Название: Avant qu’il ne pèche
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un mystère Mackenzie White
isbn: 9781640292956
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« Je pense que oui. L’approche religieuse est manifeste ici. Le seul fait d’utiliser la crucifixion le suggère. Mais il y a une grande différence entre utiliser l’acte de la crucifixion en tant que message et utiliser l’image de la crucifixion. »
« Je pense que je vois où tu veux en venir, » dit Ellington. « Mais vas-y, continue. »
« Pour les chrétiens, l’image de la crucifixion est juste une sorte de représentation. Dans les enquêtes qui nous occupent, la mort en tant que conséquence de la crucifixion ne semble pas être l’objectif. Si c’était le cas, les corps ne présenteraient probablement aucune blessure. De fait… le christianisme serait bien différent si le Christ était déjà mort au moment où on l’avait cloué sur la croix. »
« Donc tu penses que l’assassin crucifie ces hommes juste pour le spectacle ? »
« Il est trop tôt pour le dire, » dit Mackenzie. Elle fit une pause pour avaler une longue gorgée de son café. « Mais je penche plutôt pour un non. Les deux hommes étaient des religieux… des personnes responsables d’une église d’une manière ou d’une autre. Les exposer pendus à la manière de la figure chrétienne sur laquelle reposent ces églises, est plus qu’un signe. Il doit y avoir une sorte de mobile derrière tout ça. »
« Tu viens juste de faire référence au Christ en tant que figure chrétienne. Je pensais que tu croyais en Dieu. »
« Et j’y crois, » dit Mackenzie. « Mais pas avec la force et le genre de conviction de quelqu’un comme Ned Tuttle. Et quand on en arrive aux histoires bibliques – le serpent qui parle, l’arche de Noé, les étapes de la crucifixion – je pense que la foi passe à l’arrière-plan et repose sur une sorte de croyance aveugle. Et je ne suis pas à l’aise avec ça. »
« Waouh, » dit Ellington en souriant. « C’était une réponse détaillée. Moi… j’opte plutôt pour la réponse Je ne sais pas. Alors… en ce qui concerne le mobile que tu mentionnais, comment on fait pour le découvrir ? » demanda Ellington.
« Bonne question. Je pensais commencer avec la famille du père Costas. Il n’y a pas grand-chose dans le dossier. Alors, je pense… »
Elle fut interrompue par la sonnerie du téléphone d’Ellington. Il l’attrapa rapidement et fronça les sourcils en jetant un coup d’œil à l’écran. « C’est McGrath, » dit-il avant de décrocher.
Mackenzie écouta la conversation d’Ellington, sans pouvoir comprendre dans son entièreté ce qui était dit. Après moins d’une minute, Ellington raccrocha et remit son téléphone en poche.
« Et bien, » dit-il. « On dirait que tu vas devoir rendre visite à la famille Costas toute seule. McGrath m’a demandé de rentrer pour un boulot concernant une affaire sur laquelle il a été plutôt mystérieux. »
« Ce qui veut probablement dire qu’il s’agit d’un travail fastidieux, » dit Mackenzie. « Quelle chance ! »
« Tout de même… c’est bizarre qu’il me retire aussi vite de cette affaire alors que nous n’avons encore aucune piste. Ça doit sûrement dire qu’il a subitement toute confiance en toi. »
« Et pas toi ? »
« Tu sais ce que je veux dire, » dit Ellington, en souriant.
Mackenzie avala une autre gorgée de son café, un peu contrariée de se rendre compte qu’il était déjà terminé. Elle jeta la tasse dans la poubelle et rassembla les dossiers et son téléphone, prête pour la prochaine étape. Mais elle se rendit d’abord au comptoir afin de commander un autre café avant de partir.
Ça allait apparemment être une très longue journée. Et sans Ellington pour la maintenir en alerte, elle allait définitivement avoir besoin d’un café.
Mais en même temps, de longues journées amenaient en général des pistes – de la productivité. Et si tout allait comme Mackenzie le souhaitait, elle trouverait l’assassin avant qu’il n’ait même eu le temps de planifier un autre meurtre.
CHAPITRE QUATRE
Après avoir déposé Ellington sur le parking des bureaux du FBI (et après un baiser rapide mais passionné avant de partir), Mackenzie se rendit en direction de l’église catholique du Cœur Béni. Elle ne s’attendait pas à y trouver grand-chose, alors elle ne fut pas déçue de voir que c’était exactement ce qui l’attendait.
Les portes avaient été remplacées mais elles étaient des répliques exactes de celles qu’elle avait vues sur les photos de la scène de crime. Elle monta les escaliers, qui étaient bien plus raffinés et ornés que ceux de l’église presbytérienne, et se dirigea vers les nouvelles portes. Puis elle leur tourna le dos et regarda en direction de la rue. Elle ne put s’empêcher de se demander s’il y avait un symbolisme supplémentaire dans le fait de clouer des hommes aux portes d’entrée d’une église.
Peut-être qu’ils sont supposés regarder en direction de quelque chose en particulier, pensa Mackenzie. Mais tout ce qu’elle put voir fut des voitures garées, quelques piétons et des panneaux de signalisation.
Elle regarda par terre, près de l’embrasure des portes. Elle y vit quelques petites taches qui pourraient être n’importe quoi. Mais elle avait déjà vu cette couleur auparavant – la couleur du sang une fois séché sur du béton de couleur claire.
Elle regarda de nouveau en direction des escaliers et essaya d’imaginer un homme y traîner un cadavre. Ça n’avait pas dû être une tâche aisée, c’est sûr. Bien sûr, elle n’avait pas la certitude que Costas soit mort au moment où il avait été cloué à la porte, mais cela semblait être l’hypothèse qui tenait le plus la route.
Alors qu’elle se tenait devant les doubles portes et regardait autour d’elle, elle se remémora les faits repris dans le dossier. Le même type de clous a été utilisé ici et à l’église presbytérienne. La seule lésion similaire sur les deux corps est une large entaille qui leur traversait le front – peut-être une allusion à la couronne d’épines portée par le Christ.
Se représenter une vision aussi horrible sur le perron où elle se trouvait était difficile à imaginer. En général, les gens ne pensaient pas à la mort et au sang quand ils se tenaient devant les portes d’une église.
Et peut-être que c’est justement ça, le but. Peut-être que ça a un lien avec le mobile de l’assassin.
Ayant la sensation d’être peut-être sur une piste, Mackenzie redescendit les escaliers en direction de la rue. Ça lui faisait bizarre de continuer sans Ellington à ses côtés, mais au moment où elle se retrouva dans la voiture, toutes ses pensées étaient de nouveau concentrées sur l’enquête.
***
Pour la seconde fois aujourd’hui, Mackenzie entra dans une maison remplie de gens. Le père Costas vivait dans une jolie maison en briques à un étage, en périphérie du centre-ville. Une femme lui ouvrit la porte et se présenta comme une paroissienne du Cœur Béni. Elle guida Mackenzie dans un petit boudoir et lui demanda de patienter un instant.
Quelques minutes plus tard, une femme plus âgée entra dans la pièce. Elle avait l’air СКАЧАТЬ