Название: Avant Qu’il Ne Traque
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un mystère Mackenzie White
isbn: 9781640294950
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« Ça arrive souvent dans le coin, les suicides ? »
« Oh oui, » dit Tate, avec un sourire nerveux. « C’est le moins que l’on puisse dire. Il y a trois ans, six personnes se sont suicidées en sautant de ce fichu pont, établissant une sorte de record pour tout l’État de Virginie. L’année suivante, il y en a eu trois. L’année dernière, cinq. »
« C’était tous des gens du coin ? » demanda Mackenzie.
« Non. Parmi ces quatorze personnes, seulement quatre vivaient dans un rayon de quatre-vingt kilomètres. »
« Et à votre connaissance, est-ce qu’il y aurait une sorte de légende urbaine ou de raisonnement en particulier qui pousseraient ces gens à se jeter de ce pont ? »
« Bien sûr, il y a des histoires qui circulent, » dit Tate. « Mais ce genre d’histoires existent avec à peu près tous les ponts désaffectés du pays. Je ne sais pas vraiment. Je mets ça sur le compte de ce fichu fossé des générations. De nos jours, quand les jeunes sont blessés dans leurs sentiments, ils pensent que se suicider est la solution. C’est plutôt triste. »
« Et concernant les meurtres ? » demanda Mackenzie. « Quel est le taux d’homicides à Kingsville ? »
« Il y en a eu deux l’année dernière. Et pour l’instant, seulement un cette année. C’est une petite ville tranquille. Tout le monde se connaît et si tu n’apprécies pas quelqu’un, tu t’arranges pour en rester éloigné. Mais pourquoi cette question ? Est-ce que vous pensez qu’il pourrait s’agir d’un meurtre ? »
« Je ne sais pas encore, » dit Mackenzie. « Mais deux corps en quatre jours retrouvés au même endroit… Je pense que ça vaut la peine d’y regarder de plus près. Est-ce que vous savez si Kenny Skinner et Malory Thomas se connaissaient ? »
« Probablement, mais je ne sais pas s’ils se connaissaient bien. Comme je vous le disais… tout le monde se connaît à Kingsville. Mais si vous vous demandez s’il est possible que Kenny se soit suicidé suite à la mort de Malory, là, j’en doute. Il y avait une différence d’âge de cinq ans entre eux et ils ne traînaient pas vraiment avec les mêmes amis, d’après ce que j’en sais. »
« Est-ce que je peux jeter un œil au corps ? » demanda Mackenzie.
« Allez-y, » dit Tate, en s’éloignant instantanément d’elle pour rejoindre les autres policiers qui ratissaient la scène de crime.
Mackenzie s’approcha avec appréhension de la pierre et du corps de Kenny Skinner. Plus elle se rapprochait du cadavre, plus elle se rendait compte des dégâts qui avaient été causés. Elle avait vu des scènes assez répugnantes dans le cadre de son travail, mais celle-ci était l’une des pires.
Le filet de sang provenait de l’endroit où la tête de Kenny s’était écrasée contre le rocher. Elle ne prit pas la peine de l’examiner de plus près car les traces rouges et noires éclairées par les projecteurs n’étaient pas vraiment quelque chose dont elle voulait se souvenir plus tard le soir. L’énorme fracture à l’arrière de la tête avait affecté le reste du crâne, en déformant les traits du visage. Elle vit également l’endroit où le torse et l’estomac semblaient avoir été gonflés depuis l’intérieur.
Elle fit de son mieux pour faire abstraction de tout ça et se mit à examiner les vêtements et la peau à nu de Kenny afin d’y déceler tout indice d’origine criminelle. Dans la lumière éblouissante mais néanmoins insuffisante des projecteurs, c’était difficile d’en être tout à fait certaine mais après quelques minutes, Mackenzie n’eut rien remarqué de spécial. Quand elle s’éloigna, elle sentit son corps se détendre. Ses muscles s’étaient apparemment tendus au moment où elle observait le cadavre.
Elle retourna auprès du shérif Tate, qui était occupé à parler avec un autre policier. Ils évoquaient le fait de devoir prévenir la famille.
« Shérif, est-ce qu’il serait possible d’obtenir les dossiers concernant ces quatorze suicides au cours des trois dernières années ? »
« Oui, bien sûr. Je vais de suite appeler le commissariat et m’assurer à ce que les dossiers vous y attendent. Et puis… je pense qu’il y a quelqu’un à qui vous devriez peut-être parler. Il y a une femme en ville qui travaille de chez elle comme psychiatre et éducatrice spécialisée. Ça fait un peu plus d’un an qu’elle insiste sur le fait que tous ces suicides à Kingsville ne peuvent pas seulement être des suicides. Il est possible qu’elle vous apporte des informations que vous ne trouveriez pas dans les rapports. »
« Ce serait vraiment super. »
« Je ferai ajouter ses coordonnées aux dossiers à vous transmettre. Vous en avez terminé ici ? »
« Pour l’instant, oui. Est-ce que je pourrais avoir votre numéro pour pouvoir vous contacter plus facilement ? »
« Bien sûr. Mais ce fichu téléphone n’arrête pas de se planter. Il faut que je fasse une mise à jour. Ça fait au moins cinq mois que j’aurais dû la faire. Alors, si vous m’appelez et que vous tombez directement sur la boîte vocale, ce n’est pas parce que j’ignore votre appel. Je vous rappellerai tout de suite. Il y a un truc qui ne fonctionne pas avec cette machine. Je hais les téléphones portables, de toute façon. »
Après sa diatribe sur la technologie moderne, Tate lui donna son numéro de portable et elle le sauvegarda sur son téléphone.
« Je vous retrouve d’ici peu, » dit Tate. « Le médecin légiste est sur le point d’arriver. Je serai vraiment content de pouvoir enfin bouger ce cadavre. »
Ça pouvait sembler irrespectueux à dire mais quand Mackenzie se retourna et vit à nouveau l’état pitoyable dans lequel se trouvait le corps, elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui.
CHAPITRE CINQ
Il était 22h10 quand elle entra dans le commissariat. L’endroit était complètement désert et les seuls signes de vie émanaient d’une femme qui avait l’air de s’ennuyer assise derrière un bureau – qui faisait probablement office de dispatch pour le département de police de Kingsville – et de deux policiers qui avaient une conversation animée sur la politique dans le couloir derrière le bureau où était assise la femme.
En dépit de son aspect plutôt terne, le commissariat avait l’air d’être très bien organisé. La femme assise derrière le bureau avait déjà fait des copies de tous les dossiers dont le shérif Tate lui avait parlé et les avait rangés dans un classeur pour les donner à Mackenzie dès son arrivée. Mackenzie la remercia et lui demanda si elle pouvait lui recommander un hôtel dans la région. Il s’avéra que Kingsville n’avait qu’un seul motel et qu’il se trouvait à moins de trois kilomètres du commissariat de police.
Dix minutes plus tard, Mackenzie ouvrait la porte de sa chambre au Motel 6. Elle était très certainement restée dans des hôtels bien pires au cours de sa carrière au FBI, mais ce n’était clairement pas le genre d’endroit à recevoir des éloges sur Yelp ou Google. Elle n’accorda que très peu d’attention à l’aspect rudimentaire de la chambre, elle posa les dossiers sur la petite table СКАЧАТЬ