fortifier le système de Volney, qui voit dans les Coptes les représentans des Égyptiens. Ils ont un ton de peau jaunâtre et fumeux, le visage bouffi, l'oeil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse, en un mot la figure mulâtre25. Fondé sur les mêmes observations, Ledyard croit à l'identité des Nègres et des Coptes26. Le médecin Frank, qui étoit de l'expédition d'Égypte, appuie cette opinion par le rapprochement des usages, tels que la circoncision et l'excision pratiquées chez les Coptes et chez les Nègres27; usages qui, au rapport de Ludolphe, se sont conservés chez les Éthiopiens28.
Note 25: (retour) V. Voyages en Syrie et en Égypte, par Volney, nouvelle édit., t. I, p. 10 et suiv.
Note 26: (retour) V. Ledyard, t. I, p. 24.
Note 27: (retour) V. Mémoire sur le commerce des Nègres au Caire, par Louis Franck, in-8°, Paris 1802.
Note 28: (retour) V. Jobi Ludolf, etc., Historia æthiopica, in-fol., 1681, Francoforti ad Mocnum, l. III, c. 1.
Blumenbach a remarqué dans des crânes de momies ce qui caractérise la race nègre. Cuvier n'y trouve pas cette conformité de structure. Ces deux témoignages imposans, mais en apparence contradictoires, se concilient en admettant, comme Blumenbach, trois variétés égyptiennes, dont une rappelle la figure des Indous, une autre celle des Nègres, une troisième propre au climat de l'Égypte, dépend des influences locales: les deux premières s'y confondent par le laps de temps29; la seconde, qui est celle du Nègre, se reproduit, dit Blumenbach, dans la figure du sphinx. Ici Browne vient encore s'inscrire en faux. Il prétend que la statue du sphinx est tellement dégradée, qu'il est impossible d'assigner son véritable caractère30; et Meiners doute si les figures du sphinx représentent des héros ou des génies mal-faisans. Ce sentiment est combattu par l'inspection des sphinx dessinés dans Caylus, Norden, Niehbur et Cassas, examinés sur les lieux par les trois derniers, et depuis par Volney et Olivier31. Ils lui trouvent la figure éthiopienne; d'où Volney conclut qu'à la race noire, aujourd'hui esclave, nous devons nos arts, nos sciences, et jusqu'à l'art de la parole32.
Note 29: (retour) V. De Generis humani varietate nativa, in-8°, Gottingue 1794.
Note 30: (retour) Browne, ibid.
Note 31: (retour) V. Voyage dans l'Empire ottoman, l'Égypte, la Perse, etc., par Olivier, 3. vol. in-4°, Paris 1804-7, t. II, p. 83 et suiv.