Название: Choix de contes et nouvelles traduits du chinois
Автор: Various
Издательство: Public Domain
Жанр: Рассказы
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Les deux vieillards Hou-Kong et Tan-Lao, ainsi que tous les habitants du village, se prosternèrent avec respect; ils virent long-temps encore Tsieou-Sien qui, du milieu de son nuage, leur faisait des signes d'adieux. – Puis tout disparut.
Cet endroit a changé son nom en celui de Ching-Sien-Ly, le village de l'Immortel qui monte aux cieux. On l'appelle aussi le village des Cent Fleurs.
Comme le maître du jardin avait toujours chéri les fleurs,
Obéissant à sa voix, les immortels descendaient le visiter;
Sa cabane, ses plantes, ses arbres ont été enlevés au ciel
avec lui:
Le Tao-Sse Hoay-Nan n'a pas besoin de purifier l'or par
le feu.
LE BONZE KAY-TSANG
SAUVÉ DES EAUX.
HISTOIRE BOUDDHIQUE
La ville de Tchang-Ngan9, dans le Chen-Si, est le lieu où les Empereurs ont successivement établi leur cour, depuis les Tcheou, les Tsin et les Han jusqu'à nos jours. Elle est partagée entre trois îles étincelantes comme des écharpes brodées, huit bras de rivières baignent ses murs: aussi jouit-elle d'une grande célébrité.
Quand Taï-Tsong, de la dynastie des grands Tang, prit les rênes du gouvernement, il data de l'année Tching-Kwan10. Or, la 13e année de son règne, l'Empire jouissait d'une paix profonde; les huit provinces payaient le tribut et les quatre mers reconnaissaient la souveraineté de la Chine.
Un jour, Taï-Tsong était sur son trône; les magistrats civils et militaires, réunis autour de lui, achevaient de faire leur cour, lorsque le ministre Oey-Tching sortit des rangs des courtisans et s'adressant à l'Empereur: «Aujourd'hui, dit-il, que le calme le plus parfait est rétabli dans le royaume, que les huit provinces sont pacifiées et tranquilles, il serait bon d'ouvrir, conformément aux lois de l'antiquité, un concours général, et d'y appeler les lettrés recommandables par leur sagesse et leurs lumières; afin de choisir parmi eux et de tirer parti de leurs capacités, pour ramener le peuple à la vertu. – La proposition de mon digne ministre est pleine de raison, répondit Taï-Tsong. »
Aussitôt il rendit un décret qui fut promulgué dans toutes les villes, dans tous les districts, dans toutes les provinces et jusque dans les camps. Il portait que les lettrés initiés à la lecture des livres classiques, capables d'en pénétrer le sens et de le développer avec clarté, et de présenter les trois compositions pour le doctorat, eussent à se rendre au concours général de la capitale.
L'ordonnance impériale parvint au pays de Haï-Tcheou. Un jeune homme nommé Tchin-Ngo, dont le titre honorifique était Kwang-Jouy (le Bouton brillant), aperçut cette affiche à la porte du palais. De retour chez lui, il dit à sa mère Tchang-Chy: «Un édit émané du trône proclame un concours dans la province du sud, afin de pouvoir, d'après le résultat de l'examen, employer les lettrés, selon leurs vertus et leurs talents. Votre fils a le désir de s'y présenter; s'il obtient une magistrature ou un grade quelconque, il donnera de l'éclat à son nom, se mariera et élèvera des enfants qui soutiendront l'honneur de sa famille. Votre fils est tout décidé; seulement, il tenait à consulter sa mère avant de partir.
– «Mon fils, répondit Tchang-Chy, vous êtes versé dans la connaissance des livres classiques: pendant l'enfance on étudie, et arrivé à l'âge mûr on tire parti de son savoir; ainsi, il faut aller comme les autres à cet examen. Mais durant le voyage soyez attentif à ce que vous ferez, et si vous obtenez quelque emploi, revenez au plus vite vers votre mère. »
Kwang-Jouy ordonna aussitôt à ses domestiques de tout disposer pour le départ, puis, après avoir pris congé de sa mère, il se mit en route et ne tarda pas à arriver dans la capitale. Le concours venait de s'ouvrir: Kwang-Jouy présenta ses compositions; l'issue de l'examen prouva qu'il était admis, et son nom fut porté le troisième sur la liste. Le grand souverain de la dynastie des Tang, de son pinceau impérial, lui conféra le titre de docteur; ensuite le lauréat, monté sur un cheval, parcourut la ville pendant trois jours.
Or, comme il passait devant la porte du palais habité par le premier ministre Oey-Tching, la fille de ce dignitaire, appelée Ouen-Kiao (et aussi Moan-Tang-Kiao), se trouvait dans son appartement tout tapissé de festons et de guirlandes. Cette jeune personne, qui n'était pas mariée encore, tenait à la main une petite balle de soie, qu'elle allait lancer pour deviner, par le sort, l'époux qui lui était destiné.
Dans ce moment le nouveau docteur vint à paraître sous le balcon: la fille de Oey-Tching vit en lui, au premier coup-d'œil, un homme au-dessus du vulgaire; et quand elle reconnut que c'était un des vainqueurs du dernier concours, son cœur fut rempli de joie; saisissant donc la petite balle, elle la jeta rapidement, de manière qu'elle allât frapper le bonnet de gaze noire du docteur Kwang-Jouy. Il entendit alors avec surprise une charmante musique de flûtes et de hautbois retentir dans le palais; bientôt une dizaine de servantes, descendues de l'étage supérieur, arrêtèrent son cheval à la bride et l'introduisirent lui-même dans le palais pour accomplir l'union.
Le ministre sortit de la grande salle, accompagné de son épouse, accueillit le docteur avec beaucoup de politesse et le pria d'entrer, puis il lui accorda la main de sa fille. Kwang-Jouy s'inclina jusqu'à terre, et lorsque les époux eurent achevé réciproquement toutes les civilités dictées par les rites, le jeune homme salua respectueusement ses nouveaux parents des titres de beau-père et belle-mère.
Un grand repas fut commandé par Oey-Tching; la nuit se passa en réjouissances, et les époux furent conduits par la main dans l'appartement parfumé.
Le lendemain, à la cinquième veille, Taï-Tsong siégeait sur son trône dans le palais des clochettes d'or; les officiers civils et militaires étaient venus faire leur cour. L'Empereur demanda quel emploi il convenait d'accorder au nouveau docteur Kwang-Jouy. Le ministre prit la parole et dit: «Votre sujet fait observer que la préfecture11 de Kiang-Tcheou est la seule qui se trouve vacante, et il ose la demander pour Kwang-Jouy. »
Taï-Tsong lui accorda cette faveur, en intimant au nouveau magistrat l'ordre de partir immédiatement pour le lieu de sa résidence et d'y arriver dans le délai qui lui était assigné. Après avoir témoigné sa reconnaissance l'Empereur, Kwang-Jouy revint à l'hôtel du ministre, afin de s'entendre avec son épouse sur les préparatifs du voyage; puis il prit congé de ses parents, et partit en compagnie de Ouen-Kiao pour le Kiang-Tcheou.
Ils quittèrent donc la capitale et poursuivirent leur marche. Le printemps faisait sentir sa douce influence: une brise attiédie balançait la tige des saules, une pluie fine tombant goutte à goutte arrosait le calice empourpré des fleurs. Profitant de l'occasion offerte par la direction de la route, Kwang-Jouy alla saluer sa mère et lui présenter son épouse. Tchang-Chy témoigna toute sa joie de voir son fils marié, et revenu vers elle d'après sa recommandation. Elle écouta avec intérêt le récit que lui fit le nouveau docteur de ses triomphes, de son mariage et de sa nomination. Kwang-Jouy terminait en exprimant le désir d'emmener sa mère; cette proposition plut à la vieille dame, qui se disposa en conséquence. On partit, et en quelques jours on fut rendu à l'auberge de Ouan-Hoa, où l'on prit quelque repos.
Tchang-Chy, s'étant trouvée subitement indisposée, dit à son fils: «Je suis malade, il est à propos СКАЧАТЬ
9
Le mot Tchang-Ngan signifie proprement
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An 627 de J. – C.
11
Le mot de
Le fleuve Kiang, le plus grand de la Chine, avec le Fleuve-Jaune (Hoang-Ho), prend sa source dans les montagnes du Tibet et se jette dans la Mer Orientale, après un cours de 600 lieues.