Название: La Cible Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Шпионские детективы
isbn: 9781094310312
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Un flingue sur la table, petit, un LC9 neuf millimètres argenté. Kate gesticule des mains en direction de l’arme, comme si c’était un objet maudit. “Pourquoi est-ce que tu possèdes un truc pareil, Reid ?”
“C’est… juste pour se protéger,” mens-tu.
“Se protéger ? Est-ce que tu sais au moins t’en servir ? Et si l’une des filles était tombée dessus ?”
“Elles ne feraient pas…”
“Tu sais à quel point Maya peut être curieuse. Bon sang, Je ne veux même pas savoir comment tu te l’es procuré. Je ne veux pas de ce truc chez nous. S’il te plaît, débarrasse-toi de ça.”
“Bien sûr. Je suis désolé, Katie.” Katie… le nom que tu lui réserve quand elle est en colère.
Tu prends délicatement le flingue sur la table, comme si tu ne savais pas comment le manipuler.
Une fois qu’elle sera partie au travail, tu devras récupérer les onze autres armes planquées dans toute la maison. Leur trouver de meilleures cachettes.
“Professeur ?” le jeune homme blond, Wright, regardait Reid d’un air inquiet. “Vous allez bien ?”
“Euh… ouais.” Reid se redressa et se râcla la gorge. Il avait mal aux doigts : il avait serré fort les bords du bureau quand le souvenir l’avait happé. “Ouais, désolé.”
Il n’avait plus aucun doute à présent. Il était sûr d’avoir perdu au moins un souvenir de Kate.
“Euh… désolé les jeunes, mais je ne me sens pas très bien tout à coup” dit-il à ses élèves. “C’est arrivé subitement. Disons, euh, qu’on va en rester là pour aujourd’hui. Je vais vous donner de la lecture et nous reprendrons tout ça lundi.”
Ses mains tremblèrent pendant qu’il leur donnait les numéros de pages à lire. De la sueur se mit à perler sur son front, alors que les étudiants quittaient la pièce. La brune du troisième rang s’arrêta devant son bureau. “Vous n’avez vraiment pas l’air bien, Professeur Lawson. Vous voulez que l’on prévienne quelqu’un ?”
Une migraine était en train de se former à l’avant de son crâne, mais il se força à esquisser un sourire qu’il espérait agréable. “Non, merci, ça va aller. J’ai juste besoin de me reposer.”
“OK. Bon rétablissement, Professeur.” Elle quitta également la salle de cours.
Dès qu’il se retrouva seul, il fouilla dans le tiroir de son bureau, trouva des cachets d’aspirine et les avala avec l’eau qu’il sortit d’une bouteille dans son sac.
Il s’enfonça dans sa chaise et attendit que son rythme cardiaque se calme. Les souvenirs n’avaient pas seulement eux un impact mental ou émotionnel sur lui, ils avaient également eu un effet réellement physique. L’idée de perdre les souvenirs qu’il avait de Kate, alors qu’il l’avait déjà perdue elle, lui donnait la nausée.
Au bout de quelques minutes, la sensation de malaise dans son estomac commença à s’estomper, contrairement aux pensaient qui affluaient dans son esprit. Il ne pouvait plus se chercher d’excuses : il devait prendre une décision. Il allait devoir déterminer quoi faire ensuite. Chez lui, dans une boîte sur son bureau, se trouvait la lettre lui indiquant vers qui se tourner pour obtenir de l’aide : un médecin suisse du nom de Guyer, le neurochirurgien qui lui avait installé le suppresseur de mémoire dans la tête. Si quelqu’un pouvait l’aider à retrouver la mémoire, c’était bien lui. Reid venait de passer ce dernier mois à changer sans cesse d’avis, à savoir s’il devait ou non tenter de retrouver totalement ses souvenirs.
Mais des souvenirs concernant sa femme étaient partis et il n’avait aucun autre moyen de savoir si d’autres choses avaient été effacées avec le suppresseur.
À présent, il était prêt.
CHAPITRE SEPT
“Regarde-moi,” dit l’Imam Khalil en arabe. “S’il te plaît.”
Il posa les mains sur les épaules du garçon dans un geste paternel et s’agenouilla légèrement pour se retrouver face à face avec lui. “Regarde-moi,” dit-il à nouveau. Ce n’était pas une demande, mais un ordre énoncé gentiment.
Omar avait du mal à regarder Khalil dans les yeux. Au lieu de ça, il regardait son menton et la barbe noire impeccable, parfaitement rasée au niveau du cou. Il regardait les revers de son costume marron foncé, largement plus cher et plus raffiné que n’importe lequel des vêtements qu’Omar avait portés dans sa vie. Cet homme plus âgé sentait bon, et il parlait au garçon comme s’ils étaient égaux, avec un respect que personne d’autre ne lui avait témoigné avant. Pour toutes ces raisons, Omar ne pouvait pas regarder Khalil dans les yeux.
“Omar, sais-tu ce qu’est un martyr ?” demanda-t-il. Sa voix était claire, mais pas forte. Le garçon n’avait d’ailleurs jamais entendu l’Imam crier.
Omar secoua la tête. “Non, Imam Khalil.”
“Un martyr est une sorte de héros. Mais il est plus que ça : c’est un héros qui se donne pleinement à une cause. On se souvient d’un martyr. On célèbre un martyr. Toi, Omar, tu seras célébré. On se souviendra de toi. Tu seras aimé pour toujours. Et tu sais pourquoi ?”
Omar acquiesça faiblement, mais ne répondit pas. Il croyait aux enseignements de l’Imam, s’était accroché à eux comme à un gilet de sauvetage, encore plus depuis la bombe qui avait tué sa famille. Même après avoir été forcé de quitter sa patrie, la Syrie, par des dissidents. Il avait du mal, toutefois, à croire ce que l’Imam Khalil lui avait dit il y a quelques jours à peine.
“Tu es béni,” dit Khalil. “Regarde-moi, Omar.” Avec beaucoup de difficulté, Omar leva les yeux pour rencontrer ceux de Khalil, bruns, doux, amicaux et intenses à la fois. “Tu es le Mahdi, le dernier des Imams. Le Rédempteur qui débarrassera le monde de ses pêcheurs. Tu es un sauveur, Omar. Tu comprends ?”
“Oui, Imam.”
“Et tu y crois, Omar ?”
Le garçon n’en était pas sûr. Il ne se sentait pas spécial, ni important ou béni par Allah, mais il répondit quand même, “Oui, Imam. J’y crois.”
“Allah m’a parlé,” dit doucement Khalil, “et il m’a dit ce que nous devons faire. Tu te souviens de ce que tu dois faire ?”
Omar acquiesça. Sa mission était assez simple, bien que Khalil se soit assuré que le garçon n’ait aucun doute sur ce qu’elle signifiait pour lui.
“Bien, bien.” Khalil esquissa un grand sourire. Ses dents parfaitement blanches brillaient sous le soleil. “Avant de nous séparer, Omar, me ferais-tu l’honneur de prier avec moi un moment ?”
Khalil tendit la main, et Omar la saisit. Elle était chaude et douce dans la sienne. L’Imam ferma les yeux et ses lèvres se mirent à bouger à ses paroles muettes.
“Imam СКАЧАТЬ