Название: La Traque
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781094304946
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Il faisait froid à cette époque de l’année dans le nord de l’état de New York, et la neige tombait. La visibilité n’était pas bonne du tout. C’était la première fois que Riley était armée et elle n’était pas sûre d’y survivre.
En regardant à travers les flocons tourbillonnants, Riley vit que l’agent spécial Jake Crivaro était plus en sécurité à l’abris d’un gros SUV. Crivaro, son partenaire et mentor, avait l’air inquiet quand leurs regards se croisèrent. Riley aurait voulu lui faire savoir qu’elle allait bien. Comme les six policiers locaux qui venaient d’arriver avec eux, Riley et Crivaro portaient leurs gilets en Kevlar. Mais Riley savait qu’il ne devait pas trop s’y fier. Un tir bien placé, en pleine tête ; ou même un tir chanceux ; pouvait lui être fatal.
Crivaro leva un porte-voix à ses lèvres.
— Ici l’agent spécial Jake Crivaro du FBI, cria-t-il. Nous vous avons encerclés. Vous n’avez aucune issue. Sortez de là les mains en l’air.
Aucune réponse ne vint de la chambre de motel où les deux suspects étaient terrés. Tout ce qu’ils purent entendre était un étrange sifflement provenant du vent.
Riley sortit prudemment sa tête de derrière la petite voiture, essayant d’apercevoir la chambre de motel. C’est alors que survint un claquement aiguë accompagné d’un son perçant et strident, quelque chose entre un sifflement et un bourdonnement.
Une balle l’avait frôlée. Riley rentra sa tête à l’abris. Elle haleta en réalisant…
C’est la première fois qu’on me tire dessus.
Elle avait eu beaucoup d’entraînement à balles réelles, mais aucune d’entre elles ne l’avait visée personnellement.
Comme Crivaro et les autres policiers l’avaient fait, elle avait déjà dégainé son arme, un Glock semi-automatique de calibre 40.
L’arme semblait maladroite dans ses mains.
Elle se rappela qu’elle devait être heureuse d’avoir récemment obtenu une autorisation pour quelque chose de plus puissant que le pistolet de calibre 22 qu’on lui avait donné en même temps que son badge du FBI. Mais celui-ci lui était moins familier, et elle ne savait pas encore ce qu’elle allait devoir faire avec.
Elle savait qu’il ne fallait pas encore riposter, et apparemment, tous les autres membres de l’équipe aussi. Ils feraient tout ce qu’ils pourraient pour mettre fin à cette situation sans coups de feu inutiles.
Elle devinait que certains des policiers qui étaient rassemblés à proximité pensaient la même chose. Peut-être que certains d’entre eux étaient aussi novices qu’elle. Depuis qu’elle avait terminé sa formation au FBI l’année dernière, Riley s’était demandé comment elle se comporterait en se retrouvant dans ce genre de situation pour la première fois.
Et maintenant qu’elle était au milieu de tout cela, elle n’en avait toujours aucune idée.
Une chose était sûre, elle n’était pas prise de panique. En fait, elle n’avait pas du tout peur. Elle avait plutôt l’impression d’être en dehors de son corps à observer la scène, comme une sorte témoin impartial. La situation semblait complètement irréelle, presque onirique. Mais elle savait que tout son corps était inondé d’adrénaline et qu’elle devait garder la tête froide.
Elle se sentait un peu rassurée par le fait qu’au moins une personne de son équipe savait exactement ce qu’elle faisait. C’était loin d’être la première expérience de ce genre pour l’agent Crivaro. L’homme trapu était une légende au bureau pour son palmarès impressionnant de résolution d’affaires difficiles.
Riley s’appuya contre la voiture, attendant un signe ou des instructions de son mentor. Dans ce moment de calme avant la tempête, elle repensa au briefing au poste de police avec le reste de l’équipe. Cela ne s’était passé que peu de temps auparavant, mais il semblait que des jours ou même des semaines s’étaient écoulés depuis. Ils avaient tous été pleinement informés au sujet des meurtriers qu’ils allaient essayer d’appréhender.
« Des gosses. Juste deux gamins », s’était-elle dit en voyant la photo des deux suspects.
Orin Rhodes, 17 ans, et sa petite amie de 15 ans, Heidi Wright, avaient commencé leur série de meurtres quelques jours plus tôt dans la ville voisine de Hinton. Tout avait commencé par un acte tragique de pur désespoir.
Heidi avait appelé Orin au téléphone pour lui dire qu’elle était en danger chez elle. Orin avait pris l’arme de son père et s’était rendu chez Heidi, où il l’avait trouvée en train d’être agressée sexuellement par son père et son frère. Orin avait tué les deux agresseurs de la fille.
Puis Heidi avait pris l’arme de son propre père, et Orin et elle s’étaient enfuis. À court d’argent, ils avaient essayé de voler un magasin d’alcool. Mais le vol avait mal tourné, et ils avaient fini par tuer le gérant et un employé du magasin.
La police n’était pas sûre de ce qui s’était passé ensuite. Ils savaient que les enfants étaient arrivés dans la ville de Jennings, où ils avaient tourmenté et tué deux personnes parfaitement innocentes ; un homme d’âge moyen et une jeune fille de dix-sept ans. Puis, le couple de tueurs avait encore disparu.
C’est alors que les autorités locales avaient demandé l’aide du FBI. Ils avaient trouvé le comportement des adolescents si déroutant qu’ils avaient spécifiquement demandé l’aide de l’Unité d’Analyse Comportementale.
Riley et l’agent Crivaro étaient venus de Quantico pour leur apporter toute l’aide possible. Il était clair pour eux qu’Orin et Heidi avaient ressenti une sorte de satisfaction à se livrer à ces meurtres improvisés. Ils avaient probablement ressenti l’envie de recommencer. Ils n’avaient plus besoin de raison pour tuer, et leur folie n’allait pas s’arrêter de sitôt.
Au moment où Riley et Crivaro avaient analysé la situation, les policiers locaux avaient déterminé qu’Heidi et Orin se cachaient dans ce motel. Les deux agents s’étaient joints à l’équipe de force de l’ordre qui partait les capturer… ou les tuer si nécessaire.
À présent, ils étaient tous sur ce parking, la neige tombant autour d’eux. Un des adolescents avait salué leur arrivée par un coup de feu de la fenêtre de la chambre du motel, et un deuxième coup de feu avait été tiré à l’instant, manquant de peu Riley elle-même.
Et maintenant ? se demanda Riley.
L’agent Crivaro parla à nouveau dans son porte-voix sur un ton presque sympathique et aimable.
— Orin, Heidi, ne rendez pas les choses pires qu’elles ne le sont déjà. Nous ne voulons pas d’ennuis. Tout ce que nous voulons, c’est parler. Tout peut s’arranger. Sortez avec vos mains bien en évidence, tous les deux.
Un autre silence s’installa avant que la voix d’un jeune homme ne se fasse entendre par la fenêtre.
— Nous avons un otage.
Riley СКАЧАТЬ