Les contemplations: Aujourd'hui, 1843-1856. Victor Hugo
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Название: Les contemplations: Aujourd'hui, 1843-1856

Автор: Victor Hugo

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066082796

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СКАЧАТЬ qui dort trop longtemps.

      Mais songez à ce que vous faites!

      Hélas! cet ange au front si beau,

      Quand vous m'appelez à vos fêtes,

      Peut-être a froid dans son tombeau.

      Peut-être, livide et pâlie,

      Dit-elle dans son lit étroit:

      «Est-ce que mon père m'oublie

      Et n'est plus là, que j'ai si froid?»

      Quoi! lorsqu'à peine je résiste

      Aux choses dont je me souviens,

      Quand je suis brisé, las et triste,

      Quand je l'entends qui me dit: «Viens!»

      Quoi! vous voulez que je souhaite,

      Moi, plié par un coup soudain,

      La rumeur qui suit le poëte,

      Le bruit que fait le paladin!

      Vous voulez que j'aspire encore

      Aux triomphes doux et dorés!

      Que j'annonce aux dormeurs l'aurore!

      Que je crie: «Allez! espérez!»

      Vous voulez que, dans la mêlée,

      Je rentre ardent parmi les forts,

      Les yeux à la voûte étoilée...--

      Oh! l'herbe épaisse où sont les morts!

      Novembre 1846.

      

       Table des matières

      Oh! je fus comme fou dans le premier moment,

      Hélas! et je pleurai trois jours amèrement.

      Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,

      Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance.

      Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé?

      Je voulais me briser le front sur le pavé;

      Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,

      Je fixais mes regards sur cette chose horrible,

      Et je n'y croyais pas, et je m'écriais: Non!

      --Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom

      Qui font que dans le coeur le désespoir se lève?--

      Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,

      Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,

      Que je l'entendais rire en la chambre à côté,

      Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,

      Et que j'allais la voir entrer par cette porte!

      Oh! que de fois j'ai dit: Silence! elle a parlé!

      Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé!

      Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute!

      Car elle est quelque part dans la maison sans doute!

      Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852.

      

       Table des matières

      Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin

      De venir dans ma chambre un peu chaque matin

      Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;

      Elle entrait et disait: «Bonjour, mon petit père;»

      Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait

      Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,

      Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.

      Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,

      Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,

      Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent

      Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,

      Et mainte page blanche entre ses mains froissée

      Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.

      Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,

      Et c'était un esprit avant d'être une femme.

      Son regard reflétait la clarté de son âme.

      Elle me consultait sur tout à tous moments.

      Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants,

      Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,

      Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère

      Tout près, quelques amis causant au coin du feu!

      J'appelais cette vie être content de peu!

      Et dire qu'elle est morte! hélas! que Dieu m'assiste!

      Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste;

      J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux

      Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

      Novembre 1846, jour des morts.

      

       Table des matières

      Quand СКАЧАТЬ