Quelques créatures de ce temps. Edmond de Goncourt
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Название: Quelques créatures de ce temps

Автор: Edmond de Goncourt

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ aussi à la vie notre poulet et notre vin de Bordeaux.

      Votre chambre est prête. Je vous attends.

      Votre amie.

      Mathilde.

      CALINOT6

      Pauvre innocente vie que cette vie de Calinot, qui semble écrite tout entière pour une parade des Funambules; écoulée doucement sans peur, sans reproche, sans haine, sans remords, sans regrets; innocente comme une parade où Pierrot, – Pierrot le mime, Pierrot le muet, – où Pierrot parlerait!

      C'est une parade, si bien une parade, que, lorsque Camille, le metteur en scène, le souffleur de toutes ces naïvetés, n'est plus là pour lui donner la réplique, l'histoire et la légende prêtent toujours à Calinot pour partners de ses janotades deux autres drolatiques. Vous savez ce seigneur de la légende allemande entre deux chevaliers qui chevauchent à côté de lui, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche? Eh bien! comme le seigneur allemand Calinot chevauchait entre deux chevaliers: V… et L… – V… c'était la phrase française en habit de marquis; – L… c'était une mémoire qui toujours restait court, qui sans cesse buttait contre le mot propre, qui jamais ne le trouvait. C'est V… qui disait: «Il me semble que le crépuscule s'annonce, je vais mettre mon peplum; et encore, après avoir chaviré: «Je jure Dieu de ne plus mettre le pied dans cette caravelle!» C'est L… qui annonçait au piquet: «J'ai une tierce… en ce que tu sais bien, une quinte en ce que tu m'as dit, et un quatorze… en ce que tu viens de me dire.» Et ainsi il croissait, le bon Calinot, en grâces et en joyeux devis, entre ce lexique des Précieuses ridicules et cet incurable oublieur, entre ce purisme et cette paralysie!

      Parades! – races perdues! ô vieux pitres! tout ce cortége de Momus populaire, les rires larges et les grosses bêtises, les paternelles niaiseries! Pantalons et Cassandres, vieux faiseurs de gaieté qu'on ressuscitait tout à l'heure, – ô Lapalisse! aïeul des naïvetés, – je vous le dis: Bobèche revivait en cet homme.

      Et l'atelier, qui s'ennuyait de Jocrisse, s'est mis à compiler l'enchiridion de Calinot, avec un culte de philologue, et l'a augmenté, et l'a enrichi, et l'a pourléché, et s'est mis à déclamer ainsi ornée, cette rapsodie du théâtre de la Foire, pour faire suite à celle que chantait Dancourt en sortant du cabaret de la Cornemuse, en sorte que les écouteurs ont fini par être aussi incrédules à l'endroit de l'existence de Calinot qu'à l'endroit de l'archevêque Turpin.

      Et pourtant il a si bien vécu, ce mortel désopilant, – qu'un jour il est mort-du choléra.

      L'existence de Calinot a toutes sortes de tableaux: Calinot restaurateur, – Calinot logeur, – Calinot commis, – Calinot garde national. S'il fut tout cela, nul ne l'a jamais bien su. Le savait-il lui même? Il était de si bonne composition et faisait si peu de résistance à laisser mettre la main à ses souvenirs à y laisser ajouter! – Un beau jour, Camille lui persuada qu'il avait été marin; et, depuis ce jour-là, Calinot se rappelait tout au moins une fois par mois ses impressions de la Tremblante.

      Un grand corps monté sur des jambes d'échassier; là-dessus, une tête blonde, chauve, inculte; de la barbe; les yeux bonasses; la tête ballant en avant; dans la pose, quelque chose comme le profil d'une canne à bec de corbin; une voix pleine d'embarras, obstruée de bredouillements, notée tout au long de notes innotables; – c'est ainsi fait qu'il a traversé la vie avec des vêtements trop larges sur son corps maigre, faisant rire tout le monde, et s'amusant de voir rire tout le monde.

      Les tréteaux du Pont-Neuf ont eu leurs sténographes; pourquoi laisserait-on perdre ce monument de la bêtise française?

      A côté de cette épopée de cynisme, toute sanglante, de cet «Allons-y gaiement!» de l'Abbaye de Monte-à-regret, – Jean Hiroux, – Calinot a sa place: c'est un lever de rideau avant la grande pièce.

      Enfant, Calinot, en revenant de l'école, se bat avec un camarade, et attrape une grande écorchure au front. Au dîner, son père lui dit: Qu'est-ce que tu as là? – Papa, j'ai rien. – Mais si, tu as quelque chose. – Je me suis mordu au front! – Imbécile! est-ce qu'on se mord au front? – Tiens! je suis monté sur une chaise.

** *

      Moi, j'aime bien mieux la lune que le soleil. Le soleil, à quoi ça sert? Il vient quand il fait jour, ce feignant-là! Au lieu que la lune, ça sert à quelque chose: ça éclaire.

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      1

      Venez et voyez le grand juge Nicholson à la taverne du Trou au charbon, dans le Strand.

      2

      Comptoir.

      3

      Il y a des lits ici.

      4

      Jeu de mots sur le mot bar, qui signifie comptoir de marchand de vin, et barre de la justice.

      5

      Nous ne sommes guère qu'éditeurs des lettres qui suivent.

      6

      Calinot, à l'heure présente, est une figure très-populaire. Théodore Barrière en a fait une pièce, et chaque jour le petit journal augmente d'une naïveté nouvelle le chapitre des naïvetés de ce petit-fils de Lapalisse. Mais en 1852, lorsque nous avons pour la première fois biographié Calinot, ce n'était encore qu'une légende flottante dans la blague des ateliers.

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Calinot, à l'heure présente, est une figure très-populaire. Théodore Barrière en a fait une pièce, et chaque jour le petit journal augmente d'une naïveté nouvelle le chapitre des naïvetés de ce petit-fils de Lapalisse. Mais en 1852, lorsque nous avons pour la première fois biographié Calinot, ce n'était encore qu'une légende flottante dans la blague des ateliers.