Les petites filles modèles. Comtesse de Ségur
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Название: Les petites filles modèles

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Книги для детей: прочее

Серия:

isbn: 4064066074869

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СКАЧАТЬ tu vois bien qu'elle est trop petite; elle ne sait pas. Dis-moi, Marguerite, où allais-tu avec ces méchants chevaux qui t'ont fait tomber dans le trou?

      MARGUERITE.

      J'allais voir ma tante; je n'aime pas ma tante; elle est méchante, elle gronde toujours. J'aime mieux rester avec maman... et avec vous, ajouta-t-elle en baisant la main de Camille et de Madeleine.

      Camille et Madeleine embrassèrent la petite Marguerite.

      MARGUERITE.

      Comment vous appelle-t-on?

      CAMILLE.

      Moi, je m'appelle Camille, et ma sœur s'appelle Madeleine.

      MARGUERITE.

      Eh bien! vous serez mes petites mamans. Maman Camille et maman Madeleine.»

      Tout en causant, elles étaient arrivées au château. Mme de Fleurville s'était empressée d'envoyer chercher un médecin et avait fait coucher Mme de Rosbourg dans un bon lit. Son nom était gravé sur une cassette qui se trouvait dans sa voiture, et sur les malles attachées derrière. On avait bandé sa blessure pour arrêter le sang, et elle reprenait connaissance par degrés. Au bout d'une demi-heure, elle demanda sa fille, qu'on lui amena.

      Marguerite entra bien doucement, car on lui avait dit que sa maman était malade. Camille et Madeleine l'accompagnaient.

      «Pauvre maman, dit-elle en entrant, vous avez mal à la tête?

      —Oui, mon enfant, bien mal.

      —Je veux rester avec vous, maman.

      —Non, ma chère petite; embrasse-moi seulement, et puis tu t'en iras avec ces bonnes petites filles; je vois à leur physionomie qu'elles sont bien bonnes.

      —Oh oui! maman, bien bonnes; Camille m'a donné sa poupée; une bien jolie poupée!... et Madeleine m'a fait manger une tartine de confitures.»

      Mme de Rosbourg sourit de la joie de la petite Marguerite, qui allait parler encore, lorsque Mme de Fleurville, trouvant que la malade s'était déjà trop agitée, conseilla à Marguerite d'aller jouer avec ses deux petites mamans, pour que sa grande maman pût dormir.

      Marguerite, après avoir encore embrassé Mme de Rosbourg, sortit avec Camille et Madeleine.

       Table des matières

       Table des matières

      MADELEINE.

      Prends tout ce que tu voudras, ma chère Marguerite; amuse-toi avec nos joujoux.

      MARGUERITE.

      Oh! les belles poupées! En voilà une aussi grande que moi.... En voilà encore deux bien jolies!... Ah! cette grande qui est couchée dans un beau petit lit! elle est malade comme pauvre maman.... Oh! le beau petit chien! comme il a de beaux cheveux! on dirait qu'il est vivant. Et le joli petit âne.... Oh! les belles petites assiettes! des tasses, des cuillers, des fourchettes! et des couteaux aussi! Un petit huilier, des salières! Ah! la jolie petite diligence!... Et cette petite commode pleine de robes, de bonnets, de bas, de chemises aux poupées!... Comme c'est bien rangé!... Les jolis petits livres! Quelle quantité d'images! il y en a plein l'armoire!»

      Camille et Madeleine riaient de voir Marguerite courir d'un jouet à l'autre, ne sachant lequel prendre, ne pouvant tout tenir ni tout regarder à la fois, en poser un, puis le reprendre, puis le laisser encore, et, dans son indécision, rester au milieu de la chambre, se tournant à droite, à gauche, sautant, battant des mains de joie et d'admiration. Enfin elle prit la petite diligence attelée de quatre chevaux, et elle demanda à Camille et à Madeleine de sortir avec elle pour mener la voiture dans le jardin.

      Elles se mirent toutes trois à courir dans les allées et sur l'herbe; après quelques tours, la diligence versa. Tous les voyageurs qui étaient dedans se trouvèrent culbutés les uns sur les autres; une glace de la portière était cassée.

      «Ah! mon Dieu, mon Dieu! s'écria Marguerite en pleurant, j'ai cassé votre voiture, Camille. J'en suis bien fâchée; bien sûr, je ne le ferai plus.

      CAMILLE.

      Ne pleure pas, ma petite Marguerite, ce ne sera rien. Nous allons ouvrir la portière, rasseoir les voyageurs à leurs places, et je demanderai à maman de faire mettre une autre glace.

      MARGUERITE.

      Mais si les voyageurs ont mal à la tête, comme maman?

      MADELEINE.

      Non, non, ils ont la tête trop dure. Tiens, vois-tu, les voilà tous remis, et ils se portent à merveille.

      MARGUERITE.

      Tant mieux! J'avais peur de vous faire de la peine.»

      La diligence relevée, Marguerite continua à la traîner, mais avec plus de précaution, car elle avait un très bon cœur, et elle aurait été bien fâchée de faire de la peine à ses petites amies.

      Elles rentrèrent au bout d'une heure pour dîner, et couchèrent ensuite la petite Marguerite, qui était très fatiguée.

       Table des matières

       Table des matières

      Pendant que les enfants jouaient, le médecin était venu voir Mme de Rosbourg: il ne trouva pas la blessure dangereuse, et il jugea que la quantité de sang qu'elle avait perdu rendait une saignée inutile et empêcherait l'inflammation. Il mit sur la blessure un certain onguent de colimaçons, recouvrit le tout de feuilles de laitue qu'on devait changer toutes les heures, recommanda la plus grande tranquillité, et promit de revenir le lendemain.

      Marguerite venait voir sa mère plusieurs fois par jour; mais elle ne restait pas longtemps dans la chambre, car sa vivacité et son babillage agitaient Mme de Rosbourg tout en l'amusant. Sur un coup d'œil de Mme de Fleurville, qui ne quittait presque pas le chevet de la malade, les deux sœurs emmenaient leur petite protégée.

      Les soins attentifs de Mme de Fleurville remplirent de reconnaissance et de tendresse le cœur de Mme de Rosbourg; pendant sa convalescence elle exprimait souvent le regret de quitter une personne qui l'avait traitée avec tant d'amitié.

      «Et pourquoi donc me quitteriez-vous, chère amie? dit un jour Mme de Fleurville. Pourquoi ne vivrions-nous pas ensemble? Votre petite Marguerite est parfaitement heureuse avec Camille СКАЧАТЬ