La Cible Zéro. Джек Марс
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу La Cible Zéro - Джек Марс страница 9

Название: La Cible Zéro

Автор: Джек Марс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Шпионские детективы

Серия:

isbn: 9781094310312

isbn:

СКАЧАТЬ

      “…C’est vrai.” Reid s’efforça de sourire à nouveau. “Bien sûr. Merci encore, Monsieur Thompson. Je vous le ferai savoir si nous avons besoin de quoi que ce soit.”

      Thompson acquiesça et repartit chez lui en trottinant sur la pelouse. Le Directeur Adjoint Cartwright avait assuré à Reid que le vieil homme était quelqu’un de valeur. Thompson était un agent de la CIA à la retraite et, même s’il n’était plus sur le terrain depuis plus de vingt ans, il était clairement ravi, voire même désireux, d’être à nouveau utile.

      Reid soupira et referma la porte derrière lui. Il la verrouilla et réactiva l’alarme de sécurité (ce qui devenait un rituel à chaque fois qu’il ouvrait ou fermait la porte), puis se tourna et découvrit Maya, debout face à lui, dans le couloir.

      “C’était quoi ça ?” demanda-telle.

      “Oh, rien du tout. Monsieur Thompson passait juste me dire bonjour.”

      Maya croisa de nouveau les bras. “Et moi qui croyais qu’on était sur la bonne voie.”

      “Ne soit pas ridicule,” répondit Reid d’un air léger. “Thompson est juste un vieil homme inoffensif…”

      “Inoffensif ? Il se balade avec une arme partout où il va,” protesta Maya. “Et ne crois pas que je ne le vois pas regarder chez nous par sa fenêtre. On dirait qu’il nous espionne…” Elle entrouvrit légèrement la bouche. “Oh mon dieu, il est au courant pour toi ? Monsieur Thompson est un espion, lui aussi ?”

      “Pff, Maya, Je ne suis pas un espion…”

      En fait, pensa-t-il, c’est exactement ce que tu es…

      “Je ne le crois pas !” s’exclama-t-elle. “C’est pour ça qu’il joue les nounous avec nous quand tu t’absentes ?”

      “Oui,” admit-il à voix basse. Il n’avait pas besoin de lui dire les choses qu’elle ne demandait pas, mais il ne servait à rien non plus de lui cacher les choses qu’elle devinait si précisément dans tous les cas.

      Il s’attendait à ce qu’elle soit en colère et commence à porter de nouvelles accusations mais, au lieu de ça, elle secoua la tête et murmura, “Incroyable. Mon père est un espion et notre voisin d’à côté est garde du corps à ses heures perdues.” Puis, à sa grande surprise, elle se pendit à son cou, manquant de faire tomber les boîtes à pizza dans sa main. “Je sais bien que tu ne peux pas tout me dire. Je demande juste un peu de vérité, c’est tout.”

      “Ouais, ouais,” chuchota-t-il. “Je mets juste en péril la sécurité internationale pour être un bon père. Allez, va réveiller ta sœur avant que les pizzas ne refroidissent. Et Maya ? Pas un mot de tout ça à Sara.”

      Il entra dans la cuisine, sortit des assiettes, des serviettes, et remplit trois verres de soda. Quelques instants plus tard, Sara déboula dans la pièce, se frottant les yeux après sa sieste.

      “Coucou, Papa,” marmonna-t-elle.

      “Hello, ma puce. Assieds-toi. Est-ce que tu dors bien ces temps-ci ?”

      “Mouais,” murmura-t-elle vaguement. Sara s’empara d’une part de pizza et en mordit la pointe, mâchant lentement, la bouche en cercle.

      Il s’inquiétait pour elle, mais il tâcha de ne rien laisser paraître. Il attrapa une part de la pizza aux saucisses et aux poivrons verts. Elle était juste devant sa bouche quand Maya intervint, lui arrachant des mains.

      “Attends, tu fais quoi là ?” demanda-t-elle.

      “…Je mange ? Du moins, j’essaie.”

      “Euh, non. Tu as un rencart, tu t’en souviens ?”

      “Quoi ? Non, c’est demain…” Il s’arrêta, pris d’un doute. “Oh, mon dieu, c’est ce soir, pas vrai ?” Il se tapa le front de la main.

      “Ben oui,” répondit Maya, la bouche pleine de pizza.

      “Et d’abord, ce n’est pas un rencart. C’est un dîner avec une amie.”

      Maya haussa les épaules. “D’accord. Mais si tu ne files pas te préparer, tu vas être en retard à ton ‘dîner avec une amie.’”

      Il regarda sa montre. Elle avait raison : il était censé retrouver Maria à dix-sept heures.

      “Allez, ouste. Va te changer.” Elle le poussa hors de la cuisine et il se dépêcha de monter l’escalier.

      Avec tout ce qui se passait et ses efforts permanents pour évincer ses propres pensées, il avait presque oublié sa promesse de voir Maria. Ces quatre dernières semaines, plusieurs semi-tentatives avortées de se revoir s’étaient produites. Il y avait toujours un truc qui se mettait en travers, d’un côté ou de l’autre, même s’il devait bien avouer que les excuses venaient essentiellement de lui. Maria avait fini par en avoir marre et avait non seulement arrêté une date pour leur sortie, mais également choisi un lieu à mi-chemin entre Alexandria et Baltimore, où elle vivait, s’il promettait de venir au rendez-vous.

      Elle lui manquait. Sa présence lui manquait. Ils n’avaient pas seulement été collègues à l’agence : ils avaient eu une aventure, mais Reid ne s’en souvenait quasiment pas. Pas du tout même. La seule chose qu’il savait, c’est que quand il était près d’elle, il avait la sensation distincte d’être en compagnie de quelqu’un qui tenait à lui : une amie, quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance et peut-être même un peu plus que ça.

      Il se dirigea vers son dressing et enfila des vêtements qu’il jugeait adéquats pour l’occasion. Il était fan du style classique, même s’il avait bien conscience que sa garde-robe le vieillissait probablement d’au moins dix ans. Il avait passé un pantalon à pinces kaki, une chemise boutonnée à carreaux et une veste en tweed avec des coudières en cuir.

      “C’est ça que tu vas mettre ?” demanda Maya, le faisant sursauter. Elle était adossée au montant de la porte de sa chambre, grignotant tranquillement une croûte de pizza.

      “C’est quoi le problème avec ma tenue ?”

      “Le problème, c’est qu’on dirait que tu sors juste de tes cours. Allez.” Elle le prit par le bras pour le ramener face à son dressing, puis commença à fouiller dans ses vêtements. “Pff, Papa, tu t’habilles comme si tu étais octogénaire…”

      “Comme si j’étais quoi ?”

      “Rien !” rétorqua-t-elle. “Ah. Voilà.” Elle sortit un blazer noir de sa penderie, le seul qu’il avait. “Enfile ça, avec quelque chose de gris en dessous. Ou blanc. Un tee-shirt ou un polo. Débarrasse-toi de ce pantalon ringard et mets un jean. Foncé. Coupe slim.”

      À la requête de sa fille, il changea de tenue pendant qu’elle attendait dans le couloir. Il se dit qu’il allait sûrement devoir s’habituer à ce curieux renversement des rôles. À un moment, il était le père surprotecteur et, l’instant d’après, il devait relever les défis de sa fille astucieuse.

      “C’est beaucoup mieux,” dit Maya alors qu’il se présentait devant elle. “Tu as l’air presque prêt СКАЧАТЬ