Название: Si elle savait
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un mystère Kate Wise
isbn: 9781640295872
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Deb secoua la tête. « J’en suis sûre, Kate. Ils sont sortis ensemble pendant trois ans et je ne lui ai jamais fait confiance. Nous sommes certains qu’il l’a frappée au moins à deux reprises mais Julie n’a jamais voulu en parler. Il avait mauvais caractère. Même lui le dit. »
« Je suis sûre que la police… »
« Nous te le demandons comme une faveur, » l’interrompit Deb. « Je veux que tu y jettes un coup d’œil. Je veux que tu t’impliques dans cette affaire. »
« Deb, je suis à la retraite. Tu le sais, non ? »
« Je le sais. Mais je sais aussi combien le boulot te manque. Kate… l’homme qui a assassiné ma fille n’a rien eu de plus qu’une petite frayeur et quelques heures dans une salle d’interrogatoire. Et maintenant, il est confortablement installé chez lui pendant que je suis occupée à organiser l’enterrement de ma fille. Ce n’est pas juste, Kate. S’il te plaît… est-ce que tu peux y jeter un coup d’œil ? Je sais que tu ne peux pas le faire de manière officielle mais… quoi que tu puisses faire, je t’en serais vraiment reconnaissante. »
Il y avait tellement de chagrin dans le regard de Deb que Kate le ressentit jusqu’au fond de son âme. Tout lui disait de camper sur ses positions – de ne pas donner de faux espoirs à Deb. Mais en même temps, Deb avait raison. Son boulot lui avait vraiment manqué. Et même s’il s’agissait juste de donner quelques coups de fil au commissariat de Richmond ou même à ses anciens collègues du FBI, c’était déjà quelque chose.
Ce serait en tout cas toujours mieux que de continuer à penser de manière obsessive à sa carrière passée, en faisant des visites en solitaire au stand de tir.
« Voici ce que je peux faire, » dit Kate. « Quand j’ai pris ma retraite, j’ai aussi perdu toute mon influence. Bien sûr, ça arrive qu’on m’appelle de temps en temps pour avoir mon avis, mais je n’ai plus aucune autorité. De plus, cette affaire serait de toute façon en-dehors de ma juridiction, même si j’étais encore en service. Mais je vais passer quelques coups de fil à mes anciens contacts et m’assurer que les preuves qui ont permis de le relâcher sont solides. Franchement, Deb, c’est le mieux que je puisse faire. »
Elle vit tout de suite la gratitude envahir le visage de Deb et de Jim. Deb l’embrassa à nouveau mais cette fois-ci, elle sanglota. « Merci. »
« Ce n’est pas un souci, » dit Kate. « Mais je ne peux vraiment rien promettre. »
« Nous le savons, » dit Jim. « Mais au moins maintenant, nous savons aussi que quelqu’un de compétent veille sur nous. »
Kate n’était pas à l’aise avec l’idée qu’ils la voient comme une force de police personnelle pour les aider. Et elle n’aimait pas non plus le fait qu’ils partent du principe que la police ne soit pas de leur côté. Mais elle savait aussi que ça avait beaucoup à voir avec le chagrin qu’ils ressentaient et la manière dont ça les aveuglait dans leur recherche de réponses. Alors elle décida de fermer les yeux là-dessus pour l’instant.
Elle se rappela combien elle était fatiguée vers la fin de sa carrière – pas vraiment physiquement mais plutôt émotionnellement. Elle avait toujours adoré son boulot, mais il lui arrivait également souvent de clôturer une enquête et de se dire : Mon dieu, ça commence à me fatiguer, tout ça…
Ça lui était arrivé de plus en plus souvent au cours des dernières années.
Mais cette fois-ci, il n’était plus question d’elle.
Elle serra son amie dans ses bras et se rendit compte que, malgré tous les efforts déployés pour laisser le passé derrière soi – que ce soit une relation ou une carrière – il parvenait toujours à nous rattraper.
CHAPITRE TROIS
Kate ne perdit pas une minute. Elle rentra chez elle et resta assise un moment à son bureau. Elle regarda par la fenêtre, en direction de son petit jardin. Les rayons du soleil traversaient la vitre, projetant un rectangle de lumière sur le parquet en bois. Le parquet, comme le reste de la maison, montrait les marques et les cicatrices de sa construction dans les années 20. Cette maison était située dans le quartier Carytown de Richmond, un endroit où Kate n’avait pas l’impression d’être à sa place. Carytown était un petit quartier branché de la ville et elle savait déjà qu’elle finirait sûrement par en déménager très bientôt. Elle avait assez d’argent pour acheter une maison où elle voulait mais l’idée seule de déménager l’épuisait.
C’était ce genre de manque de motivation qui avait peut-être fait que la retraite soit si difficile pour elle. Et à ça, se combinait le fait qu’elle refuse d’oublier la personne qu’elle avait été au cours de ces trente années passées au FBI. Quand ces deux émotions se combinaient, elle se sentait le plus souvent démotivée et perdue.
Mais maintenant il y avait la demande faite par Deb et Jim Meade. Bien sûr, c’était une demande peu judicieuse mais Kate ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à passer quelques coups de fil. Si elle n’obtenait aucune information, elle pourrait toujours rappeler Deb pour lui dire qu’elle avait fait de son mieux.
Son premier appel fut au commissaire adjoint de la police d’État de Virginie, un homme du nom de Clarence Greene. Ils avaient travaillé en étroite collaboration sur différentes enquêtes au cours des dix dernières années de sa carrière et ils se vouaient un respect mutuel. Elle espérait que l’année écoulée n’avait pas totalement balayé cette relation. Sachant que Clarence ne se trouvait jamais dans son bureau, elle choisit d’appeler directement sur son portable.
Au moment où elle commençait à croire qu’il n’allait pas décrocher, elle fut accueillie par une voix familière. Pendant un instant, Kate eut l’impression de n’avoir jamais quitté son boulot.
« Agent Wise, » dit Clarence. « Comment allez-vous ? »
« Bien, » dit-elle. « Et vous ? »
« Comme d’habitude. Mais je dois admettre… que je pensais ne plus jamais voir votre nom s’afficher sur l’écran de mon téléphone. »
« Oui, à ce sujet, » dit Kate. « Je suis désolée de vous demander ça après plus d’une année de silence, mais j’ai une amie qui vient juste de perdre sa fille. Je lui ai promis que je garderais un œil sur l’enquête. »
« Qu’est-ce que vous voulez savoir ? » demanda Clarence.
« Eh bien, le suspect principal était l’ex petit ami de sa fille. Apparemment, il a été arrêté, puis relâché trois heures plus tard. Et naturellement, les parents se demandent pourquoi. »
« Oh, » dit Clarence. « Écoutez… Wise, je ne peux pas vous divulguer ce genre d’informations. Et avec tout le respect que je vous dois, c’est quelque chose que vous devriez déjà savoir. »
« Je n’essaie pas de m’immiscer dans l’enquête, » dit Kate. « Je me demandais juste pourquoi on n’a pas expliqué aux parents la raison pour laquelle le seul suspect avait été relâché. C’est une mère en deuil qui cherche des réponses et… »
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