Название: Henri IV (2e partie)
Автор: Уильям Шекспир
Издательство: Public Domain
Жанр: Драматургия
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LE JUGE. – Allons, soyez honnête homme, soyez honnête homme. Et que Dieu bénisse votre expédition!
FALSTAFF. – Votre seigneurie voudrait-elle me prêter seulement un millier de guinées pour monter mon équipage?
LE JUGE. – Pas un penny, pas un penny. Vous êtes trop vif à vouloir vous charger de croix 15. Adieu, faites bien mes compliments à mon cousin de Westmoreland.
(Il sort avec l'huissier.)
FALSTAFF. – Si j'en fais rien, je veux bien qu'on me berne sur la couverture d'un coffre 16. L'homme ne peut pas plus séparer la vieillesse de l'avarice, qu'il ne peut chasser la luxure d'un jeune corps. Mais aussi l'un est pris de la goutte, et l'autre prend… 17 Ce qui fait que je n'ai plus rien à leur souhaiter. – Page!
LE PAGE. – Monsieur!
FALSTAFF. – Combien y a-t-il dans ma bourse?
LE PAGE. – Sept groats et deux pence.
FALSTAFF. – Je ne sais aucun remède contre cette consomption de la bourse. Emprunter ne sert qu'à la faire traîner, et traîner jusqu'à la fin; mais le mal reste incurable. Tiens; va porter cette lettre à milord de Lancastre, celle-ci au prince, cette autre au comte de Westmoreland, celle-ci, c'est pour la vieille mistriss Ursule, à qui je promets toutes les semaines de l'épouser, depuis que j'ai aperçu le premier poil blanc à mon menton. A propos de cela, vous savez où me rejoindre. (Le page sort.) La peste soit de cette goutte 18 ou que la goutte soit de l'autre! Car je ne sais de la goutte ou de l'autre lequel fait le diable autour de mon gros orteil. Il n'y a pas grand mal, si je fais un peu de halte; je donnerai mes guerres pour cause de mes souffrances, et ma pension en paraîtra d'autant plus juste; avec de l'esprit, on tire parti de tout: je ferai servir mes infirmités à mon bien-être.
SCÈNE III
L'ARCHEVÊQUE D'YORK. – Vous venez d'entendre nos motifs, et vous connaissez nos ressources; à présent, mes nobles et dignes amis, je vous prie tous de déclarer franchement ce que vous pensez de nos espérances; et d'abord, vous, lord maréchal, qu'en dites-vous?
MOWBRAY. – Je conviens qu'il y a lieu à prendre les armes; mais je voudrais voir un peu mieux comment, avec ce que nous avons de forces, nous pourrons parvenir à faire tête, avec quelque confiance et quelque sûreté, aux troupes et à la puissance du roi.
HASTINGS. – Le nombre actuel de nos troupes, d'après la dernière revue, monte à vingt-cinq mille hommes d'élite, et derrière nous de vastes ressources reposent sur l'espérance des secours du puissant Northumberland, dont le coeur brûle d'une flamme allumée par les injures.
BARDOLPH. – Ainsi, lord Hastings, voici donc l'état de la question; pouvons-nous, avec les vingt-cinq mille hommes que nous avons actuellement, tenir tête au roi, sans Northumberland?
HASTINGS. – Avec lui, ils peuvent suffire.
BARDOLPH. – Eh! oui, sans doute, avec lui. Mais si, sans lui, nous nous croyons trop faibles, mon avis est que nous ne devons pas nous avancer trop loin, avant d'avoir reçu son renfort. Car, dans une affaire d'un aspect aussi sanglant que celle-ci, les conjectures, les vaines attentes, et la perspective des secours incertains ne doivent pas être admis dans nos calculs.
L'ARCHEVÊQUE D'YORK. – Rien n'est plus vrai, lord Bardolph; car c'est là précisément le cas où s'est trouvé le jeune Hotspur à Shrewsbury.
BARDOLPH. – Précisément, milord. Soutenu par l'espérance, il vécut d'air, attendant les renforts promis, et se flattant de la perspective d'un secours qui se trouva bien au-dessous de la plus petite de ses idées; ainsi, par la force de son imagination, ce qui est le propre des fous, il conduisit ses troupes à la mort, et s'élança les yeux fermés dans l'abîme de la destruction.
HASTINGS. – Mais avec votre permission, il n'y a jamais eu d'inconvénient à calculer les probabilités et les motifs d'espérance.
BARDOLPH. – Il y en a dans une guerre de la nature de la nôtre. Dans une entreprise commencée, l'action du moment s'enrichit d'espérances, de même qu'un printemps hâtif nous montre les boutons qui commencent à poindre; mais l'espoir qu'ils se changeront en fruits s'appuie sur de bien moindres certitudes que la crainte de les voir mordus de la gelée. Quand nous voulons bâtir, nous commençons par examiner le projet, ensuite nous traçons le plan; et, lorsque nous avons le dessin de la maison sous nos yeux, il faut ensuite faire le calcul des frais de construction. Si nous trouvons qu'ils excèdent nos facultés, que faisons-nous alors? nous traçons un plan nouveau où les appartements sont rétrécis; ou bien, nous renonçons à bâtir. A plus forte raison dans cette grande entreprise, où il s'agit presque de renverser un royaume et d'en élever un autre, devons-nous examiner d'abord l'état des choses, considérer le plan, tomber d'accord d'une base sûre, consulter les ouvriers en chef, connaître nos propres facultés, considérer quelles sont nos forces pour entreprendre un pareil ouvrage et les peser contre celles de notre ennemi. Autrement, nous nous composerons des armées sur le papier et en peinture, nous prendrons des noms d'hommes pour les hommes mêmes, et nous serons dans le cas de celui qui trace un modèle d'édifice au-dessus des ressources qu'il a pour le construire; puis il abandonne l'ouvrage à moitié fait, laissant la portion qu'il a élevée à grands frais, exposée sans défense comme pour servir d'objet aux pleurs des nuages, et de victime à la tyrannie du cruel hiver.
HASTINGS. – Supposez que nos espérances, malgré leur belle apparence, avortent en naissant, et que nous possédions en ce moment jusqu'au dernier des soldats que nous pouvons attendre, je crois encore que, dans cet état même, nous formons un corps assez puissant pour balancer les forces du roi.
BARDOLPH. – Quoi! le roi n'a-t-il que vingt-cinq mille hommes?
HASTINGS. – Contre nous, pas davantage; pas même tant, lord Bardolph; car, pour répondre aux divers points où la guerre menace, il a coupé son armée en trois corps. L'un marche contre les Français 19: le second contre Glendower, et il est forcé de nous opposer le troisième. Ainsi, ce roi mal assuré est obligé de se partager en trois, et ses coffres ne rendent plus que le son creux du vide et de la pauvreté.
L'ARCHEVÊQUE D'YORK. – Qu'il puisse rassembler ses forces divisées, et qu'il vienne fondre sur nous avec toute sa puissance, c'est ce qui n'est nullement à craindre.
HASTINGS. – Il faudrait pour cela, qu'il laissât ses derrières sans défense contre les Français et les Gallois continuellement sur ses talons: ne craignez pas qu'il en fasse rien.
BARDOLPH. – Qui doit, suivant les apparences, commander l'armée destinée contre nous?
HASTINGS. – Le duc de Lancastre et Westmoreland. Contre les Gallois, c'est lui-même avec Henri Monmouth; mais quel est le chef qu'on oppose aux Français, c'est ce dont je n'ai aucune certitude.
L'ARCHEVÊQUE D'YORK. – Marchons en avant, et publions les motifs qui nous СКАЧАТЬ
15
16
17
18
19
Débarqués dans le pays de Galles pour soutenir Glendower.