Nouveaux contes de fées pour les petits enfants. Comtesse de Ségur
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Название: Nouveaux contes de fées pour les petits enfants

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066088521

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      L'air de Bonne-Biche était si sévère, que Blondine n'osa pas insister.

      La journée s'acheva assez tristement. Blondine était gênée; Bonne-Biche était mécontente; Beau-Minon était triste.

      Le lendemain, Blondine courut à sa fenêtre; à peine l'eut-elle ouverte que le Perroquet entra.

      «Eh bien, Blondine, vous avez vu le trouble de Bonne-Biche quand vous avez parlé de la Rose? Je vous ai promis de vous indiquer le moyen d'avoir une de ces fleurs charmantes; le voici: vous sortirez du parc, vous irez dans la forêt, je vous accompagnerai, et je vous mènerai dans un jardin où se trouve la plus belle Rose du monde.

      —Mais comment pourrai-je sortir du parc? Beau-Minon m'accompagne toujours dans mes promenades.

      —Tâchez de le renvoyer, dit le Perroquet; et s'il insiste, eh bien, sortez malgré lui.

      —Si cette Rose est bien loin, on s'apercevra de mon absence.

      —Une heure de marche au plus. Bonne-Biche a eu soin de vous placer loin de la Rose, afin que vous ne puissiez pas vous affranchir de son joug.

      —Mais pourquoi me retient-elle captive? Puissante comme elle est, ne pouvait-elle se donner d'autres plaisirs que l'éducation d'un enfant?

      —Ceci vous sera expliqué plus tard, Blondine, quand vous serez retournée près de votre père. Soyez ferme; débarrassez-vous de Beau-Minon après déjeuner, sortez dans la forêt; je vais vous y attendre.»

      Blondine promit et ferma la fenêtre, de crainte que Bonne-Biche ne la surprît.

      Après le déjeuner, Blondine descendit dans le jardin selon sa coutume. Beau-Minon la suivit, malgré quelques rebuffades qu'il reçut avec des miaulements plaintifs. Parvenue à l'allée qui menait à la sortie du parc, Blondine voulut encore renvoyer Beau-Minon.

      «Je veux être seule, dit-elle; va-t'en, Beau-Minon.»

      Beau-Minon fit semblant de ne pas comprendre. Blondine, impatientée, s'oublia au point de frapper Beau-Minon du pied.

      Quand le pauvre Beau-Minon eut reçu le coup de pied de Blondine, il poussa un cri lugubre et s'enfuit du côté du palais.

      Blondine frémit en entendant ce cri; elle s'arrêta, fut sur le point de rappeler Beau-Minon, de renoncer à la Rose, de tout raconter à Bonne-Biche; mais une fausse honte l'arrêta, elle marcha vers la porte, l'ouvrit non sans trembler, et se trouva dans la forêt.

      Le Perroquet ne tarda pas à la rejoindre.

      «Courage, Blondine! encore une heure et vous aurez la Rose, et vous reverrez votre père.»

      Ces mots rendirent à Blondine la résolution qu'elle commençait à perdre; elle marcha dans le sentier que lui indiquait le Perroquet en volant de branche en branche devant elle. La forêt, qu'elle avait crue si belle, près du parc de Bonne-Biche, devint de plus en plus difficile: les ronces et les pierres encombraient le sentier; on n'entendait plus d'oiseaux; les fleurs avaient disparu; Blondine se sentit gagner par un malaise inexplicable; le Perroquet la pressait vivement d'avancer.

      «Vite, vite, Blondine, le temps se passe; si Bonne-Biche s'aperçoit de votre absence et vous poursuit, elle me tordra le cou et vous ne verrez jamais votre père.»

      Blondine, fatiguée, haletante, les bras déchirés, les souliers en lambeaux, allait déclarer qu'elle renonçait à aller plus loin, lorsque le Perroquet s'écria:

      «Nous voici arrivés, Blondine; voici l'enclos où est la Rose.»

      Et Blondine vit au détour du sentier un petit enclos, dont la porte lui fut ouverte par le Perroquet. Le terrain y était aride et pierreux: mais au milieu s'élevait majestueusement un magnifique rosier, avec une Rose plus belle que toutes les roses du monde.

      «Prenez-la, Blondine, vous l'avez bien gagnée», dit le Perroquet.

      Blondine saisit la branche, et, malgré les épines qui s'enfonçaient dans ses doigts, elle arracha la Rose.

      A peine l'eut-elle dans sa main, qu'elle entendit un éclat de rire; la Rose s'échappa de ses mains en lui criant:

      «Merci, Blondine, de m'avoir délivrée de la prison où me retenait la puissance de Bonne-Biche. Je suis ton mauvais génie; tu m'appartiens maintenant.

      —Ha, ha, ha, reprit à son tour le Perroquet, merci, Blondine, je puis maintenant reprendre ma forme d'enchanteur; j'ai eu moins de peine à te décider que je ne le croyais. En flattant ta vanité, je t'ai facilement rendue ingrate et méchante. Tu as causé la perte de tes amis dont je suis le mortel ennemi. Adieu, Blondine.»

      En disant ces mots, le Perroquet et la Rose disparurent, laissant Blondine seule au milieu d'une épaisse forêt.

       Table des matières

       Table des matières

      Blondine était stupéfaite; sa conduite lui apparut dans toute son horreur: elle avait été ingrate envers des amis qui s'étaient dévoués à elle, qui avaient passé sept ans à soigner son éducation. Ces amis voudraient-ils la recevoir, lui pardonner? Que deviendrait-elle si leur porte lui était fermée? Et puis, que signifiaient les paroles du méchant Perroquet: «Tu as causé la perte de tes amis»?

      Elle voulut se remettre en route pour retourner chez Bonne-Biche: les ronces et les épines lui déchiraient les bras, les jambes et le visage; elle continua pourtant à se faire jour à travers les broussailles, et, après trois heures de marche pénible, elle arriva devant le palais de Bonne-Biche et de Beau-Minon.

      Que devint-elle quand, à la place du magnifique palais, elle ne vit que des ruines; quand, au lieu des fleurs et des beaux arbres qui l'entouraient, elle n'aperçut que des ronces, des chardons et des orties? Terrifiée, désolée, elle voulut pénétrer dans les ruines pour savoir ce qu'étaient devenus ses amis. Un gros Crapaud sortit d'un tas de pierres, se mit devant elle et lui dit:

      «Que cherches-tu? N'as-tu pas causé, par ton ingratitude, la mort de tes amis? Va-t'en; n'insulte pas à leur mémoire par ta présence.

      —Ah! s'écria Blondine, mes pauvres amis, Bonne-Biche, Beau-Minon, que ne puis-je expier par ma mort les malheurs que j'ai causés!»

      Et elle se laissa tomber, en sanglotant, sur les pierres et les chardons; l'excès de sa douleur l'empêcha de sentir les pointes aiguës des pierres et les piqûres des chardons. Elle pleura longtemps, longtemps; enfin elle se leva et regarda autour d'elle pour tâcher de découvrir un abri où elle pourrait se réfugier; elle ne vit rien que des pierres et des ronces.

      «Eh СКАЧАТЬ