Attendre . Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ une piste.

      Ce mot ébranla Riley...

      Chance.

      C’était étrange d’utiliser ce mot à propos d’une chose aussi malencontreuse que le meurtre d’une femme.

      Mais Crivaro avait de toute évidence pensé ce qu’il avait dit. Elle se demandait à quel point il avait dû s’endurcir, après tant d’années à faire ce travail comme il l’avait fait.

      Était-il complètement immunisé à l’horreur ?

      Elle fut incapable de le dire au ton de sa voix alors qu’il poursuivait...

      — De plus, le mari de Janet Davis a laissé McCune inspecter les photos qu’elle avait prises au cours des derniers mois. McCune a trouvé quelques photos prises dans un magasin de costumes.

      Riley se sentit piquée d’intérêt.

      — Vous voulez dire le genre de magasin qui vend des costumes de clown ?

      Crivaro acquiesça.

      — Ça a l’air prometteur, n’est-ce pas ?

      — Mais qu’est-ce que ça signifie ? ajouta Riley.

      — Difficile à dire, répondit Crivaro. A part que Janet Davis s’intéressait suffisamment aux costumes pour vouloir les prendre en photo. Son mari s’est souvenu qu’elle en avait parlé, mais elle ne lui a pas dit où. McCune essaie maintenant de déterminer dans quel magasin les photos ont été prises. Il m’appellera quand ce sera fait. Ça ne devrait pas lui prendre longtemps.

      Crivaro garda le silence un moment.

      Puis il jeta un coup d’œil à Riley.

      — Vous tenez le coup ? demanda-t-il.

      — Ça va, dit Riley.

      — Vous êtes sûre ? demanda Crivaro. Vous avez l’air pâle, comme si vous couviez quelque chose.

      C’était vrai, bien sûr. Le cocktail nausées matinales et ce qu’elle venait de voir l’avaient définitivement bouleversée. Mais la dernière chose qu’elle voulait avouer à Crivaro était qu’elle était enceinte.

      — Je vais bien, insista-t-elle.

      — Je suppose que vous avez ressenti quelque chose à propos du tueur, ajouta Crivaro.

      Riley hocha la tête silencieusement.

      — Y a-t-il autre chose que je devrais savoir, à part la possibilité qu’il ait effrayé la victime à mort ?

      — Pas grand-chose, dit Riley. Sauf qu’il est...

      Elle hésita, puis trouva le mot qu’elle cherchait…

      — Sadique.

      Tandis qu’ils roulaient en silence, Riley se souvint du spectacle du corps débordant de la civière. Elle éprouva un regain d’horreur à l’idée que la victime ait dû subir autant d’humiliation et d’indignité même dans la mort.

      Elle se demanda quel genre de monstre pouvait souhaiter ça à qui que ce soit.

      Aussi proche qu’elle se soit momentanément sentie du tueur, elle savait qu’elle ne pourrait ne serait-ce que commencer à comprendre le fonctionnement malade de son esprit.

      Et elle était certaine qu’elle ne le souhaitait pas.

      Mais qu’est-ce qui pouvait bien l’attendre encore d’ici la fin de cette affaire ?

      Et qu’adviendra-t-il, après tout ça ?

      C’est à ça que ma vie va ressembler ?

      CHAPITRE HUIT

      Bien que Riley et Crivaro entraient dans l’immeuble J. Edgar Hoover, propre et climatisé, elle sentait encore la laideur de la scène du crime s’accrocher à elle. C’était comme si l’horreur avait pénétré jusqu’aux pores de sa peau. Comment pourrait-elle un jour s’en débarrasser, tout spécialement de l’odeur ?

      Pendant le trajet en voiture un peu avant, Crivaro avait assuré à Riley que l’odeur qu’elle avait remarquée dans le champ n’était pas celle du corps. Comme Riley l’avait deviné, c’était celle des ordures laissées par le carnaval. Janet Davis n’était pas morte depuis assez longtemps pour que son cadavre ne produise une odeur pareille, et les corps des amies assassinées de Riley lorsqu’elle les avait retrouvés à Lanton non plus.

      Riley n’avait jusqu’alors pas senti l’odeur d’un cadavre en décomposition.

      Crivaro avait dit une chose pendant qu’il conduisait...

      Vous le saurez quand vous le sentirez.

      Ce n’était pas quelque chose que Riley attendait avec impatience.

      A nouveau, elle se demanda...

      Mais qu’est-ce que je fais là ?

      Crivaro et elle prirent l’ascenseur jusqu’à un étage occupé par des dizaines de laboratoires médico-légaux. Elle suivit Crivaro dans un couloir jusqu’à arriver devant une pièce avec une pancarte qui disait « CHAMBRE NOIRE ». Un jeune homme grand et aux cheveux longs se tenait debout, adossé à côté de la porte.

      Crivaro et Riley se présentèrent au jeune homme, qui hocha la tête et dit…

      — Je suis Charlie Barrett, technicien légiste. Vous arrivez juste à temps. Je fais une pause après avoir analysé les négatifs de l’appareil trouvé au parc Lady Bird Johnson. J’allais juste y retourner pour en développer quelques-unes. Entrez, entrez.

      Charlie conduisit Riley et Crivaro dans un petit couloir baigné d’une lumière ambrée. Puis ils franchirent une deuxième porte vers une pièce inondée de la même lumière bizarre.

      La première chose qui frappa réellement Riley, c’était l’odeur âcre et piquante des produits chimiques.

      Curieusement, elle ne trouva pas cette odeur désagréable.

      Au contraire, elle lui semblait presque...

      Purifiante, réalisa Riley.

      Pour la première fois depuis qu’elle avait quitté le champ où ils avaient trouvé le corps, cette odeur aigre et persistante de déchets avait disparu.

      Même le sentiment d’horreur s’était un peu estompé, et les nausées de Riley avaient disparu.

      Ce fut une véritable délivrance.

      Riley regarda tout autour d’elle à travers la lumière tamisée et étrange, fascinée par tout l’équipement sophistiqué.

      Charlie tendit une feuille de papier ornée de rangées d’images et l’examina dans la faible lumière.

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