Nouveaux contes de fées pour les petits enfants. Comtesse de Ségur
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Название: Nouveaux contes de fées pour les petits enfants

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066088521

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СКАЧАТЬ d'arbres, au lieu de se trouver dans sa chambre et dans son lit. Elle appela sa bonne; un miaulement doux lui répondit; étonnée et presque effrayée, elle regarda à terre et vit à ses pieds un magnifique chat blanc qui la regardait avec douceur et qui miaulait.

      «Ah! Beau-Minon, que tu es joli! s'écria Blondine en passant la main sur ses beaux poils, blancs comme la neige. Je suis bien contente de te voir, Beau-Minon, car tu me mèneras à ta maison. Mais j'ai bien faim, et je n'aurais pas la force de marcher avant d'avoir mangé.»

      A peine eut-elle achevé ces paroles, que Beau-Minon miaula encore et lui montra avec sa petite patte un paquet posé près d'elle et qui était enveloppé dans un linge fin et blanc. Elle ouvrit le paquet et y trouva des tartines du beurre; elle mordit dans une des tartines, la trouva délicieuse, et en donna quelques morceaux à Beau-Minon, qui eut l'air de les croquer avec délices.

      Quand elle et Beau-Minon eurent bien mangé, Blondine se pencha vers lui, le caressa et lui dit:

      «Merci, mon Beau-Minon, du déjeuner que tu m'as apporté. Maintenant, peux-tu me ramener à mon père, qui doit se désoler de mon absence?»

      Beau-Minon secoua la tête en faisant un miaulement plaintif.

      «Ah! tu me comprends, Beau-Minon, dit Blondine. Alors, aie pitié de moi et mène-moi dans une maison quelconque, pour que je ne périsse pas de faim, de froid et de terreur dans cette affreuse forêt.»

      Beau-Minon la regarda, fit avec sa tête blanche un petit signe qui voulait dire qu'il comprenait, se leva, fit plusieurs pas et se retourna pour voir si Blondine le suivait.

      «Me voici, Beau-Minon, dit Blondine, je te suis. Mats comment pourrons-nous passer dans ces buissons si touffus? je ne vois pas de chemin.»

      Beau-Minon, pour toute réponse, s'élança dans les buissons, qui s'ouvrirent d'eux-mêmes pour laisser passer Beau-Minon et Blondine, et qui se refermaient quand ils étaient passés. Blondine marcha ainsi pendant une heure; à mesure qu'elle avançait, la forêt devenait plus claire, l'herbe était plus fine, les fleurs croissaient en abondance; on voyait de jolis oiseaux qui chantaient, des écureuils qui grimpaient le long des branches. Blondine, qui ne doutait pas qu'elle allait sortir de la forêt et qu'elle reverrait, son père, était enchantée de tout ce qu'elle voyait; elle se serait volontiers arrêtée pour cueillir des fleurs: mais Beau-Minon trottait toujours en avant, et miaulait tristement quand Blondine faisait mine de s'arrêter.

      Au bout d'une heure, Blondine aperçut un magnifique château. Beau-Minon la conduisit jusqu'à la grille dorée. Blondine ne savait pas comment faire pour y entrer; il n'y avait pas de sonnette, et la grille était fermée. Beau-Minon avait disparu; Blondine était seule.

       Table des matières

       Table des matières

      Beau-Minon était entré par un petit passage qui semblait fait exprès pour lui, et il avait probablement averti quelqu'un du château, car la grille s'ouvrit sans que Blondine eût appelé. Elle entra dans la cour et ne vit personne; la porte du château s'ouvrit d'elle-même. Blondine pénétra dans un vestibule tout en marbre blanc et rare; toutes les portes s'ouvrirent seules comme la première, et Blondine parcourut une suite de beaux salons. Enfin elle aperçut, au fond d'un joli salon bleu et or, une biche blanche couchée sur un lit d'herbes fines et odorantes. Beau-Minon était près d'elle. La biche vit Blondine, se leva, alla à elle et lui dit:

      «Soyez la bienvenue, Blondine; il y a longtemps que moi et mon fils Beau-Minon nous vous Attendons.»

      Et comme Blondine paraissait effrayée:

      «Rassurez-vous, Blondine, vous êtes avec des amis; je connais le roi votre père, et je l'aime ainsi que vous.

      —Oh! Madame, dit Blondine, si vous connaissez le roi mon père, ramenez-moi chez lui; il doit être bien triste de mon absence.

      —Ma chère Blondine, reprit Bonne-Biche en soupirant, il n'est pas en mon pouvoir de vous rendre à votre père; vous êtes sous la puissance de l'enchanteur de la forêt des Lilas. Moi-même je suis soumise à son pouvoir, supérieur au mien; mais je puis envoyer à votre père des songes qui le rassureront sur votre sort et qui lui apprendront que vous êtes chez moi.

      —Comment! Madame, s'écria Blondine avec effroi, ne reverrai-je jamais mon père, mon pauvre père que j'aime tant?

      —Chère Blondine, ne nous occupons pas de l'avenir; la sagesse est toujours récompensée. Vous reverrez votre père, mais pas encore. En attendant, soyez docile et bonne. Beau-Minon et moi nous ferons tout notre possible pour que vous soyez heureuse.»

      Blondine soupira et répandit quelques larmes. Puis elle pensa que c'était mal reconnaître la bonté de Bonne-Biche que de s'affliger d'être avec elle; elle se contint donc et s'efforça de causer gaiement.

      Bonne-Biche et Beau-Minon la menèrent voir l'appartement qui lui était destiné. La chambre de Blondine était toute tapissée de soie rose brodée en or: les meubles étaient en velours blanc, brodés admirablement avec les soies les plus brillantes. Tous les animaux, les oiseaux, les papillons, les insectes y étaient représentés. Près de la chambre de Blondine était son cabinet de travail. Il était tendu en damas bleu de ciel brodé en perles fines. Les meubles étaient en moire d'argent rattachée avec de gros clous en turquoise. Sur le mur étaient accrochés deux magnifiques portraits représentant une jeune et superbe femme et un charmant jeune homme; leurs costumes indiquaient qu'ils étaient de race royale.

      «De qui sont ces portraits, Madame? demanda Blondine à Bonne-Biche.

      —Il m'est défendu de répondre à cette question, chère Blondine. Plus tard vous le saurez. Mais voici l'heure du dîner; venez, Blondine, vous devez avoir appétit.»

      Blondine, en effet, mourait de faim; elle suivit Bonne-Biche et entra dans une salle à manger où était une table servie bizarrement. Il y avait un énorme coussin en satin blanc, placé par terre pour Bonne-Biche; devant elle, sur la table, était une botte d'herbes choisies, fraîches et succulentes. Près des herbes était une auge en or, pleine d'une eau fraîche et limpide. En face de Bonne-Biche était un petit tabouret élevé, pour Beau-Minon; devant lui était une écuelle en or, pleine de petits poissons frits et de cuisses de bécassines; à côté, une jatte en cristal de roche, pleine de lait tout frais.

      Entre Bonne-Biche et Beau-Minon était le couvert de Blondine; elle avait un petit fauteuil en ivoire sculpté, garni de velours nacarat rattaché avec des clous en diamant. Devant elle était une assiette en or ciselé, pleine d'un potage délicieux de gelinottes et de becfigues. Son verre et son carafon étaient taillés dans du cristal de roche; un petit pain mollet était placé à côté d'une cuiller qui était en or ainsi que la fourchette. La serviette était en batiste si fine, qu'on n'en avait jamais vu de pareille. Le service de la table se faisait par des gazelles qui étaient d'une adresse merveilleuse; elles servaient, découpaient et devinaient СКАЧАТЬ